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Question : Pourquoi avoir défendu le votre contre la résolution appelant à la libération de Boualem Sansal en janvier 2025 ? Avez-vous demandé à vos collègues insoumis de voter contre ?
Réponse : Le texte dont il est question a été mis à l’agenda par une coalition de la droite et de l’extrême droite ; il a notamment été signé par Marion Le Pen. Le cas de Sansal a été instrumentalisé à des fins d’ingérence et d’escalade diplomatique avec un pays voisin de l’UE. Par exemple, des amendements ont été déposés pour y introduire la question de l’immigration algérienne, le cas des influenceurs algériens ou encore la remise en cause de l’accord UE–Algérie.
Je défendais évidemment le respect des droits fondamentaux de M. Sansal et j’ai moi-même déposé des amendements pour améliorer ce texte, qui n’ont pas été adoptés : La version finale de la résolution telle que proposée ne relève pas d’une réelle volonté de défendre les droits humains. J’ai assisté à toutes les prises de parole du débat sur le sujet, dont l’essentiel des prises de position était monopolisé par des députés français issus de la droite et de l’extrême droite, surtout pour critiquer l’Algérie.
Voter contre cette résolution ne signifiait pas être défavorable à la libération de Sansal, mais bien s’opposer à la manière dont son cas était instrumentalisé et se désolidariser de la manière dont il était porté politiquement par l’extrême droite. Boualem Sansal lui-même a rejeté ce soutien de l’extrême droite.
Dans cette histoire, il est important de souligner la responsabilité de l’État français, qui n’a pas utilisé l’ensemble des moyens diplomatiques apaisés à sa portée pour obtenir la libération de Boualem Sansal. Enfin, il faut noter que mon vote au Parlement européen a donné lieu à plus de 50 000 mentions sur X et à 62 articles en 48 h. La plupart de ces articles titraient avec mon nom et ma position.
Pourtant, lorsque les écologistes et les socialistes de l’Assemblée nationale se sont largement abstenus lors du vote d’une résolution appelant à la libération de Boualem Sansal en commission des affaires étrangères, et que même François Hollande et Olivier Faure n’étaient pas présents pour le vote, il n’y a eu aucun emballement ni médiatique ni politique. Cela révèle à quel point ce sujet a été instrumentalisé politiquement avec un biais raciste. Dans le cadre de mon poste de coordinatrice de la sous-commission Droits de l’homme pour The Left, je fais des recommandations de vote qui sont alignées avec mon travail et mes convictions, mais chaque député est ensuite libre de voter ce qu’il souhaite.
Source: X.com
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