La France fait la « chasse » aux Imams. Les Algériens sont les plus concernés

Début 2020, Emmanuel Macron avait annoncé sa volonté de mettre fin à l’accueil des quelque 300 imams envoyés par divers pays, notamment d’Algérie, de Turquie, du Maroc…

Le séparatisme, l’intégrisme, et l’extrémisme se développent plus sur les réseaux sociaux que dans les mosquées.

Après l’adoption de la loi sur l’immigration, la pérennisation des mesures de contrôle des investissements étrangers en France (IEF), c’est tour des « Imams » de faire l’objet de restrictions « xénophobe ». En effet, la France n’admettra plus sur son sol de nouveaux « imams détachés » à partir du 1er janvier 20204, c’est-à-dire envoyés par d’autres pays, affirme vendredi le ministre français de l’Intérieur et des Cultes, Gérald Darmanin dans une lettre aux pays concernés par le sujet. Ces imams devront, de ce fait, regagner leur pays, ou devenir salariés des gestionnaires des lieux de culte.

Une annonce dans le sillage de l’instruction du président français Emmanuel Macron. Début 2020, Emmanuel Macron avait annoncé sa volonté de mettre fin à l’accueil des quelque 300 imams envoyés par divers pays, notamment d’Algérie, de Turquie, du Maroc…Pour combler ce déficit, Emmanuel Macron préconisait d’augmenter le nombre d’imams formés en France. En outre, après le 1er avril 2024, les imams détachés encore présents sur le territoire français ne pourront s’y maintenir « sous ce statut », précise Gerald Darmanin dans son courrier.

Rappelant le « préavis » de » trois ans pour laisser aux mosquées et États le temps de s’organiser, le premier « flic » de France insiste sur le changement de statut de ces « imams ». L’objectif, selon Gérald Darmanin, « n’est pas d’empêcher des imams étrangers de prêcher en France », mais de « s’assurer qu’aucun n’est payé par un État étranger dont il serait fonctionnaire ou agent public ». Une manière de pointer du doigt certains pays de financer et d’influencer politiquement les acteurs cultuels opérant en France.

Néanmoins, si les imams « détachés » ne seront plus acceptés, la venue d’ « imams du ramadan », ces quelque 300 récitateurs qui se rendent en France pendant le mois béni pour les musulmans, n’est, elle, « pas remise en cause ». Deux poids, deux mesures. Une » hypocrisie » dénoncée, sur BMTV, par Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM). « Ce sont des imams détachés qui respectent les valeurs et les lois de la république. Aucun imam détaché n’a été arrêté, mis en prison ou a tenu des discours anti-républicains », souligne-t-il. D’après lui, il reste environ « 270 imams détachés » en France, dont « 150 Algériens » et « 120 de Turquie ».

Tandis que le grand imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, souligne que « bien que cette mesure soit nécessaire, elle n’est pas suffisante, notant que le séparatisme et l’extrémisme se développent davantage sur les réseaux sociaux que dans les mosquées ». Dans une déclaration à «Francece-Info », Tareq Oubrou a précisé que « le problème, c’est qu’aujourd’hui, le séparatisme, l’intégrisme, l’extrémisme se nt plus sur les réseaux sociaux que dans les mosquées ».

Dans ces conditions restrictives, pas sûr qu’émerge une nouvelle génération d’imams français. D’autant que la promesse d’Emmanuel Macron se heurte à une réalité complexe où les dispositifs de formation manquent.

Badis B.

Crésus, 31/12/202

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