Le contingent marocain né à l’étranger fait ses preuves au Qatar

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DOHA, 11 décembre (Reuters) – La marche inattendue du Maroc vers les demi-finales de la Coupe du monde peut être attribuée en partie à une politique consistant à rechercher délibérément des talents de la diaspora pour renforcer l’équipe nationale et lui donner de meilleures chances de succès.

Quatorze des 26 joueurs de l’équipe marocaine sont nés à l’étranger, soit plus que n’importe quelle autre équipe du tournoi au Qatar, offrant un mélange éclectique de joueurs issus de communautés de migrants en pleine expansion à travers l’Europe, qui les ont aidés à innover.

En battant le Portugal 1-0 en quart de finale samedi, le Maroc est devenu le premier pays africain et arabe à atteindre le dernier carré d’une Coupe du monde.

Le gardien de but Younes Bounou, né au Canada, n’a encaissé qu’un seul but, Achraf Hakimi, né à Madrid, a été remarquable sur le flanc droit, Sofyan Amrabat, né aux Pays-Bas, a été un puissant homme fort au milieu de terrain et Sofiane Boufal, né en France, a été une menace sur le côté gauche.

Trouver des joueurs éligibles dans des pays comme la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et l’Espagne est désormais un exercice structuré, contrairement au système désordonné qui prévalait lorsque les premiers Marocains nés à l’étranger ont participé à l’équipe nationale lors de la Coupe du monde 1998 en France.

Les Marocains constituent l’une des plus grandes populations migrantes d’Europe, estimée à quelque cinq millions de personnes, et entretiennent des liens étroits avec le pays. Une étude du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, une agence gouvernementale, a conclu que 61 % des Marocains d’Europe âgés de 18 à 35 ans visitent le royaume chaque année.

La Fédération royale marocaine de football dispose de découvreurs de talents disséminés dans toute l’Europe et réagit rapidement en cas de conflit potentiel de loyauté. Hakim Ziyech, né aux Pays-Bas, a discuté avec les Marocains et le sélectionneur néerlandais Ronald Koeman pour savoir dans quel pays il allait engager son avenir international avant de choisir le Maroc.

Amrabat, qui comme Ziyech a représenté les Pays-Bas au niveau junior, a changé d’allégeance pour des raisons familiales.

« Mes parents sont marocains et mes grands-parents sont marocains. Chaque fois que je vais là-bas, je ne peux pas décrire avec des mots le sentiment qui m’habite, c’est ma maison. Les Pays-Bas sont aussi ma maison, mais le Maroc est spécial », a-t-il déclaré.

UNE DISCUSSION HONNÊTE

« Les joueurs sont approchés très tôt afin de les attirer vers la sélection marocaine. On ne force jamais les choses, c’est une discussion honnête avec le joueur et sa famille », explique Noureddine Moukrim, un entraîneur de jeunes en Belgique qui a fait des repérages pour le Maroc pendant neuf ans.

Mais certains doutent de cette politique, estimant que cette cour assidue des joueurs nés à l’étranger retarde les opportunités pour les footballeurs nés au pays.

Avant cette Coupe du monde, nous avons eu beaucoup de problèmes avec les gars nés en Europe et ceux qui ne sont pas nés au Maroc, et beaucoup de journalistes ont dit : « Pourquoi ne pas jouer avec des gars nés au Maroc ? », a déclaré l’entraîneur Walid Regragui, lui-même ancien international né à l’étranger.

« Aujourd’hui, nous avons montré que chaque marocain est marocain. Quand il vient en équipe nationale, il veut mourir, il veut se battre. En tant qu’entraîneur, je suis né en France, mais personne ne peut avoir mon cœur pour mon pays. »

Reuters, 11/12/2022

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