Selon une étude anglaise, l’obésité tue désormais plus que le tabagisme

Menées en Grande-Bretagne auprès de 200 000 personnes, des recherches ont révélé une augmentation de 29 % des décès liés au surpoids entre 2003 et 2017. Ainsi, l’obésité est devenue un plus grand facteur de mortalité que le tabagisme avec 23,1 % de tous les décès contre 19,4 % pour le tabagisme.
Depuis de très nombreuses années, le tabagisme est la principale menace pour la santé publique dans les pays développés. Ce qui explique les multiples campagnes de prévention pour lutter contre la consommation de cigarettes et les augmentations à répétition du prix du paquet de nicotine. Par le passé, des études se sont déjà intéressées au rapport tabac et obésité (1). Cependant, force est de constater que la prévalence du tabagisme a diminué au cours d’une période où l’obésité a, elle, augmenté.
Dans le cadre de leurs recherches pour mieux comparer le fardeau relatif pour la santé du tabagisme et de l’obésité dans la population du Royaume-Uni, des scientifiques de l’Université de Glasgow (Ecosse) ont examiné des données de 192 239 adultes en Angleterre (dont 56% de femmes) et en Écosse âgés de 50 ans en moyenne. Leur taille et leur poids ont été mesurés et la question de la consommation régulière de tabac leur a été posée.
En combinant ces données avec des estimations scientifiques du risque de mourir du tabagisme ou de l’obésité, l’équipe de Jill Pell, directrice de l’Institut pour la santé et le bien-être de l’Université de Glasgow a calculé l’estimation du nombre de décès attribuables à chacune des deux causes.



Les adultes âgées de 45 ans et plus particulièrement touchés
Première constatation : les recherches ont révélé une augmentation relative de 29 % des décès liés au surpoids entre 2003 et 2017 en Angleterre et en Ecosse. Conséquence : en quinze ans, l’obésité serait devenue un plus grand facteur de mortalité que le tabagisme avec 23,1 % de tous les décès contre 19,4 % pour le tabagisme.
Les analyses démontrent que les hommes sont plus susceptibles de mourir d’un excès de poids , avec une augmentation du risque de 31 % pour les hommes et de 25,9 % pour les femmes.
Selon les données recueillies, si le tabagisme semble toujours être une plus grande cause de mortalité chez les adultes âgés de 44 ans ou moins, en revanche, l’obésité et l’excès de graisse corporelle représentent probablement plus de décès chez les adultes âgés de 45 ans et plus.



« Les stratégies de la lutte contre l’obésité devraient être prioritaires »
Publiés récemment dans le BMC Public Health, « ces résultats suggèrent que les interventions de santé publique et les politiques visant à réduire la prévalence du tabagisme ont été couronnées de succès et que les stratégies nationales de lutte contre l’obésité, en se concentrant particulièrement sur les groupes d’âge avancé et masculins, devraient être prioritaires », souligne la directrice Jill Pell dans son rapport.
Dans sa conclusion, l’équipe des scientifiques écossais estime que « depuis 2014, l’obésité a contribué à plus de décès en Angleterre et en Écosse que le tabagisme. La priorité au tabagisme a réussi à réduire son risque. Les interventions visant à réduire l’obésité doivent attirer le même niveau de priorité parmi les décideurs, les praticiens et les médecins de santé publique ». En rappelant, au passage, que « l’augmentation des décès dus à l’obésité et l’excès de graisse corporelle est susceptible d’être due à leurs contributions au cancer et les maladies cardiovasculaires ».



Philippe PALAT

(1) Déjà en 2019, une étude prospective menée par l’Université de Melbourne et conduite auprès de la population néo-zélandaise avait révélé l’impact du tabac par rapport à l’éradication du surpoids et de l’obésité sur la morbidité future et l’espérance de vie (cliquez ici).

Pour en savoir plus : cliquez ici

Ligue contre l’obésité, 26 mars 2021

Tags : Obésité, Maroc, santé,

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