Maroc-Israël : L’isolement de Rabat à l’international

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Par Ammar Zitouni

Le Maroc, dont les relations avec l’Etat d’Israël sont des plus fécondes et fluides et de plus en plus critiquées à l’intérieur du royaume, fait désormais figure d’accusé et de passer pour un complice du sionisme et l’impérialisme, tant au Maghreb arabe qu’au Proche-Orient.
La normalisation des relations du Maroc avec l’Etat hébreu dans la conjoncture présente ne cesse d’accentuer, et accroît l’isolement de Rabat dans diverses instances internationales ou régionales et, donc, maintien, voire augmenter, le soutien qu’y trouve le peuple sahraoui pour sa lutte de libération nationale. 
Face à cela, la position de l’Algérie concernant le problème sahraoui consiste à demander l’application du principe d’autodétermination décidé par les Nations-Unies et à appuyer tout ce qui favorise cette solution, en particulier les efforts de la communauté internationale en ce qui concerne justement le soutien au droit à l’autodétermination du Sahara occidental d’une manière libre et impartiale, dans le cadre des frontières issues de la colonisation espagnole. Pour l’application concrète de ce principe, la diplomatie algérienne s’en remet entièrement aux résolutions pertinentes de l’ONU et de son Conseil de sécurité.
Mais selon un très grand nombre d’observateurs de ce conflit entre le Maroc et le Front Polisario, les résolutions des Nations unies concernant la résolution de ce conflit sont carrément rejetées par le Maroc. La plus grande confusion règne au sein de l’organisation onusienne : sa présomption et son improvisation ont conduit à l’échec de toutes les initiatives de paix contenues dans de multiples résolutions ou recommandations. 
A propos de la question sahraouie, les mêmes observateurs constatent une distance, sinon une contradiction, entre les intentions proclamées par les Nations unies et les décisions pratiques sur le terrain conduisant à l’échec et au ridicule. Certains membres permanents du Conseil de sécurité se sont contentés jusqu’à ce jour à s’abstenir sur les résolutions concernant ce problème. Alors pour l’essentiel il s’agissait pour le Conseil de sécurité de s’engager pour le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance à travers un accord de paix entre le Maroc et le Front Polisario permettant l’organisation d’un référendum sous les auspices des Nations-Unies. La réalité à ce sujet ne parvient pas à cacher la volonté de certains membres permanents du Conseil de sécurité de ménager le Maroc, qui reste et doit rester un important partenaire économique, commercial et culturel et surtout géostratégique dans la région, et qui aurait besoin d’être soustrait à l’influence exclusive de la Russie et de la Chine, toujours prêts à supplanter les Etats-Unis et la France au Maghreb arabe et en Afrique.
L’autre réponse est venue aussi d’Israël avec qui le Maroc à normaliser ses relations et qui secourir Mohamed VI dans son aventure au Sahara occidental, mais aussi pour favoriser un conflit qui affecte profondément l’ensemble du Maghreb arabe et gêne les relations avec les différents pays d’Afrique. Israël aux frontières de l’Algérie est un regrettable précédent dicté davantage par des desseins dangereux. 
Dans les circonstances actuelles, il est illusoire, avec le soutien de l’Etat sioniste, que le roi Mohamed VI pourrait s’engager dans le chemin de la raison et du bon voisinage surtout que le Makhzen et le Mossad adoptent des attitudes analogues similaires à l’égard de l’Algérie, en manquant aucune occasion de manifester leur soutien à des mouvements extrémistes, séparatistes qui ciblent la stabilité de l’Algérie. Le cas du MAK du mouvement Rachad à qui Rabat et Tel Aviv apportent le soutien financier et la caution politique et morale. 
Pour l’immédiat, la nouvelle administration américaine de Joe Biden, tient à maintenir et à renforcer ses liens avec les pays du Maghreb arabe, c’est ce qui résulte de la récente visite effectuée par le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joe Hood dans la région. Qui a émis des signes de réexamen de la position de son pays envers le conflit du Sahara occidental, affirmant : « Notre position claire est : nous voulons voir un processus dirigé par l’ONU qui aboutit à un accord acceptable par toutes les parties et qui mène à la paix et à la stabilité, c’est ce qu’il y a de mieux pour la région et c’est l’approche à laquelle nous allons consacrer notre temps, notre énergie et nos efforts ».
Dans le même sens le porte-parole du département d’Etat américain a affirmé lundi, que Washington soutenait un processus politique « crédible » au Sahara occidental et qui sera conduit par les Nations unies en vue de concrétiser la stabilité dans la région. Répondant à une question de la chaine américaine « Al Horra, lundi, sur la politique des Etats-Unis envers le Sahara occidental, le porte-parole a indique que « Washington soutient un processus politique jouissant de la crédibilité et qui sera dirigé par les Nations unies, en vue de concrétiser la stabilité et assurer l’arrêt de toutes les hostilités ». Et d’ajouter : « Nous nous concertons avec les parties sur les meilleures voies à même d’arrêter la violence et de concrétiser un règlement durable. « Nous soutenons vigoureusement les efforts des Nations-Unies pour la désignation rapide d’un envoyé personnel du Secrétaire général au Sahara occidental. Nous sommes prêts à participer activement avec toutes les parties pour soutenir cet envoyé », a-t-il affirmé.
Ces déclarations concordantes et officielles des responsables américains sont peut-être le signe d’une évolution de la position américaine en ce qui concerne le règlement du Conflit au Sahara occidental selon la Loi internationale et sous les auspices des Nations unies. Peut-être une décantation pour la stabilité dans la région.
Pour féliciter la contribution des Etats-Unis dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19, le président des Etats-Unis, Joe Biden, a publié mardi soir, un message sur son compte Twitter, illustré par une carte mondiale dans laquelle le Sahara occidental apparaît comme un territoire distinct séparé du Maroc. Cette carte mondiale dessinée par le président des USA est un désaveu à la décision de l’ancien président américain, Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, et réaffirme également la position du Congrès américain, notamment du Sénat qui refuse d’accorder à Rabat le statut de la puissance administrante du Sahara occidental.
Dans le même temps, la Maison-Blanche a décidé de « reconsidérer » la vente de drones et d’autres armes au Maroc en raison de la série interminable de scandales impliquant Rabat dont l’affaire du logiciel espion Pegasus, et des violations croissantes par l’occupant marocain des droits de l’Homme au Sahara occidental.
A.Z.
Le Maghrebdz, 09/08/2021

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