Fragilité dans la corne de l’Afrique et au Sahel

Donner la priorité aux moyens de subsistance
Peer Schouten

La Corne de l’Afrique et le Sahel font partie des régions les plus fragiles du monde: pauvres, dépourvus d’infrastructures de base et de présence de l’État sur une grande partie de leurs territoires respectifs, et tous deux forment des foyers de conflits et d’instabilité politique aggravés par le changement climatique.

Ce document de travail DIIS se concentre sur l’identification des notions évolutives de fragilité qui pourraient renforcer les efforts de stabilisation danois dans la Corne et le Sahel. Il met en avant les notions de fragilité qui s’éloignent d’une focalisation sur des institutions étatiques fortes vers les capacités d’adaptation des populations de l’arrière-pays de la Corne et du Sahel à faire face aux conflits et à la variabilité climatique. Le document donne un aperçu de ce domaine en évolution rapide et distille les idées clés, les défis et les options futures en explorant la question, comment pouvons-nous aider les populations du Sahel et de la Corne à rétablir leur responsabilité pour leurs territoires respectifs et la gestion de leur environnement naturel. Ressources?

Le document aborde cette question en explorant les implications des récentes recherches sur le changement climatique et les moyens de subsistance sur la façon dont nous abordons la fragilité et, par extension, la stabilisation. Sur la base de ces recherches, le document de travail préconise de passer d’une compréhension sectorielle de la fragilité à une manière de travailler plus conforme aux réalités contextuelles, parallèlement à «  l’approche globale  » de la stabilisation que le Danemark promeut.

Le message clé est que, sur le plan programmatique, les efforts de stabilisation danois dans les deux régions pourraient bénéficier d’une focalisation plus explicite sur le soutien de la variabilité qu’exigent les stratégies de subsistance dominantes et qui doivent être prises en compte si l’on veut obtenir des résultats durables en matière de sécurité et de développement. Ne pas le faire ne servira qu’à marginaliser les communautés clés et pourrait les pousser encore plus dans les bras de groupes radicaux.

Nous affirmons que les agriculteurs et les éleveurs sont des experts dans la gestion de la variabilité, et nous discutons des meilleures pratiques et des options politiques émergentes pour exploiter ces compétences afin d’atténuer et de relever efficacement les défis liés au changement climatique et aux conflits. Les principales recommandations sont:

-Mettre explicitement l’accent sur la variabilité dans le soutien des moyens de subsistance adaptatifs et résilients, en fonction de la mobilité saisonnière.

-Adopter une approche «système de systèmes» de stabilisation pour soutenir la complémentarité de l’élevage et de l’agriculture dans des écologies de ressources partagées.

-Impliquer les communautés locales dans la gouvernance des arrière-pays éloignés.

-Ramenez l’État grâce à la maintenance et à la prestation de services inclusifs.

-Inclure des discussions sur le retour de l’autorité de l’État dans les négociations de paix.

-Intégrer la maintenance des infrastructures locales.

-Promouvoir la cohérence et une focalisation géographique entre les efforts de stabilisation régionaux et nationaux qui se chevauchent.

-Adopter une perspective de mobilité sur les efforts de développement, en les alignant sur les chaînes d’approvisionnement en bétail, les couloirs de transhumance et les routes de migration saisonnière.

Institut danois d’études internationales, 2 mars 2021

Tags : Sahel, Mali, Barkhane, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie,

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