Des bâtons dans les roues d’un nouvel accord de pêche avec Bruxelles

Le Maroc et l’UE ont repris leurs discussions pour un nouvel accord de pêche qui autoriserait la flottille européenne à se rendre dans les eaux contestées du Sahara occidental, presque une année après avoir été rejeté par le Parlement européen (PE). Les négociations entre des experts du ministère marocain de l’Agriculture et

leurs homologues européens ont repris officiellement, selon un communiqué du ministère marocain de l’Agriculture et de la Pêche maritime, qui ne précise pas la
durée de ces négociations. L’accord de pêche, signé en 2007, et qui permettait à la flotte européenne, et particulièrement espagnole, de pêcher dans les eaux territoriales du Sahara occidental n’avait pas été reconduit en décembre 2011 par les députés européens, qui l’avaient rejeté en recommandant que les intérêts du peuple sahraoui soient «mieux pris en compte», rappelle-t-on. 
En riposte à cette décision, les autorités marocaines avaient, le jour même de l’annonce du vote du PE, le 14 décembre 2011, demandé à la flottille de pêche européenne de quitter les eaux marocaines et celles du Sahara occidental occupé, rappelle-t-on. Les négociations actuelles portent sur la conclusion d’un nouveau protocole établissant, entre autres, les principes, règles et procédures régissant la coopération économique, financière, technique et scientifique entre les deux parties, indique-t-on au ministère marocain de l’Agriculture. L’ancien accord concédait 119 licences de pêche à la flotte européenne, dont une centaine de bateaux espagnols. Plusieurs ONG avaient dénoncé l’ancien accord qui était en «violation du droit international», puisque le dossier du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, se trouve sous la responsabilité des Nations unies, notamment le Conseil de sécurité et la commission de décolonisation. 
Le service juridique du PE avait conclu, à travers une étude en 2010, que cet accord de pêche avec le Maroc «ne bénéficie pas au peuple du Sahara occidental et n’obéit pas aux règles et conventions internationales», réaffirmant le fait que toute activité qui n’est pas en conformité avec les souhaits et les intérêts du peuple du Sahara occidental est «illégale». De nombreux gouvernements, Parlements et ONG européens, ont exigé, pour leur part, l’exclusion des eaux territoriales du Sahara occidental de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc. 
Les Etats-Unis, rappelle-t-on, ont mis de côté les richesses du Sahara occidental lors des négociations en 2004 pour la conclusion de l’accord de libre-échange (ALE) avec Rabat.
LISEZ AUSSI :

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*