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Le Conseil de sécurité a prolongé mardi d’un an le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), appelant les parties à reprendre les négociations pour parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable pour la région.
Adoptant la résolution 2703 (2023) (à paraître sous la cote S/RES/2703 ), par 13 voix pour et 2 abstentions (Mozambique, Fédération de Russie), le Conseil a exprimé son plein soutien au Secrétaire général et à son envoyé personnel pour faciliter les négociations en vue de parvenir à une solution à la question du Sahara occidental. Il a fortement encouragé le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie à collaborer avec l’Envoyé pour garantir un résultat positif.
À travers ce texte, le Conseil a réaffirmé la nécessité de respecter pleinement les accords militaires conclus avec la MINURSO concernant le cessez-le-feu et a appelé les parties à respecter ces accords, en s’abstenant de toute action susceptible de compromettre les négociations facilitées par l’ONU ou de déstabiliser davantage la situation. Il a également exhorté les parties et les États voisins à collaborer de manière productive avec la Mission pour réfléchir davantage à la manière dont les nouvelles technologies peuvent être utilisées pour réduire les risques, améliorer la protection des forces et mieux mettre en œuvre le mandat.
S’exprimant après le vote, Linda Thomas-Greenfield (États-Unis) s’est dite satisfaite de l’adoption du texte, soulignant que le Conseil a avancé une résolution digne pour le Sahara occidental. Elle a toutefois regretté que la décision n’ait pas été unanime, soulignant que l’unité renforce les efforts de l’ONU pour parvenir à la paix. À cet égard, le plan d’autonomie du Maroc constitue une approche potentielle pour satisfaire ces aspirations, a-t-elle déclaré, soulignant le rôle essentiel de la MINURSO à cette fin. Exprimant son inquiétude quant à la situation humanitaire à Tindouf, elle a rappelé que les États-Unis sont le plus grand donateur et a ajouté : « Nous devons tous intensifier nos efforts. Les gens du Sahara occidental et de la région comptent sur nous.
Saluant la reprise des opérations de contrôle du réapprovisionnement de la Mission en septembre, Nicolas de Rivière (France) a souligné l’importance d’assurer sa liberté de mouvement. Exprimant son inquiétude face aux violations du cessez-le-feu, il a exhorté les parties à mettre en œuvre l’accord afin de faciliter le processus politique. Il a réitéré son soutien au plan d’autonomie du Maroc – sur la table depuis 2007 – et a ajouté : « Il est maintenant temps d’aller de l’avant ». Il a exhorté toutes les parties à s’engager à trouver une solution durable basée sur le compromis et a exprimé son soutien à la reprise des tables rondes.
Commentaire du délégué russe
M. le Président,
La Fédération de Russie s’est abstenue de voter sur le projet de résolution présenté par les Etats-Unis sur le renouvellement de la mission de la MINURSO parce qu’aucune de nos notes sur les principes fondés, notamment de compromis, que nous avons proposées au co-auteur américain n’a pas été prise en considération. Ce n’est pas la première fois. C’est pourquoi le projet de résolution d’aujourd’hui ne reflète pas vraiment la situation sur le terrain en ce qui concerne le règlement de la situation au Sahara Occidental et ne pourra sans doute pas permettre à l’Envoyé Personnel du secrétaire Général de Mistura de s’acquitter de sa tache, c’est-à-dire, permettre une reprise de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario pour arriver à une solution acceptable pour toutes les parties.
M. le Président
A partir de 2018, à la résolution qui prolonge le mandat de la MINURSO on ajoute des modifications qui selon nous, ont un effet négatif sur le caractère impartial de la problématique du Sahara Occidental. Des questions se posent et des formulations douteuses qui nous font poser des questions. Des formulations qui sont définies par des parties qui ne sont pourtant pas directement parties du dossier. Nous pensons qu’il y a énormément de liens aux tables rondes qui ne sont plus d’actualité et qui limitent les activités d’abnégation de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général.
Dans le passé, nous n’avons pas soutenu cette approche et aujourd’hui, c’est pareil. A cet égard nous réaffirmons notre position de principe en ce qui concerne le règlement de la situation au Sahara Occidental. Nous sommes en faveur d’une ligne impartiale, équilibrée soutenant les efforts de l’Envoyé Spécial pour ce qui est l’organisation directe des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario.
