Algérie : Tebboune en convalescence au premier anniversaire de son élection à la magistrature suprême

En convalescence: le président Tebboune absent au premier anniversaire de son élection à la magistrature suprême

Par Nabil Semyane
12 décembre 2019, 12 décembre 2020 : une année jour pour jour s’est passé depuis l’élection du président Abdelmadjid Tebboune à la magistrature suprême du pays, arrivé en tête du quatuor de candidats (Abdelmadjid Tebboune, Abdelkader Bengrina, Ali Benflis et Azzedine Mihoubi) qui ont animé la compétition électorale.
Cette élection du 12 décembre 2019, a eu lieu dans des conditions quasiment dantesques, après une première tentative avortée le 4 juillet 2019, faute de candidats, mais elle a permis au pays de sortir d’une impasse politique et constitutionnelle provoquée par le départ forcée de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, après avoir échoué à repartir « comme en quatorze » pour un cinquième mandat 
Avec l’élection du président Tebboune, soutenu par une large partie de la classe politique, de la société civile et des élites politiques, contrairement aux partis et intellectuels de la mouvance démocratique partisans d’une transition, c’est la fin des errements politiques, des incertitudes pendant que la rue continuait de gronder au rythme des marches hebdomadaires du Hirak.
Candidat indépendant de toute obédience politique (même s’il était toujours militant du FLN), et désireux d’être surtout le porte drapeau de la jeunesse, Abdelmadjid Tebboune avait présenté dans sa profession de foi un programme électoral en 54 propositions, en référence à novembre 1954, date du déclenchement de la Révolution armée.
Une fois l’élection présidentielle pliée et en dépit des cris d’orfraie qui l’ont accompagnée, notamment de la part de l’opposition, partisane d’un autre chemin pour le règlement de la crise, le tout nouveau président s’attelle à passer de l’engagement électoral à l’acte pragmatique, mettant à exécution ses promesses, après avoir dessiné la voie à suivre pour construire « l’Algérie nouvelle » qui s’ancre dans « les revendications majeures du Hirak ». Sauf que cette nouvelle dynamique naissante, matérialisée par des première mesures symboliques, comme l’intérêt pour « les zones d’ombre », est brutalement parasitée par un ennemi universel aussi dangereux qu’imprévisible : le Coronavirus Covid-19, qui rebat les cartes à l’échelle de la planète.
La santé des citoyens, à travers la prise de décision sur le plan financier, logistique, social devient alors la priorité number one du président Tebboune et de son Gouvernement, quasiment toutes autres affaires cessantes. Et pour cause. Mais en dépit de cet aléa, qui a provoqué des bouleversement de dimension planétaire, le président Tebboune ne renonce pas totalement à son agenda politique en engageant de larges consultations, en perspective de la révision de la constitution, qu’il a toujours présenté, comme le pré requis, le préalable politique et juridique à la mise à plat du système en faillite consommée.
Ce processus de consultation abouti à la mise en place d’un commission dirigée par le Pr Laraba qui a dirigé une équipe chargée d’écrire le nouveau projet de constitution, soumis le 1er novembre au référendum populaire, qui n’a pas néanmoins drainé une large participation des citoyens. Mais ça c’est une autre paire de manches ! 
Au plan économique, le président Tebboune réunit le mois d’août le nec plus ultra de l’économie algérienne (banquiers, experts en économie, syndicats) pour cogiter sur un nouveau paradigme économique comme alternative au modèle de croissance rentier, condamné à mort par l’effondrement des cours du pétrole. Ces grand chantiers (constitution non paraphée et réforme économique en attente) sont subitement mis en stand by, à cause de la pandémie du Coronavirus, mais surtout à cause de l’absence du président depuis le 28 octobre, à cause justement de sa contamination par la Covid-19. Une absence qui dure maintenant depuis plus d’un mois, au cours duquel, le premier ministre, tant bien que mal, parvient à faire tourner la lourde machine étatique.
Mais vu la nature du système politique algérien, qui fait du président de la République, avec ses prérogatives pharaoniques, la clé de voûte de l’architecture institutionnelle, il y a des décisions que le Premier ministre ne saurait prendre, au regard des limites de son périmètre. Ce qui, du coup, confère aujourd’hui au retour du président Tebboune un caractère urgent et impérieux, vu la situation particulièrement singulière que connait le pays, tant sur le plan sanitaire, économique et surtout géostratégiques(avec les derniers développements intervenus dans la région, avec le deal à trois entre les USA, l’entité israélienne et le Royaume marocain).
De nombreux algériens, comme on a pu le constater sur les réseaux sociaux, étaient quasiment persuadés que le président Tebboune ferait « la bonne surprise », selon l’expression d’une internaute, de revenir au pays, à l’occasion du premier anniversaire de son élection, surtout que le dernier communiqué de la présidence avait annoncé un retour « dans les prochains jours ».
Hélas, Abdelmadjid Tebboune n’est pas au rendez-vous de son 1er anniversaire en tant que chef de l’Etat. C’est signe que sa convalescence, après avoir subi un protocole de soins très lourd, se poursuivra encore en Allemagne. Pour combien de jours cette absence se prolongera t-elle, avec son lot inévitable d’interrogations et de spéculations anxiogènes d’autant que la communication gouvernementale sur son état de santé est, pour le moins qu’on puisse dire, parcimonieuse.
Mystère et boule de gomme, mais dans tous les cas de figure, préviennent les experts, la dead line sera pour fin décembre pour la signature de la loi de finance 2021, une obligation protocolaire incontournable. 
Algérie1, 12 déc 2020
#Algérie #Tebboune

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