Pourquoi Netanyahou prolonge-t-il la guerre ? (Ce que Al Jazeera ne dit pas)

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Loin des fantasmes, des discours héroïques, de la mythification de Gaza et de sa transformation en une sorte d’Union soviétique, une question essentielle demeure :

Pourquoi Netanyahou insiste-t-il pour prolonger la guerre ?

Et pourquoi met-il des bâtons dans les roues de tout accord, même partiel ou humanitaire ?

La réponse réside dans des objectifs profonds qui vont bien au-delà de la question des otages ou de l’élimination du mouvement Hamas. Netanyahou ne cherche pas une « victoire militaire classique », mais mène une guerre prolongée dont le but est de transformer la structure géographique, démographique et psychologique de Gaza.

1. Réingénierie de la géographie et de la démographie :

L’objectif principal de cette guerre n’est pas seulement de faire tomber le gouvernement à Gaza, mais de reconfigurer entièrement le territoire :

• Raser les zones frontalières et établir de larges zones tampons.
• Détruire complètement les infrastructures et les logements.
• Cibler les conditions de vie pour rendre la région invivable.

Cette politique ne vise pas uniquement à faire pression, mais à vider progressivement Gaza de ses habitants, ou du moins à les cantonner dans des enclaves assiégées dépourvues de moyens de subsistance.

2. Changer la réalité par une lente progression : « une avancée stratégique »

Netanyahou mène cette guerre comme s’il redessinait la carte, mètre par mètre, par une avancée progressive, en installant des postes militaires temporaires pour ensuite les rendre permanents.

Cela explique :

• La présence prolongée dans des zones comme Netzarim ou Rafah.
• L’encerclement de zones vitales sans les occuper directement.
• La destruction massive sans reconstruction, pour maintenir les civils dans une spirale de déplacement permanent.

3. Le rapport de force est en faveur d’Israël… mais l’objectif n’est pas la victoire décisive :

Malgré la supériorité militaire d’Israël, Netanyahou ne cherche ni à conclure ni à résoudre le conflit. Pourquoi ?
Parce qu’une résolution ou un accord mettrait un terme à cette progression lente vers ses objectifs structurels.

Israël investit dans le temps, sachant que la guerre ouverte produit ce qu’une guerre courte ne peut pas :

• Un déplacement forcé insidieux.
• Une usure sociale.
• L’effondrement progressif de toute structure résistante ou civile.

4. Endoctriner la conscience palestinienne : la guerre ne tue pas seulement, elle reprogramme :

L’un des aspects les plus dangereux de cette guerre est qu’elle cible la conscience collective des Palestiniens, pas seulement leurs corps.

Netanyahou sait que la destruction seule ne suffit pas. Il cherche à :

• Planter un sentiment d’impuissance et de résignation.
• Normaliser la faim, la peur, l’exil comme un état permanent.
• Démanteler l’identité nationale, la transformer en fardeau.

Chaque raid aérien, chaque alerte d’évacuation, chaque file d’attente pour du pain, chaque nuit sous tente…
n’est pas seulement un acte physique, mais une leçon de reprogrammation mentale :

« Être Palestinien, c’est souffrir. Es-tu encore prêt à t’accrocher à ce destin ? »

En résumé :

Netanyahou ne temporise pas par incapacité, mais parce qu’il poursuit des objectifs bien plus profonds que de simplement « gagner une guerre ».
Il mène un projet complet visant à :

• Vider Gaza
• La réorganiser
• Battre la conscience de son peuple

Il sait que le temps, la destruction et le déplacement sont ses outils les plus efficaces.

C’est pourquoi la guerre continue : non pas parce qu’elle est indécise, mais parce qu’elle est en train d’être décidée… à la manière de Netanyahou.

La question qui se pose maintenant :
Que ferons-nous, nous les Palestiniens ?
Et que fera le mouvement Hamas ?

Par Samih Al-Omssi, Palestine

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