A Barcelone, l’Union pour la Méditerranée cherche une sortie pour Gaza

L'absentéisme le plus notable sera l'État hébreu, qui a annoncé jeudi dernier qu'il laisserait son siège vide, affirmant que l'ordre du jour de la réunion avait été modifié, sans consultation, pour se concentrer sur la guerre de Gaza, ce qui risquerait de devenir un piège contre le gouvernement de Benyamin Nétanyahou.

Les ministres européens et arabes se réunissent à Barcelone pour discuter de l’avenir de Gaza et de la Palestine

Le Prince Saoudiens Fayçal bin Farhan présentera les positions des pays islamiques en l’absence d’Israel, qui a refusé d’assister au sommet.

Les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne rencontreront lundi des représentants des pays arabes à Barcelone pour discuter de la manière de mettre fin à la catastrophe humanitaire causée par la guerre entre Israéliens et le Hamas, et d’élaborer une feuille de route pour l’avenir de la bande de Gaza et de la Palestine lorsque les armes se taisent. Le forum de l’Union pour la Méditerranée (UpM), une organisation qui se consacre à la promotion de la coopération entre les pays de l’UE et ceux qui se trouvent sur la rive sud de la Méditerranée et dont les discussions sont généralement de nature technique, sera cette fois un espace de dialogue politique de haut niveau sur une guerre qui menace de s’étendre à l’ensemble de la région et qui élargit déjà le fossé entre les pays occidentaux et musulmans.

L’invité d’honneur de la réunion est le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Fayal bin Farhan, qui n’est pas membre de l’UpM mais présentera les conclusions du sommet tenu entre les pays arabes et islamiques le 11 novembre à Riyad et qui s’exprimera au nom du comité ministériel arabo-islamique. La réunion de Riyad a été organisée, entre autres, par le président iranien Ebrahim Raisi, qui s’est rendu au royaume saoudien pour la première fois après la récente réconciliation entre les deux pays, qui était sous la médiation de la Chine.

La réunion de Barcelone, qui rassemble 43 pays, devrait battre le record de participation à ce type de forum, avec 27 délégations représentées au niveau ministériel. Parmi les ministres européens qui ont confirmé leur participation figurent ceux de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Belgique, de l’Irlande et du Portugal, tandis que les nations arabes représenteront les chefs de la diplomatie de la Jordanie – qui copréside l’UpM – l’Égypte, la Turquie, la Tunisie, le Liban et le Maroc, ainsi que l’Autorité nationale palestinienne (PNA).

L’absentéisme le plus notable sera l’État hébreu, qui a annoncé jeudi dernier qu’il laisserait son siège vide, affirmant que l’ordre du jour de la réunion avait été modifié, sans consultation, pour se concentrer sur la guerre de Gaza, ce qui risquerait de devenir un piège contre le gouvernement de Benyamin Nétanyahou.

L’absence d’Israel ne signifie pas qu’il n’y aura pas de débat sérieux. Des sources européennes reconnaissent qu’il est difficile pour certains pays arabes de reconnaître le droit israélien de se défendre après l’attaque terroriste lancée par le Hamas le 7 octobre. Du côté européen, certains partenaires, comme l’Allemagne, hésitent à demander un cessez-le-feu au gouvernement israélien et à se limiter à demander des « pauses » pour permettre à l’aide humanitaire d’entrer dans la bande de Gaza, bien qu’un appel puisse être lancé pour prolonger la trêve actuelle de quatre jours.

Reconnaissance mutuelle de deux États

Au lieu de cela, il est probable qu’un consensus sera atteint sur la nécessité d’organiser une conférence internationale sur le règlement du conflit au Moyen-Orient sur la base de la reconnaissance mutuelle de deux États – l’un juif et l’autre palestinien – vivant dans la paix et la sécurité. Il rejette cette initiative, qui a été promue par l’Espagne et qui a déjà été reprise par l’UE, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique, dont les représentants seront également à Barcelone.

Selon des sources de l’UE, le haut représentant du bloc pour la politique étrangère et de sécurité, Josep Borrell, mettra en avant la nécessité de se préparer à la situation d’après conflit à Gaza, non seulement en raison de la destruction des infrastructures essentielles, mais aussi en raison de l’objectif déclaré d’Israel de démanteler le Hamas, qui, en plus d’être une milice armée, a géré l’administration de la vie quotidienne de plus de deux millions de Gazaouis dans la bande de Gaza avant la guerre. Il ne s’agira pas seulement de mettre en œuvre un plan d’investissement de plusieurs millions de dollars, mais aussi de prendre en charge l’administration de la bande, un rôle que Bruxelles estime que l’ONU pourrait jouer, du moins jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne soit en mesure de le faire.

Lors d’un dîner prononcé le dimanche soir par les chefs des délégations invitées au forum, le Ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, a réitéré sa condamnation du « meurtre incriminé de civils » perpétré par le Hamas le 7 octobre et a exigé la « libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages » détenus par les milices à Gaza. « L’Espagne s’est montrée très claire depuis le début de la crise en appelant à un cessez-le-feu immédiat et exigeant qu’il respecte scrupuleusement le droit humanitaire international », a déclaré Albares, qui a également rejeté l’accusation israélienne selon laquelle Madrid s’est alignée sur le Hamas, que la milice islamiste elle-même a alimentée en applaudissant la position maintenue par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son homologue belge, Alexander De Croo, lors de leur récente tournée dans la région.

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