Ross appelé à promouvoir la force du droit international

La visite aux camps des réfugiés sahraouis et aux territoires libérés du Sahara Occidental de l’envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, s’achèvera ce soir, lundi par une rencontre avec le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz.
Cette tournée a permis à l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental de s’imprégner davantage des conséquences du retardement de l’application du droit international car s’agissant d’une question de décolonisation inscrite à l’ONU. Répression et oppression du système colonial du royaume chérifien dans les territoires sahraouis encore sous occupation marocaine. Soucieux de faire taire toute voix sahraouie clamant son droit à un référendum d’autodétermination, le Maroc a usé de la force et du bâton au cours de la visite de Ross le week-end dernier dans les territoires sahraouis occupés. Au moment où Ross continue sa mission par sa visite aux camps des réfugiés sahraouis et aux territoires libérés du Sahara Occidental, les voix des organisations internationales se sont élevées pour dénoncer et condamner le système colonial marocain, fondamentalement en opposition au respect des droits de l’Homme. 
La fondation Robert Kennedy, les réseaux de soutien à la cause sahraouie, d’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine ont exprimé leur attachement à l’application du droit international pour la décolonisation du Sahara Occidental. Seule voie à même de garantir le respect des droits de l’Homme contenu dans la déclaration de l’ONU, notamment le droit à la terre. Le Sahara Occidental a été spolié de son indépendance par l’Espagne qui n’a pas assumé ses responsabilités pour le parachèvement de sa décolonisation ouvrant la voie à l’occupation et l’envahissement par le Maroc en 1975. 
La visite de Ross dans les camps des réfugiés sahraouis après s’être rendu à Tifariti, région dans les territoires libérés du Sahara Occidental, il s’est rendu hier, après-midi au musée national de l’Armée de libération populaire. Cette escale lui a permis de s’imprégner davantage des sacrifices consentis par le peuple sahraoui à travers l’histoire de sa lutte, qui, depuis le cessez- le- feu sous les auspices onusiens en 1991entre le Front Polisario et le Maroc pour la tenue d’un référendum, est reporté au calendes grecs. Un report en réponse aux manœuvres des puissances, membres permanents au Conseil de sécurité, particulièrement, la France au vu de son passé colonial en Afrique, conforte politiquement à l’ONU, Rabat dans sa colonisation du Sahara Occidental. Pour ne citer à ce propos que la position de la France au Conseil de sécurité en 2006, brandissant son veto contre l’adoption du rapport de la commission onusienne des droits de l’Homme concluant par des recommandations dont «l’application du référendum est la seule voie à même de mettre un terme aux atteintes des droits de l’Homme au Sahara Occidental». 
Le séjour de Ross dans les camps des réfugiés sahraouis et à Tifariti, territoire libéré du Sahara Occidental, a été rythmé par des rencontres avec les responsables de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le Premier ministre, Abdelkader Taleb Omar, le ministre de l’Intérieur, Hamada Selma et avec des organisations et associations civiles avec la présence des membres du Conseil national sahraoui. En achevant sa visite ce soir par une rencontre avec le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, le responsable onusien est appelé à traduire et à promouvoir dans son approche pour la rédaction de son rapport et sa mission de médiateur onusien entre le Maroc et le Front Polisario. La primauté de la force du droit international sur le droit de la force des manœuvres de Rabat et ses alliés et de surcroît ainsi l’urgence d’élargir la mission de la Minurso est de superviser et protéger les droit de l’Homme, comme c’est le cas pour les autres missions onusiennes.
KARIMA BENNOUR

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