Défiant la légalité internationale : La logique colonialiste du Maroc

Rarissime, extravagant et curieux est le retrait de confiance. En effet le Makhzen retira sa confiance à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross. Un retrait qui, en d’autres mots, il envoie balader la communauté internationale, ainsi que sa législation en vigueur. Avant-hier c’était encore au tour de parlementaires de la Chambre des représentants à saluer cette décision, en allant jusqu’à la qualifier de ’’courageuse’’! Ainsi, contre vent et marrée, le Maroc rmaintient le conflit du Sahara occidental dans l’impasse. Dans un communiqué attribué au gouvernement islamiste et qualifié d’une « sentence royale », on peut lire :  » les comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations dans le Conseil de sécurité. Pour cela, le Maroc a décidé de retirer sa confiance ». Fait bizarre, en ce sens que le même Christopher Ross désavoué par le Makhzen, jouit toujours du soutien du Secrétaire général de L’ONU, mais aussi de celui de Washington. Il s’agit donc d’un retrait de confiance non seulement à Ross, mais aussi à L’ONU incarnée par son SG ? Ancien ambassadeur des Etats-Unis à Alger et à Damas, Ross a été nommé à plusieurs postes de responsabilité au sein du département d’Etat américain, notamment dans la lutte antiterroriste. Que lui reproche le Maroc ? Selon l’opinion forgée au royaume Chérifien, Ross qui a toujours entretenu « d’excellentes » relations avec le pouvoir algérien, veut tout remettre en cause, est accusé de commettre l’irréparable :  » S’ingérer dans les affaires du Royaume en touchant à sa souveraineté « . Il est également accusé -comprenne qui pourra ! – d’avoir demandé que la Minurso se penche également sur la situation des droits de l’Homme dans le Sahara « . A vrai dire c’était prévisible. En fait, le Maroc n’a jamais vu d’un bon œil la nomination de celui-ci par l’ONU. En 2008 déjà, les autorités de ce pays avaient attendu plusieurs mois avant de donner leur accord à son installation à ce poste. Une réaction qui intervenait suite au départ de Peter Van Walsum qui était un zélé défenseur du Maroc et qui avait déclaré devant les membres du Conseil de sécurité :  » l’indépendance du Sahara occidental n’est pas une option réaliste « . Et Ross ne sera pas, au grand dam du royaume, aussi flexible que son prédécesseur. En effet, celui-ci se montera intransigeant dans la gestion du dossier de Sahara occidental. Le dernier rapport du SG du L’ONU, basé essentiellement sur des données présentées par son envoyé personnel, en est bel et bien la preuve. La façon dont Ross a abordé la question des droits de l’homme au Sahara occidental, entre autres, n’a pas plu. Ledit rapport a dénoncé les mesures mises en œuvre par les autorités marocaines pour limiter l’action des membres de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso). Un autre fait significatif : un véritable bras de fer avait opposé les autorités de ce pays à Christopher Ross après qu’il eût annoncé son intention de se rendre dans les territoires occupés dans le cadre d’une tournée dans la région. Une initiative rejetée en bloc par le palais. Par Hamid Fekhart

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