Maroc/Sahara Occidental : Fiche de Western Sahara Ressource Watch

Fiche : Western Sahara Ressource Watch

WSRW est un réseau international d’organismes et de militants activistes présents dans une trentaine de pays et qui exerce un lobby auprès d’entreprises étrangères intéressées par les opportunités offertes par le Sahara. WSRW qui se veut « solidaire » avec la société civile sahraoui maintien un dialogue actif avec celle-ci, ainsi qu’avec le front Polisario.

L’objectif affiché de l’organisation est d’empêcher le Maroc de passer des accords commerciaux, avec des compagnies ou gouvernements étrangers : « Le Maroc occupe la majeure partie de son pays voisin, le Sahara occidental. Les entreprises qui concluent des accords commerciaux avec les autorités marocaines dans les territoires occupés donnent une impression de légitimité à l’occupation. Il donne également des opportunités de travail aux colons marocains et des recettes au gouvernement marocain. Western Sahara Resource Watch demande aux compagnies étrangères de quitter le Sahara Occidental jusqu’à ce qu’une solution au conflit soit trouvée. »

Les moyens de pression exercés par WSRW ont à plusieurs reprises portés leurs fruits entrainant une cessation d’activité de certaine entreprises étrangères au Sahara, dont :

– TGS-Nopec (pétrole, 2002-2003)

– Fugro (pétrole,  2004)

– Wessex Exploration (pétrole, 2004)

– Yara (importations de phosphate, 2005)

– Thor Offshore (pétrole, 2005)

– Total (pétrole, 2004)

– Kerr-McGee (pétrole, 2006)

– Pioneer Natural Resources  (pétrole, 2006)

– Selfa Arctic (pêche, 2005)

– Arnesen Shipbrokers (transport de phosphates, 2007)

– R-Bulk (transport de phosphates, 2008)

En 2006, WSRW a lancé la campagne « Le poisson ailleurs ! » visant à empêcher l’union européenne de signer un accord de pêche avec le Maroc. La campagne a concerné 20 pays de l’UE et à mobilisé 200 députés européens. L’accord a tout de même finit par être signé.

WSRW a, au moment de sa création en 2004, fonctionné comme un réseau informel de défenseurs du Sahara occidental, sous le nom de coalition internationale pour la protection des ressources naturelles du Sahara. L’idée de départ était d’échanger des informations et d’élaborer des campagnes incitant les entreprises à quitter le Sahara. En 2005, le réseau prend son nom actuel d’observatoire des ressources du Sahara occidental. Les missions, objectifs et revendications de ce dernier se précisent également.

Ainsi, les moyens d’action de WSRW se déclinent aussi bien en actions directes qu’en actions indirectes. Ils se traduisent par l’élaboration de travaux d’observation et de recherche. L’idée étant de fournir un argumentaire pour appuyer les positions et les propos tenus par le réseau. Vient ensuite, l’étape d’information et de pression qui se traduit par un travail de mobilisation citoyenne et une pression exercée sur les acteurs visés. WSRW menant des actions ciblées, directement dirigées contre les entreprises visées. WSRW a recours aux médias traditionnels (publication de contenu, reprises d’articles publiés par les médias, reprise de communiqués etc.), et investit, de plus en plus le Web et les médias sociaux, (compte facebook, publication de vidéos, etc). La signature de pétitions constitue également un moyen de lobbying utilisé par le réseau.

A cela s’ajoutent des actions de lobbying directes. A l’instar des rencontres et débats avec les collaborateurs des cabinets ministériels, des élus, et des partis politiques, des participations aux réunions de concertation avec les administrations centrales, ou encore, des participations aux auditions dans le cadre des commissions parlementaires, etc.

Ceci étant, les moyens d’action, ou plutôt de dissuasion, de WSRW sont critiquables à plusieurs égards. Dans plusieurs cas de figure, les informations diffusées s’apparent à de la manipulation, à la rumeur ou à la désinformation. La politique de ciblage menées à l’encontre des entreprises intéressées par le Sahara peut entraîner certaines dérives : les pressions exercées sur les compagnies s’apparentent dans certains cas à du chantage, voir à du harcèlement. De plus le parti pris en faveur du front Polisario, présenté comme étant « le représentant légal du peuple sahraoui » par le réseau, est également sujet à plusieurs questionnements. Par ailleurs, WSRW fait actuellement l’objet d’une campagne sur Internet de dénonciation de fraude fiscale. Un groupe facebook « Against Western Sahara Resource Watch » a été crée avec pour slogan « Who is behind WSRW, who funds it? ». A en croire, les initiateurs de cette campagne, des journalistes auraient commencé les investigations auprès du fisc norvégien. Les suites données à cette affaire devraient bientôt être connues.

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