Affaire Epstein : La connexion saoudienne

Les avocats de Jeffrey Epstein prétendent qu'il portait le passeport saoudien uniquement pour protéger son identité juive contre d'éventuels kidnappeurs ou terroristes lors de ses déplacements au Moyen-Orient.

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Selon des informations rapportées par The New York Times le 12 août 2019, un an avant son suicide présumé, Epstein se vantait de ses liens avec des dirigeants puissants saoudiens, notamment le prince héritier Mohammed bin Salman.

Décrivant sa visite à la résidence new-yorkaise d’Epstein à l’époque, le journaliste James Stewart a décrit comment le présumé violeur lui a montré une photographie du prince Salman, communément appelé MBS, accrochée à son mur.

« Le prince héritier l’avait visité de nombreuses fois, et ils parlaient souvent », a déclaré Stewart, citant les dires d’Epstein.

Le carnet d’adresses d’Epstein comportait des entrées pour un « Saud, Prince Solman » – largement considéré comme étant le père de MBS, le roi Salman bin Abdulaziz – et le cousin de MBS et ancien ambassadeur saoudien aux États-Unis, le prince Bandar bin Sultan.

En juillet 2019, le Daily Beast a rapporté que le FBI avait trouvé un passeport autrichien expiré pour Epstein – ainsi que des piles d’argent liquide et des dizaines de diamants – dans un coffre-fort de sa résidence de Manhattan.

Le passeport expiré portait la photo d’Epstein, un faux nom et une adresse saoudienne.

Avec la mort d’Epstein, un passeport valide avec une résidence saoudienne, un voyage en 2016 dans la péninsule arabique et une photo encadrée du prince héritier Mohammed bin Salman dans sa résidence de Manhattan suscitent plus de questions que de réponses sur les liens de Jeffrey Epstein avec le royaume pétrolier.

La connexion saoudienne

Lorsque la police a perquisitionné la résidence new-yorkaise d’Epstein, ils ont découvert un document de voyage mystérieux : un passeport autrichien avec une adresse saoudienne, un faux nom et la photographie d’Epstein.

Bien que les avocats d’Epstein prétendent qu’il portait le document uniquement pour protéger son identité juive contre d’éventuels kidnappeurs ou terroristes lors de ses déplacements au Moyen-Orient – et non pour voyager -, les enquêteurs fédéraux affirment qu’il l’utilisait pour entrer dans plusieurs pays dans les années 1980. Cela incluait l’Arabie saoudite.

Parmi les entrées saoudiennes dans le carnet d’adresses d’Epstein – tenu par son personnel, volé par son majordome, puis saisi par le FBI – figurait le prince Salman de la dynastie au pouvoir des Saoud. Deux numéros américains étaient répertoriés : l’un avec un code régional de Washington, DC, et un autre correspondant au nord de la Virginie, juste à l’extérieur de la capitale.

Il s’agit probablement du roi Salman actuel, qui était à l’époque du mandat du majordome (2004-05) un prince. Le fils de Salman, le régent actuel Mohammed bin Salman, était adolescent à l’époque.

Cependant, la connexion saoudienne semble avoir transcédé les générations.

En plus du voyage en Arabie saoudite dans les années 1980 rapporté par les procureurs fédéraux, les registres de vol obtenus par Business Insider indiquent un deuxième voyage dans la péninsule arabique à la veille de l’élection présidentielle américaine en novembre 2016.

Selon le rapport, le jet privé d’Epstein a disparu des radars dans le sud de la Jordanie le 7 novembre, juste avant d’atteindre la frontière avec l’Arabie saoudite. Deux jours plus tard, le 9 novembre, il est réapparu dans le sud de la péninsule du Sinaï en Égypte, juste en face de la mer Rouge de l’Arabie saoudite.

Il n’est pas clair ce qu’il aurait pu y faire et qui il aurait pu visiter.

Les Salman n’étaient pas la seule branche de l’élite dirigeante à apparaître dans le carnet d’adresses d’Epstein, qui contenait également la ligne téléphonique d’Aspen du prince Bandar – l’envoyé de longue date du pays à Washington, dont la fille occupe désormais la fonction. Sont également répertoriés l’homme d’affaires saoudien Amr Dabbagh et l’homme d’affaires saoudo-syrien Wafic Said.

Mais les photographies d’Epstein avec les riches et puissants dans sa résidence de Manhattan offrent un indice sur les personnes qu’il courtisait.

Il s’agit de MBS

En août 2018, le chroniqueur du New York Times, James B. Stewart, a rendu visite à Epstein dans sa résidence de Manhattan.

Le journaliste enquêtait sur les liens entre le financier louche et Elon Musk, qui avait eu des ennuis avec la Securities and Exchange Commission à cause d’un tweet annonçant qu’il avait obtenu un financement pour privatiser Tesla. Musk a précisé dans un billet de blog que l’argent viendrait du fonds souverain de l’Arabie saoudite, qui avait déjà acquis près de 5 % de la société.

« Epstein connaissait un nombre étonnant de personnes riches, célèbres et puissantes, et il avait des photos pour le prouver. Il prétendait également en savoir beaucoup sur ces personnes, certaines informations pouvant être compromettantes ou embarrassantes, y compris des détails sur leurs supposées inclinations sexuelles et leur consommation récréative de drogues », a déclaré Stewart.

Le chroniqueur affirme qu’Epstein a tenu à lui montrer une série de photos encadrées de ses connaissances notables, dont Woody Allen et Bill Clinton, qui ont également fait l’objet d’allégations d’abus sexuel.

« [Epstein] a pointé du doigt une photo en pied d’un homme en tenue traditionnelle arabe. ‘C’est MBS’, a-t-il dit », affirmant que le régent avait « visité sa résidence de nombreuses fois » et qu’ils « parlaient souvent ».

Le prince héritier, cinq mois plus tôt, avait entrepris une grande tournée aux États-Unis, rencontrant l’élite politique, technologique et du divertissement. Parmi eux figurait Elon Musk.

Pendant sa rencontre avec Stewart, Epstein a prédit que Tesla nierait tout lien avec lui si on lui posait la question. Il n’est pas clair s’il s’agissait de fanfaronnade de la part d’un homme qui prétendait seulement conseiller des milliardaires, ou s’il servait effectivement de relais. Tesla a nié qu’Epstein conseillait Musk.

En janvier de cette année, les Saoudiens ont couvert la majeure partie de leur participation de 4,9 % dans Tesla selon un rapport du Financial Times, protégeant le royaume de la volatilité de l’entreprise.

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