Enquête sur 22000 trolls de propagande maroco-israéliens

Les preuves recueillies indiquent que ces comptes ne sont pas de simples acteurs autonomes. Au contraire, ils font partie intégrante d’un effort coordonné conçu pour façonner artificiellement un discours sur le soutien du Maroc à Israël .

Tags : Israël, Palestine, Gaza, Hamas, Maroc, pays arabes, Eekad,

Cette enquête n’est pas autonome ; c’est un segment d’une série Eekad, méticuleusement conçu pour dévoiler les opérations voilées des séries de robots manipulant le discours arabe.

Alors que les communautés mondiales et arabes s’intéressent aux récents événements en Palestine, l’équipe d’enquête d’Eekad a tourné son attention sur une série de récits arabophones (X) qui critiquaient ostensiblement les Palestiniens et toute forme de résistance tout en soutenant ouvertement Israël.

Il a été constaté que ces comptes, qui revendiquent une identité marocaine, opéraient depuis le Maroc.

Notre équipe a méticuleusement suivi ces récits, identifiant des modèles dans leurs récits répétés.

Il est intéressant de noter que leur empreinte numérique ne se limitait pas à X ; ils ont fait écho à des messages similaires défendant la perspective israélienne sur toutes les plateformes, notamment Facebook et YouTube.

Dans l’analyse qui s’ensuit, nous découvrirons la réalité de ces récits et leurs récits sur ces plateformes.

Notre analyse de ces comptes sur X a révélé des signes révélateurs d’une activité de robot orchestrée, caractérisée par :

1- L’utilisation répétée de phrases identiques.
2- Duplication séquentielle des emojis.
3- Interactions uniformes avec certains comptes.
4- Une tendance notable où beaucoup ont modifié la localisation de leurs tweets vers le Maroc.

Les preuves recueillies indiquent que ces comptes ne sont pas de simples acteurs autonomes. Au contraire, ils font partie intégrante d’un effort coordonné conçu pour façonner artificiellement un discours sur le soutien du Maroc à Israël .

Une analyse approfondie d’une large sélection de ces comptes et de leurs engagements antérieurs a révélé une tendance constante. Plus particulièrement, leur création ou leur regain d’activité remonte aux environs de décembre 2020, parallèlement au déploiement des pactes de normalisation arabo-israéliens, indiquant une stratégie délibérée : jeter les bases de la normalisation et galvaniser un large soutien dans les principaux pays. jusqu’à l’alignement diplomatique du Maroc avec Israël.

Pourtant, le point culminant de cette enquête émerge de la hausse particulière et disproportionnée de l’activité et de l’engagement des comptes à partir d’août 2022.

Comprendre les implications de cette hausse soudaine est vital, en particulier pour ceux qui peuvent être détachés du contexte situationnel.

Le moment choisi pour cette recrudescence significative en août 2022 correspond à nos découvertes antérieures liées à l’engagement exagéré au sein des fermes de robots israélo-égyptiennes, ainsi qu’à la récente révélation des fermes de robots israélo-saoudiennes :

Ce schéma cohérent indique clairement qu’une entité unique est à la tête de ces fermes de robots, coordonnant leurs actions pour diffuser un agenda spécifique parmi les utilisateurs d’Arab X, qu’ils viennent d’Égypte, d’Arabie Saoudite ou du Maroc.

Après avoir procédé à une évaluation quantitative approfondie, nous avons observé une forte augmentation de l’activité des comptes liés aux fermes de robots israélo-marocaines à partir du mois d’août, la dynamique ne faisant que s’intensifier par la suite.

Pour plus de clarté, divisons le calendrier en deux phases distinctes :

La phase initiale s’étend de la création des fermes de robots, commençant avant décembre 2020 et s’étendant jusqu’à la hausse notable de leur croissance en août 2022. La phase suivante englobe la période d’août 2022 à Aujourd’hui.

Au cours de cette période, le nombre de ces comptes a presque triplé, reflétant une multiplication par trois de leur taux d’engagement.

En fouillant dans des dizaines de milliers de ces comptes, Eekad a établi que plus de 22 000 sont très probablement faux.

Les empreintes numériques de ces comptes ont révélé ce qui suit :

1- La majorité a tenté d’imiter l’identité marocaine, mais leurs tweets étaient entachés d’un arabe imparfait.
2- La plupart des comptes avaient un nombre modeste d’abonnés, dépassant rarement 50.
3- Ils créaient de faux profils.
4- Un modèle récurrent de récits, de formulations et de concepts identiques était évident.

Au cours de notre enquête, nous avons identifié certains comptes présentant des tendances inhabituelles. Parmi ceux-ci, le plus important était le récit de « David Levy » (@DavidLe29615893), qui revendiquait les références d’un chercheur, professeur d’université, écrivain et analyste politique, affichant une liste de publications de recherche approfondies.

