Sahara Occidental : le Conseil de sécurité appelé à assumer ses responsabilités

La commission de lUnion africaine (UA) des droits de lHomme et des peuples (CADHP) a appelé les Nations unies à « fixer une date pour la tenue du référendum dautodétermination du peuple du Sahara occidental », territoire sous colonisation marocaine, et à exhorter aussi linstitution onusienne à « trouver une réponse appropriée » aux questions liées au respect des droits de lHomme et à lexploitation illégale des ressources naturelles du peuple sahraoui. Lappel de la commission de lUA sinscrit en droite ligne avec la Légalité internationale, pour une question de décolonisation inscrite à lONU et « conforme » notent les membres de la CADHP, à la décision de la conférence de lUA de juin dernier.
Dans sa résolution adoptée à lissue des travaux de sa 58ème session ordinaire, à Banjul, la CADHP exhorte le Conseil de sécurité de lOnu à « renforcer » le mandat de la mission des Nations unies pour lorganisation dun référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui arrive à terme fin avril courant, «en y incluant la surveillance des droits de lHomme» est-il souligné, dans le communiqué de la CADHP. à ladresse du Conseil de paix et de sécurité de lUA (CPS/UA) et à la présidente de lUA, les membres de la commission appellent ces derniers à continuer le suivi » de lévolution de la question du Sahara-occidental et « la présentation » dun rapport sur la situation des droits de lHomme. Annonçant par la même occasion, quelle compte entreprendre une mission au Sahara occidental, conformément à la décision du CPS de lUA, adoptée le 6 avril 2016 en Ethiopie, la CADHP lance un appel aux organisations internationales, citant lunion européenne,(UE), la Banque Mondiale (BM) et dautres acteurs, « à ne pas soutenir, ni reconnaître les accords de commerce ou dinvestissements avec le Maroc, incluant les territoires sahraouis » car «en opposition» au Droit international et aux droits du peuple du Sahara occidental. Succédant à lappel précité de la CADHP, lorganisation internationale dont la crédibilité est incontestable à travers le monde, Western Sahara Ressource Watch (WSRW), en loccurrence, a dans son récent rapport, responsabilisé les sociétés et les firmes étrangères, notamment celles activant dans le secteur de lénergie, des « souffrances » du peuple sahraoui, au même degré, de celle des autorités coloniales marocaines au Sahara Occidental. Pour la présidente de WSRW, Joanna Allan, à lorigine de létude en question, ces entreprises du secteur énergétique outre quelle «risquent de donner (&) un financement important à loccupation marocaine » mais aussi, de « créer simultanément, dautres obstacles au processus de paix de lONU» ne manquant pas de relever plus loin « lillégalité de toute exploitation des richesses du peuple sahraoui». Le document de WSRW, dont la presse britannique, a repris de larges extraits, met en évidence des données et des chiffres outre sur les pratiques coloniales dans les territoires sahraouis encore sous occupation marocaine, notamment sur les violations par Rabat des droits politico-socio-économiques du peuple sahraoui. à titre dexemple, pour le secteur de la pêche au large des côtes du Sahara occidental, cette activité illégale se fait selon létude de Joanna Allan « par des chalutiers appartenant à des Marocains » et à la ville sahraouie occupée, Dakhla, « la pêche est la principale industrie et seulement 5% des travailleurs sont des Sahraouis» indique le rapport.
Appels à faire valoir la force du Droit
Refusant des années durant, depuis le cessez le feu, en 1991, sous les auspices de lOnu, entre le Front Polisario et loccupant marocain, en prévision de lorganisation du référendum au Sahara occidental, Rabat, na cessé de tergiverser et de manSuvrer pour faire valoir la realpolitik sur la doctrine et la charte de lONU, sagissant dune question de décolonisation inscrite sur le registre onusien, depuis 1966. Une posture adoptée par Rabat, dans son occupation au Sahara occidental, qui sest révélée, au grand jour, notamment depuis ces derniers mois, similaire à celle de la colonisation de lEntité sioniste, bafouant dune manière récurrente la légalité internationale, ce qui lui a valu dêtre classée au rang de hors de la Loi sur la scène mondiale. Après sêtre opposer à la visite précitée du SG de lONU, les autorités coloniales marocaines se sont érigées contre la communauté internationale, en sattaquant, en premier lieu, à son premier représentant, Ban-Ki moon, puis en violant la résolution 690-Minurso, du Conseil de sécurité, par lexpulsion de son personnel en charge du segment politique du mandat de cette mission au Sahara occidental, et par conséquent, une violation de lAssemblée générale de lONU et de son IV commission en charge des questions politiques et de décolonisation. Ce qui a été à lorigine de lexpression outre des inquiétudes de bon nombre dinstitutions, dorganismes, de parlements, dONgs et dassociations, sur les plans, régionale, continentales et internationale, mais aussi des appels au Conseil de sécurité, lexhortant de rappeler à lordre, fermement Rabat », lors de sa réunion, qui se tiendra , mardi ou mercredi, sur le Sahara occidental, sur la base du rapport qui lui a été remis par Ban-Ki moon sur le conflit sahraoui marocain. Rapport, qui faut-il le noter, à rappeler, pertinemment, que la primauté du droit international pour le règlement de ce conflit est la base fondamentale et incontournable, car elle consacre le droit dautodétermination du peuple sahraoui, en application de la Légalité international. Ce qui est souligné, dans les appels à ladresse du Conseil de sécurité, outre par lUA, mais aussi par le parlement européen, les pays dAmérique Latine, ainsi que dOngs, organismes et associations à travers le monde. Sans compter les avertissements émis par les responsables du Front Polisario, quant aux conséquences de la posture adoptée par Rabat, laquelle, précise ses responsables, dont le secrétaire général, Mohamed Abdelaziz « est une déclaration de guerre contre le peuple sahraoui». Parmi les voix précitées qui se sont élevées, exigeant au Conseil de sécurité dassumer pleinement ses responsabilités, en matière de paix et de sécurité, le collectif des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui (CJASPS). Dans un communiqué, ses membres « dénoncent énergiquement les pratiques coloniales du Maroc au Sahara occidental» comme « nous condamnons ses dernières tentatives visant, non seulement à bloquer la poursuite du processus de règlement de ce conflit, en conformité avec la légalité internationale, mais également à discréditer les Nations unies», soulignent-ils. Indiquant, par ailleurs, que « nous nous élevons contre la position des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), ces monarchies, qui, pour couvrir les dérapages répréhensibles du royaume chérifien » précisent le collectif «attisent les tensions, en salignant sur les thèses de la colonisation marocaine» notamment, précise-t-on « par leur ( CCG :ndlr) soutien à la proposition dautonomie, sans aucune considération à la raison dêtre de lONU, ni à la responsabilité du Conseil de sécurité dans ses missions de paix et de sécurité dans le monde » notent-ils. Le collectif lance «un appel urgent » aux membres du Conseil de sécurité en leur demandant, poursuit-il «dassumer leur respons
abilité » outre à sanctionner Rabat, «pour non-respect de ses engagements envers la communauté internationale et envers le peuple du Sahara occidental ». Les membres du
collectif « interpellent » le Conseil de sécurité, en prévision de sa réunion sur le Sahara occidental à « réhabiliter la pleine mission de la Minurso, par le retour de son personnel dans les territoires sahraouis occupés » et notamment par «lélargissement du mandat (Minurso :ndlr) à la surveillance des droits de lhomme » précise-t-on.
Karima Bennour

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