La visite de Mohammed VI en Tunisie tourne au vinaigre

Il ne faut pas être un illuminé pour comprendre que la raison qui pousse le roi du Maroc Mohammed VI à se rendre en Tunisie est son obsession de semer des embûches à l’Algérie dans la nouvelle configuration géostratégique qui est en train de naître en Afrique du Nord.
Si l’Algérie a apporté de l’aide financière `la Tunisie, le Maroc n’apportera que sa concurrence dans les domaine touristique et des investissements du fait de la similarité des économies des deux pays. La Tunisie ne doit pas espérer grand-chose du Maroc qui est, certes, un pays ami, mais qui a toujours été un concurrent direct et coriace de la Tunisie, que ce soit en matière de tourisme, de textile, d’agrumes, de phosphate ou dans l’attraction des entreprises européennes. Sans offenser mes amis marocains qui ont raison de défendre les intérêts de leur pays, le Maroc a été le premier bénéficiaire de la déstabilisation de la Tunisie en janvier 2011. Nos millions de touristes fidélisés après quarante ans d’investissement et de dur labeur ont changé de destination, vers le Maroc. Sur les 1 200 petites, moyennes et grandes entreprises françaises installées en Tunisie, il ne reste plus qu’à peine 400. Sur les 800 qui sont parties, 530 ont délocalisé au Maroc. Par conséquent, la dimension de la délégation énorme qui a accompagné le roi du Maroc relève du pire cinéma pour donner l’impression que le pays de Mohammed VI peut venir en aide à la Tunisie alors qu’il vit de l’assistance internationale.
Certes, le président Merzouki vient de donner à Mohammed VI une perche qui lui a permis de sortir de son isolement et d’apparaître sur la scène régionale. Mais c’était une apparition vite gâchée par le sale caractère du roi du Maroc qui a perdu son contrôle et insulté le président tunisien à cause de sa vision du problème du Sahara Occidental et de la construction du Grand Maghreb.
Sur le plan de la sociéte civile tunisienne, le roi du Maroc n’était pas le bienvenu. Le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, a refusé d’assister au diner organisé le samedi 31 mai 2014, par le président Merzouki en l’honneur du roi du Maroc, Mohamed VI. Dans la rue, des étudiants ont exprimé leur mécontentement le même jour en organisant une marche qui a débuté au campus universitaire d’El Manar et a essayé de rejoindre le siège de l’Assemblée nationale constituante (ANC), alors que le roi Mohammed VI tenait son discours. Mais la police a empêché les étudiants d’y parvenir, en les bloquant à plusieurs centaines de mètres du siège de l’ANC.
Enfin bref, le moins que l’on puisse dire est que la visite du roi marocain au pays du jasmin a tourné au vinaigre.

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