Il est intéressant de noter que Levy (@DavidLe29615893) est depuis longtemps impliqué dans les critiques contre les Algériens, approfondissant ainsi le fossé entre Marocains et Algériens. Il interagissait souvent avec des récits qui alimentaient cette animosité. Pourtant, ce qui s’est passé ensuite était inattendu.

Le personnage présenté comme « David Levy » (@DavidLe29615893), distingué par son allure européenne, est une identité fabriquée. Une analyse approfondie de son image de profil a déterminé qu’elle avait été générée à l’aide de l’IA, et une image étonnamment similaire a été attribuée à Pinterest.

Pour valider nos découvertes, nous avons méticuleusement scruté la photographie de Levy. Les résultats ont indéniablement affirmé que l’image avait été générée par l’IA et que la personne présentée n’avait aucune présence tangible.

Nos recherches révèlent une stratégie sophistiquée employée par les fermes de robots : fabriquer des personnages complexes, complets avec des antécédents détaillés, des domaines de spécialisation, des références en matière de recherche et de fausses images. Une fois intégrées dans les médias sociaux, ces pseudo-identités sont dotées d’un vernis de crédibilité, ouvrant la voie à des modèles d’engagement amplifiés.

Cette méthode de création et de promotion de faux personnages reflète les découvertes précédentes d’Eekad lors de son enquête sur les fermes de robots israélo-égyptiennes.

Notre enquête sur des personnalités comme Sam Youssef et Karim Gahin a levé le voile sur leurs fausses informations d’identification et leurs prétendus domaines d’expertise :

De plus, notre analyse approfondie des fermes de robots sur X a révélé des modèles qui reflétaient étroitement les activités des comptes sur Facebook et YouTube.



Après un examen approfondi des profils Facebook, il était clair qu’ils opéraient dans le cadre d’un réseau de robots coordonné.

On estime que 16 à 17 000 de ces profils ont été identifiés comme faux, étant actifs au sein des fermes de robots israéliennes depuis le début du processus de normalisation.

Ces comptes diffusaient habituellement des messages identiques et affichaient un net pic d’activité en août 2022.

De plus, les comptes Facebook associés au réseau de robots avaient auparavant pris diverses identités. Au départ, certains récits se présentaient comme des individus de diverses nationalités, notamment indiennes, chinoises et pakistanaises. Cependant, au fil du temps, ils ont commencé à se faire passer pour des Marocains.

De même, sur YouTube, un compte du nom d’Ahmad Al Hmadi a montré une transformation soudaine en à peine un mois.

Il s’est d’abord affirmé marocain et a utilisé son compte pour critiquer l’Algérie dans plusieurs posts. Cependant, il a ensuite adopté un personnage algérien, où il a commencé à dénoncer le Maroc et ses efforts de normalisation.

Le cas d’Al-Hmadi n’est pas isolé. Tout au long de notre enquête, nous avons observé des tendances similaires. Deux autres comptes portant des noms et des profils similaires ont fait surface. L’un se prétendait marocain et ciblait l’Algérie, tandis que l’autre adoptait un personnage algérien pour critiquer le Maroc.

Une analyse plus approfondie de leurs modèles d’engagement suggère qu’ils étaient gérés par une seule entité ou un seul individu. »

Qu’est-ce que tout cela signifie?

La situation est loin d’être simple. Déplions les couches ensemble.

Une plongée plus approfondie dans ces fermes de robots révèle plus de choses que ce que l’on voit. En évaluant les discussions sur les réseaux sociaux marocains avant que ces fermes de robots ne prennent racine fin 2020, il est évident que le discours public était largement neutre. Les questions qui déclenchent aujourd’hui les tensions raciales étaient autrefois mises de côté et suscitaient à peine la conversation.

Pourtant, à mesure que ces fermes de robots sont apparues, une transformation perceptible a pris forme. Les connotations raciales contre les Algériens se sont multipliées et les dialogues sur les relations maroco-israéliennes sont devenus de plus en plus répandus sur les réseaux sociaux.

Les fermes de robots qui ciblent désormais la Palestine s’étaient auparavant concentrées sur les attaques contre les Algériens. Ils ont promu la normalisation israélo-marocaine et attisent les tensions raciales depuis des années.

Eekad poursuit sa mission visant à dénoncer ces fermes de robots, qui ne sont que la pointe d’un iceberg orchestré bien plus vaste.

Après notre exposé sur les fermes de robots israélo-égyptiennes il y a quelques mois et, plus récemment, sur les fermes de robots israélo-saoudiennes, nous nous concentrons désormais sur les opérations des fermes de robots israélo-marocaines.

Cette enquête marque un chapitre captivant de notre série d’analyses numériques approfondies que nous avons soigneusement créées au fil des mois. Nous sommes à l’aube de nouvelles découvertes, alors gardez l’œil ouvert pendant que nous continuons à partager nos découvertes.

Source

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