Nouveau rapport : qui sont les clients du phosphate polémique

WSRW lance aujourd’hui, pour la première fois, un rapport complet listant les clients, les volumes, les valeurs et les livraisons des exportations marocaines du phosphate du territoire occupé.
Western Sahara Resource Watch publie aujourd’hui un aperçu détaillé des entreprises impliquées dans les achats des phosphates du Sahara Occidental occupé.
Le phosphate est illégalement exploité par le gouvernement marocain au Sahara Occidental, un territoire qu’il occupe brutalement. Les exportations sont la principale source de revenus du Maroc sur les territoires occupés. Les représentants des Sahraouis ont toujours été ouvertement contre le commerce, et l’ont affirmé devant l’ONU, en général, et à certaines entreprises.
Le rapport est basé sur le suivi et l’analyse de 109 vraquiers arrivés au port d’El Aaiun, au Sahara Occidental.
La liste que nous présentons dans ce rapport est complète pour les années civiles 2012 et 2013 au meilleur de nos connaissances, et désigne pratiquement tous les envois des phosphates du Sahara Occidental occupé. Ce rapport attribue les achats de la production du Maroc au Sahara occidental pour 2013 à dix compagnies identifiées et deux importateurs encore inconnus, dans dix pays du monde. Les deux compagnies PotashCorp (États-Unis) et Lifosa (Lituanie), à elles seules, totalisent 50% de tous les achats.
Le rapport détaille un volume total exporté du Sahara Occidental en 2013 de 2,2 millions de tonnes, expédiés dans 48 vraquiers, pour une valeur estimée à 330 millions de dollars. C’est une augmentation de 400 000 tonnes par rapport à 2012, ce que le rapport montre.
Télécharger le rapport ici (en anglais, version française à venir)
Sur les dix entreprises citées identifiées comme importatrice des phosphates en 2013, six sont cotées sur des marchés boursiers internationaux ou sont détenus en majorité par des entreprises qui y sont répertoriées. Quatre d’entre elles ont été mises sur listes noires par les investisseurs éthiques concernés par les questions sous-jacentes de droits de l’homme ou du droit international. La compagnie canadienne Agrium a commencé ses importations seulement en septembre 2013, et n’a donc encore pas fait l’objet d’exclusions par des investisseurs connus.
Sur les quatre sociétés restantes ne sont pas cotées en bourse, deux sont des coopératives appartenant à des agriculteurs, en Nouvelle-Zélande, et les deux autres sont entièrement ou partiellement détenues par le gouvernement du Venezuela.
Ce rapport nomme les compagnies concernées, mais identifie également les acheteurs potentiels. Il présente aussi une « liste verte » des entreprises précédemment associées à ce commerce, mais qui n’achètent plus des phosphates sahraouis.
WSRW demande à toutes les entreprises impliquées dans le commerce de cesser immédiatement tous les achats de phosphates du Sahara Occidental jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée au conflit. Les investisseurs sont invités à interpeller les compagnies, ou à désinvestir si aucune mesure n’est prise.
http://www.wsrw.org/a111x2911

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