De Mistura critiqué par le Maroc et soutenu par le Polisario, Alger et les USA

De Mistura s'est récemment rendu en Afrique du Sud, qui constitue, avec l'Algérie, le principal soutien diplomatique du Front Polisario sur le continent, ce qui a suscité une opposition catégorique de la part du Maroc, estimant que ce pays est partial et "sans capacité d'influence".

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Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a rencontré jeudi à Alger son homologue de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Sidati, pour évoquer le Sahara occidental après les critiques du Maroc à l’égard du Envoyé spécial de l’ONU pour ce territoire, a rapporté jeudi l’agence EFE.

« Tous deux ont réitéré leur soutien au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et à l’envoyé spécial, Staffan de Mistura, pour leurs efforts visant à trouver une solution au conflit basée sur le « droit inaliénable à l’autodétermination et conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité », indiquent l’agence de presse espagnole citant un communiqué des Affaires étrangères dans un communiqué.

Face à la campagne médiatique marocaine contre le diplomate italo-suédois, l’ambassadrice s’est prononcé jeudi sur la question lors d’une interview accordée au journal algérien El Watan. Elisabeth Aubin a renouvelé le soutien de Washington aux efforts de l’envoyé de l’envoyé onusien.

De Mistura s’est récemment rendu en Afrique du Sud, qui constitue, avec l’Algérie, le principal soutien diplomatique du Front Polisario sur le continent, ce qui a suscité une opposition catégorique de la part du Maroc, estimant que ce pays est partial et « sans capacité d’influence ».

Rabat a prévenu le diplomate des « conséquences de son déplacement », une initiative qui, selon les observateurs, cherche à sortir le conflit de sa paralysie et à ajouter un nouvel acteur dans la recherche de solutions.

Face à l’incapacité de réunir le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie dans les tables rondes, le porte-parole des Nations Unies, Stéphane Dujarric, a défendu que l’objectif de cette visite était « de parler aux parties avec lesquelles il estime vouloir discuter de la question » , puisque cela fait partie de son mandat.

De Mistura a débuté son mandat en octobre 2021 et depuis, il a effectué plusieurs voyages à Rabat, Tindouf (siège du Front Polisario en Algérie), Alger, Madrid, Nouakchott et, pour la première fois en septembre dernier, la capitale du Sahara occidental. Laâyoune.

Lundi prochain, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, se rendra à Alger pour la première fois après près de deux ans de tensions diplomatiques entre les deux pays suite au soutien du gouvernement de Pedro Sánchez au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental.

Le différend autour du Sahara occidental a commencé en 1975 lorsque le Maroc, profitant du processus de décolonisation initié par l’Espagne, a annexé ce territoire. En 1988, le Maroc et le Polisario ont accepté un plan de l’ONU prévoyant un cessez-le-feu et le contrôle de la Mission des Nations Unies pour l’organisation du référendum (MINURSO), qui n’a jamais eu lieu.

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