Sefrioui, Belhoucine, Coulibaly, Cacher, Kouachi, Charlie Hebdo

À cette époque, Abdelhakim Sefrioui est en relation intensive avec un certain Mohamed Belhoucine, qui fréquente la mosquée Omar, non loin de sa librairie parisienne. Comme Mediapart l’a révélé, les deux hommes sont allés jusqu’à s’appeler à 88 reprises en trois mois en 2009. Il semble d’autant moins probable que les services de renseignement ignoraient cette information, que l’imam était au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste depuis plusieurs années.

Mohamed Belhoucine, ancien élève à l’école des mines d’Albi, participe alors à une filière d’acheminement de djihadistes en Afghanistan et joue le rôle de « relais médiatique au service du djihad », selon un réquisitoire du parquet de Paris. Il traduit et met en ligne des films de propagande djihadiste, produits notamment par As-Sahab, l’organe de communication d’Al-Qaïda.

Mohamed Belhoucine va refaire parler de lui en janvier 2015 quand on découvre qu’il s’est envolé à destination d’Istanbul avec Hayat Boumeddiene, l’épouse religieuse d’Amedy Coulibaly, cinq jours avant que ne débute la vague d’attentats des Kouachi et de Coulibaly.

Accusé de complicité des crimes de ce dernier, Mohamed Belhoucine est jugé en son absence par la cour d’assises spécialement composée. C’est son écriture qui a été identifiée sur le serment d’allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le calife de l’État islamique, que le tueur de l’Hyper Cacher lira dans la vidéo de revendication de ses crimes. Mohamed Belhoucine aurait joué également un rôle plus opérationnel en créant les adresses internet utilisées par Amedy Coulibaly pour échanger avec un individu qui livrait ses instructions au terroriste. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité, en théorie. Mohamed Belhoucine serait mort sur un champ de bataille en Syrie.

Il est encore question, toujours de manière périphérique, des attentats de janvier 2015 à la lecture du décret du 21 octobre portant dissolution du collectif Cheikh Yassine. On y apprend que, selon les autorités, Abdelhakim Sefrioui est entré en contact « à de nombreuses reprises » avec la veuve d’un des frères Kouachi, auteurs de l’attentat de Charlie Hebdo. La dernière fois, c’était au printemps 2020.