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Au cours de ses premiers jours en tant que plus jeune Premier ministre de la France, Gabriel Attal, âgé de 34 ans, a promis « de l’action, de l’action, de l’action » alors qu’il cherche à revitaliser un gouvernement qui peine à faire adopter des réformes dans un Parlement bloqué, et sous la pression d’une extrême droite de plus en plus affirmée.
Le mince, doux, mais très populaire M. Attal a déjà été salué pour son empathie envers un buraliste désespéré dont l’entreprise a été inondée dans le nord de la France.
« Nous serons là pour vous. Je reviendrai et nous prendrons un café », a déclaré M. Attal, montrant un sens commun qui semble, à beaucoup ici, être en contraste avec son mentor, le président Emmanuel Macron, plus enclin à la royauté.
« Il va frapper la table, et les choses vont bien se passer. C’est un bon gars. Je pense qu’il est plus populaire que Macron », a déclaré Gilbert Ferrier, 79 ans, un retraité occupé à choisir quel poisson acheter sur un marché à Vanves, la banlieue parisienne où M. Attal était autrefois député local.
« Un peu de jeunesse, c’est une bonne chose. Je pense qu’il va secouer le gouvernement français, qui semble montrer des signes de vieillissement », a convenu le poissonnier, Johan Chassevent, 49 ans, en ouvrant une pile de Coquilles St Jacques.
« Il est super. Dynamique, jeune, plein d’idées. Pourquoi pas, pour l’instant ? », a déclaré Véronique Bacchi, achetant du pâté avec son mari.
Assis à un café voisin, des responsables du parti Renaissance du président Macron semblaient vraiment enthousiastes à l’égard de Gabriel Attal, un ancien porte-parole du gouvernement qui, selon eux, peut aider à persuader les électeurs français de ne pas basculer vers des partis d’extrême droite comme le Rassemblement National de Marine Le Pen.
Le premier test viendra lors des élections du Parlement européen en juin.
« Nous sommes vraiment inquiets… L’extrême droite attend dans l’ombre le bon moment. [Ils sont] un grand danger. Nous avons besoin d’un gouvernement modéré pour gérer ce pays. Attal est le seul qui puisse rassembler les gens derrière lui. Attal est un leader, un travailleur acharné », a déclaré Claire Guichard, qui a remplacé M. Attal comme député local dans les Hauts-de-Seine.
Comme Macron, M. Attal est issu du centre gauche de la politique française, mais au cours d’un bref passage en tant que ministre de l’Éducation, il semblait courtiser les électeurs de droite avec des projets d’introduction d’uniformes et une décision rapide de défendre les traditions laïques de la France en interdisant la robe musulmane « abaya » dans les écoles.
« C’est un choix intéressant – choisir quelqu’un de la gauche qui est plus populaire à droite et qui peut dire beaucoup sur la loi et l’ordre. Cela revient aux valeurs fondamentales du macronisme, qui vient de la gauche et qui sait parler à la droite », a déclaré Antoine Bristielle, analyste politique à la Fondation Jean-Jaurès à Paris.
Mais alors que la décision abrupte de Macron de choisir un Premier ministre populaire et jeune a peut-être détourné l’attention des difficultés plus larges de son gouvernement, la lune de miel pourrait ne pas durer longtemps.
« Cela pourrait être une brève idylle. Cela pourrait aider [le président Macron] à relancer son mandat pour un second mandat. Mais nous verrons ce qui se passera après les élections européennes… lorsque Macron n’aura toujours pas de majorité à l’Assemblée nationale. Le reste de son [mandat présidentiel] restera compliqué pour lui », a déclaré M. Bristielle. Le deuxième mandat de M. Macron en tant que président devrait se terminer en 2027.
Pendant ce temps, l’opposition d’extrême droite du Rassemblement National (RN) fait la promotion acharnée de son propre « jeune prodige » – le président du parti, Jordan Bardella. Il n’a que 28 ans et est présenté comme un possible Premier ministre si Marine Le Pen du RN remporte la présidence en 2027. Bien avant cela, insistent les responsables du RN, l’excitation autour du Premier ministre français jeune et ouvertement gay s’estompera.
« Maintenant qu’il est Premier ministre, les gens vont désapprouver ce qu’il fait. Il est comme Emmanuel Macron au final, donc honnêtement, je ne pense pas que nous ayons peur de lui », a déclaré Melina Bravo, 24 ans, qui travaille au service de communication du RN à Paris.
BBC, 13/01/2024
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