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Entre la France et l’Algérie, un dégel à pas comptés

macron tebboune

Le climat entre l'Algérie et la France ressemble à une météo changeante. Alors qu'une dynamique de réchauffement semblait engagée ces derniers mois, plusieurs événements récents sont venus doucher les espoirs d'une normalisation rapide.

Après une série de tensions diplomatiques, de discrets échanges techniques permettent aux deux capitales de renouer le dialogue. Si le rétablissement des relations semble amorcé, le chemin reste miné par des dossiers judiciaires et politiques sensibles.

Le climat entre l’Élysée et El Mouradia ressemble à une météo changeante. Alors qu’une dynamique de réchauffement semblait engagée ces derniers mois, plusieurs événements récents sont venus doucher les espoirs d’une normalisation rapide.

Un élan freiné par les dossiers judiciaires

La condamnation en appel, début décembre, du journaliste français Christophe Gleizes à sept ans de réclusion par la cour de Tizi-Ouzou a jeté un froid sur les chancelleries. À cela s’ajoute l’absence remarquée du président Abdelmadjid Tebboune au sommet du G20 à Johannesburg, actant l’annulation d’un tête-à-tête attendu avec Emmanuel Macron.

Conséquence directe de cette crispation : la visite du ministre français de l’Intérieur à Alger, pourtant évoquée par l’intéressé, est désormais reportée sine die.

La « diplomatie des consuls » : un signal discret

Pourtant, derrière l’inertie apparente des sommets, la machine diplomatique continue de tourner à bas bruit. Le 10 décembre, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a délivré l’agrément de son administration à deux diplomates algériens.

« C’est un signal discret mais significatif envoyé par Paris », analyse un observateur.

Ce geste permet de mettre fin à une vacance de postes stratégiques :

Une réunion technique dans l’ombre

Ce déblocage ne doit rien au hasard. Il résulte d’une visite technique « secrète » de hauts fonctionnaires français à Alger le 7 décembre dernier. Sans aucune communication officielle, des représentants des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères ont pu s’entretenir avec leurs homologues algériens sur l’épineux sujet des laissez-passer consulaires.

Les « irritants » qui persistent

Malgré ces avancées administratives, les points de friction demeurent nombreux :

  1. L’affaire « Amir DZ » : Le placement en détention d’un employé du consulat de Créteil, soupçonné d’implication dans une tentative d’enlèvement du blogueur algérien, reste une plaie ouverte.
  2. Le cas Gleizes : Le dossier du journaliste français s’internationalise. Le Vatican suit désormais l’affaire de près, le cardinal d’Alger Jean-Paul Vesco ayant obtenu l’autorisation de lui rendre visite.

À l’instar de la libération de l’écrivain Boualem Sansal, facilitée par une médiation allemande en novembre dernier, une solution impliquant une partie tierce pourrait être envisagée. Les regards se tournent désormais vers le Saint-Siège, alors que la visite prochaine du Pape Léon XIV à Alger pourrait offrir le cadre d’une sortie de crise par le haut.

Source : Africa Intelligence, 16/12/2025

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