Exclusif : L’Algérie pressentie comme premier acheteur exportateur du chasseur furtif Su-57E de la Russie.

La Russie a révélé avoir conclu un accord avec un acheteur international pour son chasseur de cinquième génération, probablement l'Algérie

La spéculation s’intensifie autour de l’Algérie comme potentiel premier client exportateur du chasseur furtif Su-57E de Russie, suite à une annonce faite par l’agence russe de défense d’État, Rosoboronexport, lors du salon aérien China Airshow 2024 à Zhuhai. La Russie a révélé avoir conclu un accord avec un acheteur international pour son chasseur de cinquième génération, sans toutefois en dévoiler l’identité, ce qui a suscité un large débat. Parmi les candidats potentiels, l’Algérie se distingue en raison de ses liens militaires de longue date avec la Russie et de ses efforts continus pour moderniser sa force aérienne avec des technologies de nouvelle génération.

L’Algérie a historiquement été l’un des plus importants clients de la Russie en matière d’armement, acquérant régulièrement des équipements militaires avancés pour maintenir son avantage stratégique en Afrique du Nord. La Force aérienne algérienne exploite déjà une flotte solide d’avions de fabrication russe, notamment des Su-30MKA, MiG-29 et Su-24. Cette coopération a consolidé la réputation de l’Algérie en tant que partenaire clé dans la stratégie d’exportation de défense de Moscou, ce qui en fait un choix logique pour introduire le Su-57 sur le marché international.

Au cours de la dernière décennie, les liens de défense entre l’Algérie et la Russie se sont considérablement renforcés, portés par la volonté stratégique de l’Algérie d’améliorer ses capacités militaires et de diversifier son arsenal avec des systèmes de pointe. Entre 2010 et 2020, l’Algérie a signé des contrats majeurs pour des plateformes avancées, dont des Su-30MKA et MiG-29M/M2, ainsi que des chars de combat T-90S modernisés. La Russie a également fourni à l’Algérie des systèmes de défense aérienne sophistiqués, tels que les S-300PMU-2 et, plus récemment, les S-400 Triumf, soulignant l’importance de ce partenariat. Ces accords reflètent la dépendance de l’Algérie à l’expertise russe pour contrebalancer les équipements fournis par l’OTAN dans la région.

Ce partenariat va au-delà des ventes d’équipements et inclut la formation conjointe et la coopération technique. L’Algérie participe régulièrement aux exercices militaires dirigés par la Russie, et son personnel reçoit une formation dans des académies russes pour opérer et entretenir des systèmes avancés. Cette collaboration témoigne d’une confiance mutuelle qui a permis à l’Algérie d’acquérir des technologies sensibles telles que les systèmes de missiles balistiques Iskander. Cette décennie de coopération a non seulement renforcé la posture de défense de l’Algérie, mais aussi son rôle en tant qu’allié pivot de la Russie en Afrique du Nord.

Le Su-57, premier chasseur de cinquième génération opérationnel de la Russie, est au centre de cette spéculation. Alliant furtivité, agilité, avionique avancée et polyvalence, il représente le summum de l’ingénierie aéronautique russe. Sa structure utilise des matériaux composites et une section radar réduite pour échapper à la détection, tandis que ses deux turboréacteurs à poussée élevée lui permettent d’atteindre des vitesses supersoniques sans postcombustion, une capacité appelée « supercroisière ». L’avion est équipé d’un radar AESA, de systèmes avancés de guerre électronique et de capteurs en réseau, lui permettant de fonctionner comme un nœud de commandement dans les opérations réseau-centrées. Ses baies d’armement internes maintiennent son profil furtif tout en accueillant un mélange polyvalent de missiles air-air K-77M et de munitions guidées Kh-59MK2, entre autres.

Le Su-57 a également fait ses preuves dans des situations de combat. Lors de l’engagement de la Russie en Syrie, le chasseur a été déployé pour tester ses capacités, notamment des frappes de précision sur des cibles de haute valeur et l’utilisation de la guerre électronique dans des environnements contestés. Dans le conflit actuel en Ukraine, il a été utilisé de manière limitée, tirant parti de ses capteurs longue portée et de ses capacités de missiles à distance. Ces expériences opérationnelles ont permis de valider les systèmes du Su-57 et de perfectionner les variantes domestiques et export, rendant le Su-57E très attractif pour des nations comme l’Algérie, en quête de technologies de pointe.

Des rapports sur l’intérêt de l’Algérie pour le Su-57 circulent depuis des années. Dès 2019, des sources ont indiqué l’intention de l’Algérie de se procurer au moins 14 unités de ce chasseur avancé, faisant d’elle le premier opérateur international de l’avion le plus sophistiqué de Russie. Des rapports ultérieurs en 2020 ont suggéré que l’Algérie avait alloué des fonds dans le cadre de son plan de modernisation de la défense 2021–2027 pour acquérir des systèmes militaires de pointe, y compris des chasseurs de cinquième génération comme le Su-57. Ce calendrier correspond à l’annonce récente, avec les premières livraisons du Su-57E prévues dès 2025.

Pour l’Algérie, acquérir le Su-57 permettrait de contrebalancer les récentes acquisitions d’armement par le Maroc voisin, qui s’est procuré une flotte de chasseurs F-16C/D Block 72 des États-Unis. Cette rivalité a alimenté une course aux armements en Afrique du Nord, les deux nations cherchant à garantir des avantages technologiques et opérationnels. L’introduction d’un chasseur furtif de cinquième génération dans son arsenal permettrait à l’Algérie de maintenir la supériorité aérienne et d’affirmer sa domination dans la région.

Les implications d’un tel accord vont au-delà des dynamiques régionales. Si cela est confirmé, l’achat du Su-57E par l’Algérie marquerait une étape importante pour l’industrie de la défense russe, puisque la première vente à l’export de cet avion démontrerait son attrait croissant sur le marché mondial de l’armement. Cela pourrait également accroître les tensions avec les pays de l’OTAN, étant donné la proximité de l’Algérie avec l’Europe et son alignement avec Moscou, intensifiant ainsi la concurrence géopolitique entre les exportations de défense russes et occidentales.

Bien que l’identité de l’acheteur reste officiellement non divulguée, tous les indices pointent vers l’Algérie comme candidat probable. Si cela est confirmé, cet achat soulignerait la solidité du partenariat de défense entre l’Algérie et la Russie et signalerait son ambition de dominer le paysage militaire en Afrique du Nord.

Source : Army Recongnition

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