Les États-Unis, l’Union européenne, le gouvernement italien sont complices des crimes commis à Gaza. Mattarella se tait. Ils imposent 18 paquets de sanctions à la Russie et zéro à Israël. Ils arment l’Ukraine parce qu’elle est envahie et Israël parce qu’il envahit.
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Oui, à Gaza, l’armée israélienne a tué au moins 60 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants. Et oui, The Lancet estime que les victimes sont 40 % plus nombreuses et il circule des estimations encore pires. Et oui, 90 % de la population de la bande de Gaza vit dans la misère, sous tente, contrainte de quitter son domicile, tandis que toutes les villes ont été bombardées, tout comme les 36 hôpitaux, empêchant les ambulanciers d’évacuer les bébés prématurés, morts étouffés dans des couveuses sans électricité.
Et oui, Israël fait exploser les ambulances pour empêcher les secours d’intervenir, même quand la blessée est une fillette de cinq ans. Et oui, d’abord l’armée tire sur l’ambulance qui tente de la sauver, puis sur la fillette. Elle bombarde les églises catholiques, les boulangeries, les écoles de l’ONU. Elle bombarde les camps de tentes où elle a contraint les Palestiniens à se réfugier pour fuir les bombardements. Et oui, 80 % des bâtiments ont été détruits ou endommagés ; les bulldozers ont arraché les champs cultivés, les citernes d’eau, les silos à grains, car les ministres israéliens insistent pour que les habitants de Gaza « n’aient aucun endroit où retourner » et affirment que « faire mourir de faim deux millions de Palestiniens serait justifié et moral ».
Et effectivement, les Palestiniens meurent de faim ou dans les files d’attente pour le pain – des dizaines chaque jour – y compris des enfants, des bébés dans les bras de leurs mères en attente de lait en poudre : tous tués par des tirs sur la foule désarmée par l’armée et par les contre-mesures de la « Gaza Humanitarian Foundation » créée par Israël et les États-Unis pour remplacer l’ONU dans la distribution de nourriture.
Et oui, l’UNICEF, Emergency, Oxfam, Médecins Sans Frontières signalent que des dizaines d’enfants sont déjà morts de malnutrition aiguë et que des centaines de camions d’aide sont bloqués à la frontière, pendant que passent ceux chargés de farine contenant des narcotiques. Si un garçon affamé entre dans la mer pour pêcher ou se rafraîchir, il est abattu par des snipers.
Et oui, Israël empêche l’entrée de la presse internationale pour éviter que les journalistes voient et filment ce que voient et filment les journalistes palestiniens, seuls témoins – pour cela tués en nombre supérieur à tous les conflits du XXe siècle.
Et oui, même les historiens israéliens comme Amos Goldberg, professeur d’histoire de la Shoah à l’Université hébraïque de Jérusalem, parlent désormais de « génocide », comme le considère plausible la Haute Cour de Justice de l’ONU. Et oui, des mandats d’arrêt pèsent sur le Premier ministre israélien Netanyahu et l’ancien ministre Gallant, émis par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et contre l’humanité.
Et oui, Israël bombarde quatre États souverains, y tue aussi des civils, continue d’étendre les colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés en violation du droit international, et massacre aussi des civils en Cisjordanie – où il n’y a ni otages israéliens, ni Hamas – mais plus de mille Palestiniens y ont été tués depuis le 7 octobre par les soldats ou les colons armés par le gouvernement.
Et oui : le ministre Gallant a lui-même présenté une milice armée de colons illégaux qui incendient les maisons ; si six Palestiniens s’y opposent, ils sont tués ou kidnappés – plus de 2 000, y compris des femmes et des enfants, jetés sans procès dans des prisons où, selon Amnesty, la torture est systématique, avec des témoins – israéliens – racontant que des objets sont enfoncés de force dans l’anus des prisonniers jusqu’à en déchirer les organes internes.
Et oui, 14 ministres écrivent à Netanyahu pour l’exhorter à annexer toute la Cisjordanie – les mêmes qui qualifient les Palestiniens de « bêtes » et non d’êtres humains, affirment que « tous sont coupables, même les enfants » et suggèrent de séparer les femmes des hommes pour ensuite exécuter les hommes.
Et oui, les États-Unis, l’Union européenne, le gouvernement italien sont complices. Mattarella se tait. Ils imposent 18 paquets de sanctions à la Russie et zéro à Israël. Ils arment l’Ukraine parce qu’elle est envahie et Israël parce qu’il envahit.
Et oui, ce double standard est insoutenable, et le traumatisme infantile à Gaza est sans égal dans le monde : 40 000 enfants ont perdu leurs parents, sont mutilés, dénutris, anxieux, régressifs, mutiques, se font pipi dessus. Les psychologues ont donné un nom à cette condition jusqu’alors inconnue : le « syndrome palestinien ».
Oui, tout cela est documenté. Mais passons maintenant aux nouvelles. Passons à la page sportive. Regardons la tenue des invités au mariage de Bezos. Parlons du météorite mis aux enchères chez Sotheby’s. Parlons de l’ADN de celui qui prélève des échantillons d’ADN retrouvés sur un échantillon d’ADN. Passons à la journée mondiale du chat, de la souris, de la lasagne ; à la journée mondiale des journées mondiales créée pour célébrer les journalistes qui parlent des journées mondiales au lieu du génocide.
Parlons de la chaleur, du froid, de la brise, du régime protéiné, du trafic intense, de la NASA qui a découvert une planète. Une planète ! Dans l’univers !! Vous pensiez qu’il n’y avait que les neuf du système solaire ? Huit, depuis que Pluton a été rétrogradée au rang de planète naine. Parlons du recours en justice de Pluton.
Écoutons l’expert, le criminologue, l’armochromiste, l’astrologue, l’enfant prodige, le Cancer, un membre d’Italia Viva, un de Forza Italia qui était au PD, un du PD qui était à Forza Italia.
Et c’est tout pour cette édition.
Source : Il Fatto quotidiano, 19/07/2025
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