Alors que l’Espagne intensifie ses démarches, la France est accusée de temporiser. Bien que de nombreuses personnalités françaises, dont Emmanuel Macron, aient été ciblées, aucune accusation publique n’a été formulée. Des médias et ONG estiment que l’enquête française pourrait être enterrée pour des raisons de Realpolitik.
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L’Espagne a décidé de saisir Eurojust afin de relancer l’enquête sur le logiciel espion Pegasus, face au silence persistant de la France et d’Israël. Le juge espagnol José Luis Calama n’a obtenu aucune réponse de Paris depuis huit mois, malgré plusieurs demandes officielles d’accès à des preuves techniques clés.
Les autorités espagnoles affirment disposer d’éléments techniques déterminants montrant qu’une même infrastructure informatique a servi à espionner des cibles espagnoles et françaises, ce qui pointerait vers un opérateur unique, soupçonné d’être les services de renseignement marocains. Une même adresse email aurait été utilisée pour infecter des ministres espagnols et des militants, journalistes et diplomates en France. Les vols massifs de données coïncident avec la crise migratoire de Ceuta en mai 2021.
Alors que l’Espagne intensifie ses démarches, la France est accusée de temporiser. Bien que de nombreuses personnalités françaises, dont Emmanuel Macron, aient été ciblées, aucune accusation publique n’a été formulée. Des médias et ONG estiment que l’enquête française pourrait être enterrée pour des raisons de Realpolitik.
L’initiative espagnole pourrait contraindre Paris à choisir entre la préservation de ses relations diplomatiques avec le Maroc et le respect de ses obligations de coopération judiciaire européenne, avec un impact potentiel sur l’équilibre diplomatique entre Madrid, Paris et Rabat.