Par la même, en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité et en tant que membre du Groupe d’Amis du Sahara Occidental, nous continuons à mener des contacts actifs avec toutes les parties intéressées. Nous menons un travail de fond avec le Polisario, l’Algérie, la Mauritanie et le Maroc et nous appelons toutes les parties à s’abstenir de tout agissement unilatéral qui pourrait empêcher la reprise d’un dialogue politique directe et sur le fond. En fin de compte, pour arriver à un règlement, il faut se fonder des solutions mutuellement acceptables qui permettrait à une solution politique juste en ce qui concerne le Sahara Occidental qui convient à la fois au Maroc mais également au Front Polisario et il faut que le peuple du Sahara Occidental puisse suivre les principes des Nations Unies et disposer de lui-même.
En guise conclusion, j’insiste pour dire que le texte de la résolution d’aujourd’hui reflète uniquement le travail du rédacteur du projet qui nous a été présenté aujourd’hui.
Encore une fois, nous réitérons que nous avons des doutes quand au travail des rédacteurs qui ne sont impartiaux dans ce sujet. Et pourtant, ces rédacteurs ont une obligation à honorer. Cela étant dit, nous soutenons toujours la mission des Nations Unies au Sahara Occidental qui joue un rôle de stabilisation clé en matière de création de conditions propices sur le terrain à la reprise entre le Maroc et le Front Polisario et qui permet également la promotion du processus de paix. Nous soutenons aussi le chef de la mission Alexander Ivanko.
Je vous remercie
Explication du vote de l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield lors d’une adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU sur le renouvellement du mandat de la MINURSO
Ambassadrice Linda Thomas-Greenfield
Représentante des États-Unis auprès des Nations Unies
New York, New York
30 octobre 2023
Merci, Monsieur le Président. Les États-Unis sont heureux de voir le Conseil réaffirmer son soutien à l’Envoyé personnel de Mistura et à la MINURSO, dirigée par le RSSG Ivanko, avec l’adoption de cette résolution.
Aujourd’hui, ce Conseil a envoyé un message clair : nous devons intensifier nos efforts pour faire avancer sans plus tarder une résolution durable et digne au Sahara occidental. Bien que cette résolution ait reçu un large soutien, nous regrettons que ce Conseil n’ait pas été unanime pour renouveler ce mandat, car l’unité renforce considérablement les efforts de l’ONU pour parvenir à la paix.
Chers collègues, les États-Unis soutiennent fermement l’Envoyé personnel de Mistura et ses efforts pour faire avancer le processus politique. En adoptant cette résolution, les membres du Conseil ont souligné la nécessité urgente d’un processus politique réussi.
Nous appelons une fois de plus toutes les parties à dialoguer de bonne foi avec l’Envoyé personnel et à œuvrer en faveur d’une solution politique durable. Une solution politique est essentielle pour promouvoir un avenir pacifique et prospère pour le peuple du Sahara occidental et de la région, et les États-Unis continuent de considérer le plan d’autonomie du Maroc comme sérieux, crédible, réaliste et comme une approche potentielle pour satisfaire ces aspirations.
En renouvelant ce mandat, ce Conseil a également affirmé le rôle essentiel de la MINURSO, qui s’efforce de désamorcer les tensions, de surveiller et de rendre compte de la situation sur le terrain, et de favoriser les conditions nécessaires à l’avancement du processus politique. Nous saluons les progrès réalisés par la MINURSO dans le réapprovisionnement de ses bases d’opérations pour soutenir ces opérations cruciales. La poursuite des opérations de réapprovisionnement sûres et régulières – et le respect continu de la liberté de mouvement de la MINURSO – sont essentiels.
Chers collègues, nous restons profondément préoccupés par la situation humanitaire à Tindouf. Les faibles niveaux de vie, les menaces à la sécurité alimentaire et le manque d’accès aux services de base nécessitent une réponse collective.
Les États-Unis, en tant que principal donateur à cette réponse humanitaire, sont déterminés à faire leur part. Mais nous devons tous intensifier nos efforts. Les populations du Sahara occidental et de la région comptent sur nous. Aujourd’hui, c’était une étape positive. Mais nous devons continuer à faire avancer les choses.
Merci, Monsieur le Président.
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