Maroc, des journalistes français sous influence

Des journalistes français rémunérés par le Maroc : c’est ce que révèle « Chris Coleman », pseudonyme d’un mystérieux « twitteur » qui met en ligne des courriels confidentiels.

Ces derniers ne laissent aucun doute sur les relations entre le pouvoir marocain et quatre spécialistes du Maghreb. Ce n’est pas la première fois qu’est dénoncée la corruption de membres de la presse française par des régimes autoritaires du sud de la Méditerranée.
En juin 2011, Le Canard enchaîné avait publié les noms de plusieurs dirigeants de médias importants, invités à passer des vacances gratuites au soleil et remerciant avec des articles et des interviews complaisants. A l’époque comme aujourd’hui, la mise à jour de ces liaisons coupables n’avait guère suscité d’émotion.
Des journalistes français payés par le Maroc : c’est la partie la plus sulfureuse des révélations du mystérieux twitteur « Chris Coleman ». Derrière ce pseudonyme1 se cache un lanceur d’alerte non identifié, parfois surnommé « le Snowden marocain ».
Parmi les centaines de documents mis en ligne depuis début octobre sur Facebook, puis sur Twitter, plusieurs dizaines dévoilent les liens entretenus par quatre journalistes français avec un directeur de magazine marocain très proche du pouvoir.
Au cœur de ces relations très particulières : la question du Sahara occidental, obsession du royaume. Pour défendre sa politique colonialiste et empêcher l’organisation du référendum d’autodétermination que l’ONU réclame année après année, le Maroc a besoin du soutien des grandes puissances. En France, l’appui de journalistes influents a joué un rôle important auprès de l’opinion publique et du gouvernement français.
Selon les dizaines de courriels (58 exactement à ce jour, dans leur format d’origine) mis en ligne par « Chris Coleman », cet appui n’était pas gratuit.
Les messages, dont le plus ancien date du 4 octobre 2007 et le plus récent du 14 juin 2012, concernent en majorité des échanges entre Ahmed Charai, directeur de la rédaction de L’Observateur du Maroc, un hebdomadaire francophone, et son contact dans l’un des services de renseignement du royaume chérifien.
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