Relations Algéro-Françaises : Quelles perspectives d’avenir ?

C’est loin d’être un pari gagné tant, malgré la volonté affichée, d’énormes obstacles existent. Des obstacles que tentent de déblayer la commission mixte d’historiens, dont les travaux ont déjà été entamés avec la tenue de plusieurs réunions tant en Algérie qu’en France.

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Les relations algéro-françaises sont certainement à l’aube de nouvelles perspectives. Des perspectives qui seront clairement précisées dans un proche avenir. En effet, la visite que s’apprête à effectuer le ministre français des Affaires étrangères en Algérie revêt une importance cruciale puisqu’elle constitu une étape importante dans les relations entre les deux pays.

Cette prochaine visite qui a été annoncée par le ministre algerien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, mais dont la date n’a pas été fixée, est donc attendue avec beaucoup d’intérêt des deux côtés de la méditerranée. Une visite qui devrait permettre de faire d’abord une halte pour évaluer l’état des relations avant, ensuite, de pouvoir se projeter sur l’avenir.

Entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays ce sera ainsi une occasion d’aborder tous les dossiers, même ceux qui fâchent car entre les deux partenaires il y’a certainement des questions qui restent en suspens et qui méritent, de part et d’autre, des clarifications et des ajustements Le ministre des Affaires étrangères a affirmé, lors de sa récente rencontre avec la presse nationale, qu’ « il n’y a aucun problème dans les relations algéro françaises », rappelant qu’ « une rencontre est prévue bientôt avec son homologue français en prévision des prochaines échéances bilatérales. »

«Notons que les deux chefs de la diplomatie ont eu, le 20 mars dernier, un échange téléphonique.» Lors de cet entretien, les deux ministres avaient passé en revue « l’état des relations bilatérales dans leurs différentes dimensions, ainsi que la préparation des prochaines échéances de haut niveau » avait indiqué un communiqué du ministère.

Dans cet ordre d’idées, les préparatifs de la prochaine visite du président de la République algérienne en France devraient être également au centre des entretien entre les deux hauts responsables. Cette visite a été annoncée, pour rappel, pour la fin du mois de septembre et le début du mois d’octobre prochains. Mais avant cette visite, l’Algérie organisera des élections présidentielles, prévues le 7 septembre. Dans un entretien diffusé le 30 mars dernier à la Télévision nationale, le Président Tebboune a confirmé que « la visite du Président algérien à l’automne prochain est maintenue. »

« Bien sûr que la visite est maintenue, pour plusieurs raisons, d’abord, c’est un rendez-vous à ne pas rater de l’histoire. Ce n’est pas un rendez-vous entre le président Macron et le président algérien, non », a précisé le chef de l’État, soulignant que les relations avec la France « ont besoin d’une refondation sans céder un iota sur le dossier de la Mémoire ». Le lourd dossier de la mémoire, justement, constitue une des questions les plus cruciales dans cette refondation des relations entre Alger et Paris.

C’est loin d’être un pari gagné tant, malgré la volonté affichée, d’énormes obstacles existent. Des obstacles que tentent de déblayer la commission mixte d’historiens, dont les travaux ont déjà été entamés avec la tenue de plusieurs réunions tant en Algérie qu’en France. En France de puissants lobbies regardent d’un mauvais oeil la moindre avancée dans ce dossier et font de terribles pressions pour faire avorter toute solution.

Il n’y a pas que ce dossier qui constitue une importance cruciale puisque la question des relations économiques est elle aussi importante. Les français rechignent dès qu’il s’agit d’engager des investissements en Algérie.

Par ailleurs, sur le plan international, les deux parties ne sont pas forcément sur la même longueur d’ondes et devront par conséquent aplanir les divergences et rapprocher les points de vue. C’est le cas notamment pour la question du Sahara occidental ou la France apporte un total soutien au Maroc, souvent en contradiction avec les résolutions internationales. Stephane Séjourné, qui a déjà effectué une visite au Maroc, a apporté, au nom de la France, le plein soutien au Maroc et sa thèse de l’autonomie pour le territoire du Sahara occidental. Il devrait donc s’expliquer face aux dirigeants algériens sur cette position.

Par : KAMAL HAMED

Le Midi Libre, 28/04/2024

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