L’ONU devant ses responsabilités

C’est aujourd’hui que l’ONU décidera de la nature de la mission de la Minurso. A la suite de sa tournée diplomatique au Sahara occidental, Christopher Ross, l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU, devait présenter un rapport. Les Etats-Unis proposent d’étendre la mission de l’ONU dans la région à la surveillance des droits de l’Homme. Une initiative qui a irrité le Maroc et Paris. Le jour de vérité arrive. Ce rapport sera observé de très près par les Marocains, alors que les Américains ont proposé, il y a quelques jours, d’étendre la mission de l’ONU dans la région à la surveillance des droits de l’homme. Une initiative qui n’est pas du goût de Rabat qui s’oppose depuis toujours à ce que l’ONU ait un droit de regard sur les droits de l’homme dans la région. 
Le projet prévoit d’étendre le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) aux droits de l’Homme avec la mise en place d’un mécanisme de surveillance et de compte rendu de la situation des droits de l’Homme, tant dans la partie du Sahara dominée par le Maroc que dans les camps de réfugiés contrôlés par le Front Polisario.
C’est sans prévenir personne que les Etats-Unis ont fait cette proposition devant le Groupe des amis du Sahara occidental composé des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la Russie, de la France et de l’Espagne. Les autorités marocaines s’opposent à l’extension de la mission dans la région à la surveillance des droits de l’Homme.
«Incompréhension», «rejet», «parti pris». «Ces quelques qualificatifs extraits d’un communiqué officiel donnent une idée de l’ampleur de la colère de Rabat», rapporte RFI. Depuis une semaine, la presse marocaine ne parle que de cela : la proposition américaine d’intégrer la surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la mission des Nations unies au Sahara occidental et le rejet viscéral qu’elle suscite. Cela démontre bien le mécontentent du makhzen vis-à-vis des Américains. Le Maroc a aussitôt dépêché un conseiller de Mohammed VI, l’ex-chef de la diplomatie Taïeb Fassi, dans les grandes capitales, dont Paris, Moscou et Pékin. Des manœuvres militaires conjointes américano-marocaines ont été reportées sine die. La France se trouve également dans une position délicate. Opposera-t-elle son veto à la proposition des EtatsUnis ? 
Dans une récente déclaration, un diplomate français avait indiqué que «Paris n’opposera probablement pas son veto à l’initiative américaine» . Embarrassée, la France, qui vient de réaffirmer par la voix de François Hollande son soutien à la position marocaine, favorable à un plan d’autonomie, craint le «piège» : difficile de s’opposer frontalement à une initiative estampillée «droits de l’homme».
Même si les Américains ont la main, les diplomates français s’activent pour trouver une «solution acceptable». À défaut, Paris, qui n’a pas usé seul de son droit de veto depuis 1976, devrait s’abstenir. 
Mehdi Ait Mouloud 

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