«Les frontières africaines, de la légitimité internationale au droit à la prospérité»

Institut militaire de documentation, d’évaluation et de prospective
Dans le cadre des tables rondes organisées par l’Institut militaire de documentation, d’évaluation et de prospective, le Cercle national de l’armée de Béni Messous a abrité, le 7 juin 2021, une table ronde intitulée «Les frontières africaines, de la légitimité internationale au droit à la prospérité». Cette rencontre a été présidée par le directeur de l’institut, le général Hamid Kala et animée par le directeur de l’Ecole supérieure des sciences politiques, le professeur Mustapha saïdj et le professeur en sciences politiques et relations internationales, Hocine Boukara. Dans son intervention, le directeur de l’institut a souligné que l’organisation de cette manifestation s’inscrit dans le cadre de la célébration par le continent africain de la Journée africaine des frontières qui coïncide avec le 7 juin de chaque année, adoptée lors de la 2e conférence des ministres africains chargés des questions de frontières, tenue le 25 mars 2010 dans la capitale éthiopienne, addis-abeba.
Le directeur de l’institut a également évoqué les circonstances de la célébration de cette journée, en déclarant : «Nous célébrons cette occasion pour la deuxième année consécutive dans une conjoncture marquée par la pandémie du coronavirus et ses répercussions dans le monde, ce qui a entraîné la fermeture complète des frontières pratiquement partout dans le monde et au moins dans 43 pays africains.» Cette rencontre qui s’est choisie cette année pour devise «L’art, la culture et le patrimoine : leviers pour construire l’afrique que nous voulons», est une opportunité pour souligner le rôle primordial de la richesse culturelle et le patrimoine immatériel commun dans la dynamique du développement continental.
Par la suite, le Pr Mustapha saïdj a animé une conférence ayant pour thème «Les dimensions historiques, juridiques et politiques de la question du sahara occidental», à travers laquelle il a affirmé que la question des frontières a été une des préoccupations des pays africains, qui les a amenés à adopter, dès les premières années de leur indépendance, le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation afin d’éviter les conflits potentiels. Malgré cela, les frontières ont été une source majeure de plusieurs conflits entre les Etats africains, notamment dans la région du Maghreb et la Corne de l’afrique.
Il a ajouté que les visées expansionnistes de certains Etats qui ont suivi des politiques en violation des règles régissant la légitimité internationale sur les frontières en vue d’exploiter les richesses et les ressources naturelles, en sont la cause principale. Ces Etats usent de désinformation et de manipulation afin d’atteindre leurs objectifs, même si cela devait conduire à nouer des alliances avec les puissances étrangères et à la normalisation avec des entités dépourvues de légitimité, sous couvert de récupération de territoires prétendûment spoliés. Cela, bien que les frontières des pays convoités, existent depuis plus d’un siècle et que la communauté internationale ait reconnu à leurs peuples l’exercice de leur droit à l’autodétermination, principe cardinal adopté par les nations unies.
Pour sa part, le professeur Hocine Boukara s’est penché sur les évolutions géostratégiques qui ont marqué le continent, les évènements accélérés qui s’y sont déroulés ainsi que les crises qui le minent, en rappelant leurs impacts, notamment l’absence de paix et de sécurité, par la faute de l’interventionnisme de certaines puissances étrangères, désireuses d’étendre leur influence afin de continuer à piller les richesses et ressources à travers nombre d’artifices comme l’aide ou encore la contribution à l’instauration de la sécurité et de la stabilité. Le professeur a également rappelé la responsabilité de l’union africaine et son rôle principal dans la résolution des questions qui touchent le continent, à leur tête celle de la dernière colonie en afrique, le sahara occidental.
S’agissant du rôle de l’algérie dans la défense des causes justes, les deux experts ont affirmé que malgré toutes les campagnes de désinformation menées par certaines parties afin de ternir l’image de l’algérie et affaiblir ses positions sur la scène continentale et internationale, notre pays demeure un appui ferme aux causes justes. sa position de soutien au droit des peuples à l’autodétermination, conformément à la légitimité internationale, demeurera immuable et indéfectible. un principe inspiré de la glorieuse révolution libératrice et consacré par la Constitution algérienne comme un des piliers de la politique de bon voisinage.
Cette table ronde a eu à traiter les axes suivants :
-présentation d’un aperçu historique sur la délimitation des frontières africaines, le programme frontière de l’union africaine et sa stratégie pour l’amélioration de la gestion intégrée des frontières.
-Débat sur la question des frontières géopolitiques, ses répercussions sur la paix, la sécurité et le développement du continent africain.
-Valorisation des efforts consentis par l’algérie concernant la délimitation des frontières.
-Aborder les dernières évolutions du conflit entre la république arabe sahraouie et le royaume marocain.
-Prendre connaissance des questions majeures et modernes dans le domaine géopolitique.
Source : Revue El Djeich nº 696, juillet 2021
Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, frontières héritées du colonialisme, ont marqué le continent, les évèInstitut militaire de documentation, d’évaluation et de prospective, ANP, armée alǵerienne, 

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