Visite de François Hollande : de timides avancées politiques sur le Sahara occidental ?

François Hollande en visite de deux jours au Maroc a renouvelé devant le parlement marocain l’appui français à l’option de l’autonomie défendue par le royaume contre la légalité internationale et l’ONU qui prévoient l’organisation d’un référendum d’auto-détermination pour régler la question territoriale.
Selon la correspondante de RFI et de France 24, les parlementaires ont littéralement ovationné le président français à ces paroles. « Soulagés », d’après la journaliste, qu’ils étaient par ce soutien exprimé.
Il faut dire qu’un temps, l’état Marocain a pu craindre les conséquences de l’élection d’un socialiste français. On se souvient des divergences qui se sont exprimés au sein du PS. D’un côté, un Jean-Marc Ayrault très légaliste et usant de mots peu habituels quand on évoque le conflit du Sahara occidental en France, dans une lettre adressée à l’association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (voir l’article posté sur ce site). De l’autre, une Martine Aubry, alors première secrétaire du PS chargée par le candidat Hollande d’aller rassurer le Maroc en pleine campagne électorale et rappelant avec force à la télévision même que le PS n’avait toujours défendu que l’autonomie comme seule solution crédible à cette histoire.
A quelques jours ou semaines du vote du Conseil de sécurité de l’ONU sur le renouvellement du mandat de la Minurso (la mission présente sur place), cette fidélité à la « position historique de la France » laisse entrevoir un nouveau refus à toute demande d’extension du mandat de cette dernière pour pouvoir surveiller, comme le font généralement les missions onusiennes à travers le monde, le respect des droits humains.
Mais, sans doute peut-on y voir une nouveauté, qui sait une audace politique, quand François Hollande a relevé que « l’impasse actuelle (NDLR-dans la résolution du conflit) était préjudiciable à tous, aux familles séparées, aux réfugiés des camps, aux tensions entre les pays du Maghreb« .
Signe d’une certaine clairvoyance, le président français a jouté que « la crise au Maghreb rendait encore plus urgente la nécessité de mettre fin à cette situation« . (applaudissements polis)
« La France, a-t-il encore précisé, soutient les démarches du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à un règlement politique mutuellement acceptable sur la base des résolutions du Conseil de sécurité. Le plan présenté en 2007 par le Maroc prévoit un statut de large autonomie pour la population du Sahara occidental. Je le redis ici : c’est une base sérieuse et crédible en vue d’une solution négociée » (standing ovation) « Mais, d’ici là, tout doit être fait pour améliorer les conditions de vie pour la population de cette région« , a-t-il conclu sur le sujet.
(passage sur le Sahara occidental à partir de la 26ème mn)
Nouvelles du Sahara, 4 avril 2013

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