Maroc-Pays Bas : Un journaliste d’Almere brûle son passeport marocain

« Je veux être néerlandais »

Par Marcel Beijer

Le journaliste Abdelhafid Akallouch, basé à Almere, a lancé son passeport marocain au barbecue l’été dernier. Hafid, comme il est appelé pour faire court, veut être un Hollandais, mais son pays de naissance l’oblige à rester marocain. Et ses enfants sont automatiquement aussi. « Et je trouve que c’est le pire », dit Hafid. Il espère que les Pays-Bas réagiront pour cette affaire.

Hafid, qui travaille chez Omroep Flevoland, a rédigé un manifeste appelant les Pays-Bas à l’aider à se battre pour choisir sa propre nationalité. « Je suis né au Maroc et j’ai obtenu mon diplôme là-bas », explique Hafid. «Mais j’ai choisi de déménager aux Pays-Bas. Je ne veux pas la double nationalité. Je veux être néerlandais. Donne-moi le droit de choisir ».

Mais le régime au Maroc n’offre aucune possibilité. «C’est devenu une question de principe pour moi. Il s’agit principalement de mes enfants. Ils n’ont rien à voir avec le Maroc, nous leur avons donné des noms néerlandais et ils ne parlent pas un mot marocain. Pourtant, l’état du Maroc détermine quelle nationalité ils obtiendront ».

En guise de protestation, Hafid a brûlé son passeport au barbecue l’été dernier. « Je fais une déclaration avec ça. »

Représailles

Cependant, il n’a pas peur de la répression. «Je ne peux plus entrer au Maroc. C’est vrai. Oui, mes parents y vivent toujours, ainsi que des amis. Donc je ne peux plus les visiter. Ils sont autorisés à venir aux Pays-Bas. Je ne crains pas que le régime les punisse pour cela. Ils savent que je suis journaliste. Je peux m’occuper de la publicité. Cela sauve probablement. « 

Joueurs de foot

De nombreux joueurs de football marocains choisissent de jouer pour le pays nord-africain. « C’est un aspect culturel et c’est aussi leur droit », a déclaré Hafid. « C’est leur choix. Mais puis-je encore avoir la liberté de choisir?  »
La D66 a depuis demandé un débat à la Chambre basse à la suite du manifeste. Il ne s’agit pas seulement de pouvoir renoncer à la nationalité d’origine, mais également de prendre des mesures contre le « bras long de Rabat ». La question est de savoir si cela fait une différence. Hafid, cependant, garde espoir: «Notre campagne a de toute façon généré de la publicité. Je sais qu’un grand nombre de Marocains aimeraient également choisir les Pays-Bas. J’espère qu’ils osent maintenant le déclarer ».

Almere DezeWeek, 1 oct 2019

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