Gdeim Izik : trois ans déjà

Par Meriem Ali MARINA
« Toute solution ne tenant pas compte du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental est vouée à l’échec » (président sahraoui)
L’Histoire retiendra, quoi que fassent les Marocains, qu’un certain 8 novembre 2010, c’était un véritable génocide qui a été tenté contre les populations sahraouies lors du démantèlement d’un camp de toile non loin de la capitale El Ayoun occupée. Gdeim Izik, un autre combat vient s’ajouter à une liste déjà longue d’un peuple qui a su, à travers les temps, à ne jamais abdiquer devant un colonialiste, qu’elle que soit sa couleur ou sa nationalité.
Ce jour-là, quelques heures seulement après le discours de Mohammed VI, à l’occasion du 35e anniversaire de cette « marche verte » trop chère aux Marocains, des populations à mains nues, composées essentiellement d’enfants, de femmes et de vieillards sont malmenées par les forces armées marocaines.
Le démantèlement de ce campement établi à une dizaine de kilomètres de la capitale sahraouie occupée pour dénoncer les mauvaises conditions de vie, s’est fait d’une brutalité sans égale. Les forces d’occupation marocaine n’ont pas lésiné sur les moyens. Il a été fait usage même de balles réelles tirées sur les habitants de ce camp faisant plusieurs morts, des centaines d’arrestations et de blessés, plusieurs personnes ont été portées disparues. « Franchement, moi, personnellement, il m’est trop difficile de revenir sur ce qui s’est passé ce jour-là, je n’ai jamais cru qu’un humain pouvait faire preuve d’une telle violence envers un autre. En un mot, c’était un génocide. Cela restera gravé dans ma mémoire tant que je serai vivante», avait témoigné Isabel Terraza, une militante espagnole que nous avons rencontrée quelques mois après dans les camps des refugiés sahraouis. « Les mots ne suffiront pas pour décrire la cruauté marocaine. Elle dépasse l’imaginable. Pour réprimer, les forces marocaines ont usé de tous les moyens. On a vu des Sahraouis brûlés vifs. Sincèrement, c’était abominable. Les autorités marocaines ne pourront pas falsifier la réalité et nous les défions de prouver le contraire », avait-elle ajouté. Trois ans après, le sort des disparus demeure inconnu alors que le président sahraoui réaffirmait la détermination du peuple du Sahara occidental à poursuivre sa résistance pour le recouvrement de ses droits légitimes à la liberté et à l’indépendance. « L’intransigeance, l’arrogance et l’intimidation auxquelles recourt le régime marocain ne sont que des signes d’échec qui ont toujours accompagné l’invasion et la colonisation à travers l’Histoire », relève le président sahraoui qui précise que le peuple sahraoui « rejette catégoriquement la proposition marocaine d’autonomie » ajoutant que « toute solution ne tenant pas compte du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental est vouée à l’échec ». Trois ans après, deux Français étaient sur place. Lise Trégloze, 32 ans et Anthony Jean, 30 ans, ont fait pendant une dizaine de jours plusieurs allers-retours clandestinement entre la ville d’El Ayoun et le campement.
Pour Nouvellesdusahara.fr, Lise Trégloze est longuement revenue sur ce qui s’était passé ce jour-là, de l’autre côté du « mur » contrôlé par les sbires de Mohammed VI.
Elle et son ami Anthony, voulaient, selon Olivier Quarante, l’auteur de l’entretien, témoigner de ce qu’il se passait. Ils avaient filmé et réalisé plusieurs interviews et contacté des média. Ils s’attendaient même à ce que cela soit sur toutes les TV. « Or, ce ne fut absolument pas le cas. Le relais médiatique a été médiocre, par exemple en France. On en a plus parlé en Espagne et aux Canaries. Ce sont ces médias qui nous sollicitaient le plus pour des images, ainsi que l’Algérie », a explicité Lise Trégloze. « Nous avons été très déçus des médias français, mais nous avons pris conscience de l’embargo médiatique bien plus tard, de retour en France. Donc, je ne sais pas finalement quel niveau d’info ont reçu les Français. Nos amis Marocains nous faisaient état de la propagande odieuse qui circulait dans les médias marocains, surtout après le démantèlement : comme quoi l’armée marocaine aurait sauvé de pauvres Sahraouis pris en otage par les terroristes du Polisario… Nous qui étions dedans, nous comprenions mieux ce que voulait dire désinformation et propagande », a-t-elle soutenu.
Quant son ami Anthony Jean, le photographe, il a rencontré et pris en photo le doyen des participants de Gdeim Izik qui a décidé de ne plus se couper les cheveux tant que le « Sahara occidental n’est pas indépendant ».
M. A. M.
El DjazairCom, 01/02/2014

Algériennes, algériens, françaises, français, amis  du peuple sahraoui, signez la pétition pour les droits de l’homme que la France bloque au Sahara Occidental

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Ban_Kimoon_Elargir_les_competences_de_la_MINURSO_pour_la_supervision_du_respect_des_dr/?copy

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