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LE PRÉSIDENT ABDELMADJID TEBBOUNE : « Le plan d’autonomie des territoires sahraouis est une idée française »
Lors de sa rencontre périodique avec les représentants de la presse nationale, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a déploré l’inertie du Conseil de sécurité devenu un appareil aux mains des grandes puissances et qui consacre le principe de la loi du plus fort au détriment du droit international.
À ce propos, le président de la république qui a plaidé pour une refonte de ce conseil et appelé à mettre fin à l’agression sioniste contre la population de Ghaza, a indiqué que, « c’est la loi du plus fort qui prévaut. Certains pays ayant recours à la force au détriment des pays faibles ». Il a rappelé dans ce contexte, la volonté de l’Afrique d’être mieux représentée au sein du Conseil de sécurité, il a souligné « qu’il faut convaincre tout un chacun de la nécessité d’opérer un changement au Conseil de sécurité où l’Afrique n’est pas représentée et réclame aujourd’hui 7 sièges, 5 non permanents et 2 permanents ».
Abordant le sujet de la Ligue des Etats arabes, le président de la République a relevé qu’elle n’a plus d’emprise sur les événements présents et qu’elle n’est plus agissante par rapport aux évènements internationaux ou régionaux, exprimant son espoir « de faire revivre certains de ses organes, à l’instar du Fonds monétaire arabe qui aurait pu s’occuper du Soudan et des pays en quête d’un équilibre financier ». À propos du plan d’autonomie des territoires sahraouis occupés défendu par le Maroc, M. Tebboune en a attribué la paternité à la France en affirmant qu’elle est une idée française et non du Makhzen. Tout en fustigeant cette position il a indiqué que la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, devrait œuvrer pour la paix dans le monde et ne pas être la première à la violer, appelant au respect des résolutions des instances onusiennes et du droit international.
L’Algérie « n’ira pas à Canossa »
Abordant les relations algéro-françaises et le travail mémoriel de la commission mixte, le président de la République a fait observer que la décision du retrait de l’ambassadeur d’Algérie à Paris n’a aucune relation avec la visite qui était programmée en France, réaffirmant que l’Algérie « n’ira pas à Canossa (*) » Tebboune a rappelé la position de l’Etat algérien qui « réclame la vérité historique et exige une reconnaissance des massacres commis par le colonialisme français en Algérie ». « Si vous voulez aborder les sujets sérieux, venez nettoyer les sites de vos expériences nucléaires. Il y a des gens qui meurent encore et d’autres sont touchés. Vous êtes devenus une puissance nucléaire, et nous avons eu les maladies. Venez nettoyer Oued Namous (Béchar, dans le sud-ouest), où vous aviez développé vos armes chimiques, et jusqu’à présent nos moutons, nos chameaux meurent après avoir mangé de l’herbe contaminée. C’est cela la vraie question », a martelé le Président. « Ce n’est pas l’accord de 1968, qu’est un faux débat », a-t-il précisé. Dans ce cadre, il a affirmé que les appels de certaines parties françaises à réviser l’accord de 1968 concernant la circulation et le séjour des algériens en France ne sont au final qu’un épouvantail, le qualifiant de slogan politique défendu par une minorité extrémiste qui voue une haine à l’Algérie. Il a assuré que l’accord de 1968, sujet à débat par des parties de la France extrémiste n’affecte en rien la qualité de la migration ni la sécurité de la France, soulignant à ce propos que toute allégation contraire est une contrevérité qui participe du chantage visant à instiller la haine de l’Algérie en France. Il a réaffirmé à cet égard la position de l’Algérie qui, « est toujours encline à la coexistence pacifique avec toute le monde, mais pas au détriment de sa dignité et de son histoire », a-t-il précisé.
« La sécurité », derrière le visa imposé aux Marocains
Par ailleurs, lors de son entrevue avec les représentants de la presse nationale, la première rencontre depuis sa réélection, il a levé les amalgames concernant la décision souveraine algérienne d’imposer un visa d’entrée aux voyageurs détenteurs de passeports marocains en affirmant : « nous soupçonnons que des agents et espions sionistes sont entrés en Algérie avec des passeports marocains ». C’est une décision souveraine qui relève de la sécurité du pays a laissé entendre M. Tebboune qui a affirmé que le peuple marocain est un peuple frère. « Nous n’avons que de l’affection pour lui et lui souhaitons de sortir de la situation actuelle et, « nous n’expulserons aucun citoyen marocain d’Algérie, à condition qu’il respecte la loi », a-t-il précisé.
Slimane B.
(*) « Aller à Canossa » : expression médiévale qui veut dire, « faire pénitence, s’humilier devant un personnage important afin d’obtenir son pardon ».
Le Courrier d’Algérie, 07/10/2024
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