Les frontières de Ceuta et Melilla : passoire pour «drogue et djihadistes»

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’Espagne – partis politiques et médias confondus – ne lâche par le chef de l’exécutif Pedro Sanchez depuis son «humiliation» par le roi Mohamed VI, lors de la dernière réunion de haut niveau à Rabat, en dénonçant sa soumission totale au voisin du sud qui a commencé par le revirement sur le Sahara occidental.

Ainsi, Jucil, le syndicat majoritaire de la Guardia civil, qui anticipe l’ouverture des frontières des postes frontières de Ceuta et de Melilla en vertu du pacte Sanchez-Rabat, met en garde contre le fait qu’elles se transforment en passoire pour «drogue et djihadistes» notamment au passage d’El Tarajal avec Ceuta, en raison du manque de moyens humains et matériels de contrôle des bagages et voyageurs.

Des frontières passoires pour «drogue et djihadistes»

Jucil, le syndicat de la police espagnole considère qu’il est «irresponsable» d’omettre les préparatifs pour l’ouverture de nouveaux passages frontaliers avec l’Espagne, et souligne que «le transfert des moyens de contrôle des frontières au Maroc est évident».

Et d’expliquer cela par le fait que ni un renforcement du personnel n’a été ordonné, ni des moyens de contrôle supplémentaires n’ont été organisés en «pleine escalade du risque d’entrée de drogue et avec l’alerte terroriste au niveau 4».

L’alerte du syndicat a lieu alors que la controverse sur les morts dans le drame de Melilla est toujours vivante, et qu’un religieux espagnol vient d’être tué à Algésiras par une personne d’origine marocaine qui aurait déjà dû quitter l’Espagne.

Dans ce contexte, la Garde civile, qui rappelle que le gouvernement de Pedro Sanchez a versé au Maroc un total de 320 millions pour la protection des frontières espagnoles contre l’arrivée des migrants, reproche à Sanchez de faire trop confiance à un gouvernement chérifien qui a déjà affirmé devant l’ONU qu’il n’assumait pas ces mêmes frontières.

Cela intervient aussi après que le gouvernement Sanchez leur ait donné le contrôle du Sahara et détruit les traités d’amitié et de vente de gaz avec l’Algérie, relève-t-on.

En revenant sur les résolutions de la réunion de haut niveau entre le Maroc et l’Espagne, les médias espagnols ont dénoncé le fait que l’Espagne persiste à céder le Sahara occidental au Maroc qui «entend maintenir ce territoire contre les résolutions de l’ONU et la population sahraouie elle-même».

Et si par le texte négocié par les deux délégations diplomatiques, une ancienne aspiration marocaine est réalisée, cela n’est pas réciproque, en ce sens que le régime alaouite ne reconnaît pas une fois pour toutes l’hispanité de Ceuta et Melilla et ne renonce pas à ses désirs annexionnistes sur eux, note-t-on, en outre.

La soumission de Sanchez, une preuve du chantage

Pour sa part, Vox, le parti d’extrême droite, interprète la «soumission» de Pedro Sanchez au Maroc, en pleine humiliation du roi Mohamed IV à l’Espagne, comme la preuve du chantage que le royaume chérifien exerce sur le chef du gouvernement avant le traitement éventuel d’informations sensibles dont il aurait pris possession suite au piratage de son portable.

« Lorsque Sanchez a fait l’offrande florale à Hassan II, il l’a fait au nom de son mobile», a déclaré le vice-président de Vox, Jorge Buxadé, lors d’une conférence de presse depuis le siège du parti, en référence au voyage à Rabat du chef de l’exécutif, qui a fait une offrande à l’ancien roi du Maroc après que l’actuel ait refusé de le recevoir et ait dilué le sommet que le gouvernement espagnol avait qualifié de «haut niveau».

Ce n’est pas la première fois que Vox met l’accent sur cette théorie. Le porte-parole parlementaire Ivan Espinosa a déjà évoqué cette possibilité pour tenter d’expliquer le revirement du gouvernement sur la question du Sahara occidental, qui a conduit à une crise internationale avec l’Algérie avec des conséquences désastreuses en matière énergétique, en plus d’une crise interne avec ses partenaires de Podemos.

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