Il est à craindre que le méli-mélo actuel se pérennise pour accroître la malmenée d'un monde où l'injustice domine permettant aux forces sans scrupules de se dispenser de rendre des comptes pour les malheurs et les drames qu'elles programment.
Tags : ONU, Conseil de Sécurité, Brésil, Inde, ordre mondial, BRICS,
par Abdou BENABBOU
L’un et l’autre, le Brésil et l’Inde demandent un fauteuil permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. La fermeté du vœu est peinte d’une maladresse en contradiction avec l’esprit d’union et de solidarité qu’exige la nécessité d’un juste ordre du monde. Que l’Inde et le Brésil exigent en aparté une place permanente et prépondérante au sein de l’organisation onusienne est leur droit absolu, bien que l’on doit s’interroger sur quelle base s’effectue cette exigence et si en même temps elle ne déroge pas à une règle toujours soutenue qui recommande sans cesse que l’esprit qui préside aujourd’hui au sein de l’ONU doit absolument être revu.
Les deux Etats étant parties prenantes des BRICS, organisation censée renforcer une démarche unitaire, on ignore si leurs réclamations ont obéi à l’acquiescement de tous ses membres. Dans le cas contraire et à priori, ils ne feraient que renforcer un ordre imposé par les grandes puissances pour garantir leurs propres intérêts. Vu sous cet angle, rien n’empêcherait d’autres États, comme la Papouasie ou la Nouvelle-Zélande ou d’autres Etats d’exiger eux aussi une permanence de choix au sein de l’ONU.
Il est à craindre que le méli-mélo actuel se pérennise pour accroître la malmenée d’un monde où l’injustice domine permettant aux forces sans scrupules de se dispenser de rendre des comptes pour les malheurs et les drames qu’elles programment.
Ainsi l’inattendue demande du Brésil et de l’Inde, somme toute légitime dans le fond pour tendre à renforcer le besoin impératif d’une réforme de l’organisation onusienne, pèche dans sa forme. Son caractère isolé est en contradiction avec l’esprit unitaire qui doit animer tous les membres des Nations unies.
Le côté à la limite de l’incongru de cette démarche pourrait refléter malencontreusement une réalité figée au sein de l’ONU. La vérité veut que l’individualisme des Etats demeure présent pour que la grande raison démocratique soit dépeinte de la couleur voulue par chacun en fonction de ses propres intérêts.
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