La trahison est inscrite dans lADN de la monarchie alaouite

Israël ne remerciera jamais assez le Maroc, précisément le roi Hassan II, pour sa victoire préventive contre ses ennemis arabes pendant la guerre des Six Jours de 1967, selon les révélations fracassantes dun ancien chef des renseignements militaires israéliens. Révélation faite à Times Of Israël et Yediot Aharonot. La nouvelle est certes sensationnelle mais elle nest pas, au fond, étonnante pour peu que lon se rappelle que lHistoire enseigne que la trahison est inscrite dans lADN de la monarchie alaouite. 
Mais dabord les faits, sur la base de confidences du général major Shlomo Gazit, ex-patron des services de renseignements militaires et de déclarations de Rafi Eitan, homme politique israélien et ancien officier des renseignements. Aussi hallucinant que cela puisse paraitre, en 1965, le roi Hassan II a, purement et simplement, transmis à Israël des enregistrements dune rencontre cruciale entre les dirigeants arabes. 
Réunis à Casablanca, ils discutaient de leur préparation à la guerre contre Israël. La complicité active du monarque chérifien a permis aux dirigeants israéliens dapprendre, sur le vif, à quel point les rangs arabes étaient divisés. Mais surtout que les pays arabes étaient assez mal préparés à la guerre. Pourtant, selon les mêmes confidences, les responsables politiques et militaires israéliens étaient préalablement persuadés que lEtat hébreu perdrait toute guerre engagée par une coalition militaire arabe ! Mais grâce à la félonie du roi, les enregistrements quil a gracieusement fournis aux Israéliens, minutieusement recoupés à dautres renseignements rassemblés dans les années précédant la guerre de 1967, Israël a pu lancer sa blitzkrieg victorieuse au matin du 5 juin 1967. Les pays arabes, Egypte en tête, perdirent ainsi une guerre quils ne pouvaient même pas engager. 
Sur le plan purement pratique, le traître Hassan II avait secrètement enregistré la réunion de 1965. Il avait initialement autorisé une équipe mixte des renseignements intérieurs et extérieurs, le Shin Bet et le Mossad, à opérer en toute aisance. Lopération en question porte le nom de code exotique de «Oiseaux», et qui a consisté à occuper un étage entier du luxueux hôtel de Casablanca où se déroulait la conférence. 
Outre le fait de leur avoir permis dagir librement et discrètement sur le théâtre dopération, le judas et mouchard Hassan II leur a donné «les informations nécessaires», et ne leur a «rien refusé» après la conférence. Grâce donc à lespion Hassan II, lopération «Oiseaux» fut, selon Meir Amit, chef du Mossad à lépoque,«lune des gloires suprêmes du renseignement israélien». Cette qualification des faits est contenue dans un mémo confidentiel adressé au Premier ministre Levi Eshkol. Les israéliens ont dautant fait une moisson extraordinaire et décisive que les dirigeants arabes sétaient secrètement réunis à lhôtel de Casablanca, avec leurs chefs des renseignements et des armées. Et quils devaient discuter de savoir sils étaient prêts à une guerre contre Israël, et, dans ce cas, pour décider de créer ou non un commandement arabe commun. Le besoin de se rassembler pour la guerre fit alors lobjet dun accord. Grâce aux enregistrements, et à dautres sources, «nous savions à quel point ils étaient peu préparés à la guerre, et nous avons conclu que le Corps des blindés égyptiens était dans un état pitoyable et quil nétait pas prêt au combat», a affirmé le même Shlomo Gazit. 
Ces révélations tardives confirment ainsi le degré de déloyauté et la propension à la trahison consubstantielle à la monarchie alaouite. Le reniement et la scélératesse de la monarchie ont commencé dabord avec lEmir Abdelkader. Après lavoir soutenu et refusé de le livrer aux Français, le sultan Moulay Abderrahmane (1822-1844), finit par le trahir. Par le traité de paix qui lui était imposé après la bataille dIsly, le Sultan reconnut finalement la présence française en Algérie (traité de Lalla Maghnia en septembre 1844) et s’engagea par conséquent à ne plus soutenir l’Emir Abdelkader qui fut alors considérablement affaibli. 
Le 22 octobre 1956, cinq chefs du FLN historique prennent un vol de Rabat au Maroc à destination de Tunis, afin de participer à un sommet sur l’avenir du Maghreb organisé par le président Bourguiba. Le SDECE français y voit une occasion inouïe à ne pas laisser passer. Il envoie alors des avions de chasse pour détourner l’avion sur un aéroport militaire. Sur ce coup, le Palais royal fit au moins preuve de complicité passive, pour ne pas dire quil a laissé agir les services français en toute liberté et que ses propres services ont aidé activement leurs homologues français. De quelque manière que ce soit, la trahison y est ! Plus tard, ce fut le coup de poignard dans le dos, avec la Guerre des Sables en 1963. Et, en 1975, autre trahison stratégique : celle de refuser de mettre sur pied avec lAlgérie et la Mauritanie une armée commune pour expulser lEspagne du Sahara occidental et de Sebta et Melilla. Pour organiser ensuite la Marche Verte et coloniser les territoires sahraouis de Saguia El Hamra et le Rio de Oro ! Sans compter bien plus tard, le soutien actif apporté au mouvement terroriste algérien durant les années 1990. Traitre un jour, traitre toujours !
N. K. 

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