Le conflit du Sahara occidental est toujours considéré par les Nations unies comme un territoire non autonome en attente de décolonisation. Le Maroc contrôle actuellement environ 80 % du territoire et propose un régime d’autonomie sous sa souveraineté. De son côté, le Front Polisario — qui proclame la République Arabe Sahraouie Démocratique, reconnue par plusieurs pays — continue de revendiquer un référendum d’autodétermination, base juridique reconnue par l’ONU.
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Le ministre et dirigeant du Parti de l’Istiqlal envoie une lettre au président du Parti Populaire (PP) pour exiger son soutien au plan d’autonomie marocain, tandis que Rabat ferme sans préavis les postes-frontières avec les villes autonomes dirigées par le PP.
Le Maroc a envoyé un signal politique fort au Parti Populaire en pleine tension frontalière. Quelques jours à peine après que le congrès national du PP a accueilli le délégué du Front Polisario en Espagne et défendu le respect du droit international dans le conflit du Sahara occidental, Rabat a fermé unilatéralement les douanes commerciales de Ceuta et Melilla, toutes deux gouvernées par le parti d’Alberto Núñez Feijóo.

Coïncidant avec cette fermeture — que le Maroc attribue officieusement à l’Opération Marhaba (Opération Passage du Détroit) —, le siège du PP à Génova 13 a reçu une lettre signée par Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, membre du gouvernement marocain et actuel ministre des Infrastructures et des Ressources hydriques. Dans cette lettre, Baraka demande au leader du PP de clarifier sa position sur le Sahara et de s’aligner sur le plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, qui prône une solution sous souveraineté marocaine.
« Nous exprimons notre profonde préoccupation face au manque de clarté du Parti Populaire concernant sa position sur la question du Sahara marocain », indique le texte daté du 10 juillet. Baraka qualifie d’« étonnant » que le PP, malgré son « poids politique » et son appartenance au Parti Populaire Européen, ne se soit pas encore joint à cette « dynamique historique » de soutien international au plan marocain.
Un plan au point mort depuis 2007
Dans sa lettre, Baraka détaille le contenu du plan marocain d’autonomie, un document de trois pages présenté il y a 17 ans mais qui n’a connu aucun développement depuis. Selon le ministre, cette proposition « constitue le seul cadre réaliste et crédible » pour résoudre un conflit gelé depuis le retrait espagnol en 1975.
« Elle a été reconnue par les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et plus de 20 pays européens, ainsi que par plusieurs gouvernements africains, arabes et latino-américains », affirme Baraka. Il soutient que ce plan permettrait non seulement de stabiliser la région du Maghreb et du Sahel, mais aussi de contribuer à réduire la migration irrégulière en favorisant « le développement et l’emploi » au Sahara occidental.
La lettre souligne que le Maroc attend du Parti Populaire qu’il agisse avec « clarté et vision stratégique », conformément à ce que Baraka décrit comme une « relation exemplaire » entre les deux pays. Le dirigeant de l’Istiqlal se dit également prêt à renforcer le dialogue entre les deux formations politiques, qui sont liées depuis plus de 25 ans au sein de l’Internationale Démocrate du Centre.
Pression diplomatique en pleine tension frontalière
Le geste du Maroc intervient dans un contexte de pression croissante sur l’Espagne et, en particulier, sur le principal parti d’opposition. La récente fermeture des douanes de Ceuta et Melilla — rouvertes il y a seulement six mois après des années de blocage — n’a été accompagnée d’aucune communication officielle de la part de Rabat. Aucune explication diplomatique n’a été fournie, hormis des références vagues à la logistique de l’Opération Marhaba.
La requête adressée à Feijóo survient quelques jours après que le PP a accueilli, lors de son congrès, le délégué du Front Polisario en Espagne, un geste que le Maroc a interprété comme un recul dans la position du parti sur le conflit sahraoui.
Un conflit sans progrès à l’ONU
Le conflit du Sahara occidental est toujours considéré par les Nations unies comme un territoire non autonome en attente de décolonisation. Le Maroc contrôle actuellement environ 80 % du territoire et propose un régime d’autonomie sous sa souveraineté. De son côté, le Front Polisario — qui proclame la République Arabe Sahraouie Démocratique, reconnue par plusieurs pays — continue de revendiquer un référendum d’autodétermination, base juridique reconnue par l’ONU.
Bien que certains pays comme les États-Unis aient reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, l’équilibre juridique du processus de négociation dirigé par l’ONU reste inchangé. L’envoyé spécial du Secrétaire général, Staffan de Mistura, poursuit ses efforts diplomatiques pour relancer les négociations entre les parties, sans progrès tangible à ce jour.
Source : El Periódico de Ceuta, 12/07/2025
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