Le Maroc au bord de l’implosion

Etiquettes : Maroc, implosion, crise sociale, crise économique,

-Le Canada conseille à ses ressortissants de ne pas y aller
-Des investisseurs pensent se retirer
-La contestation populaire prend de l’ampleur

Le Maroc est aujourd’hui en proie à une contestation sociale sans précédent, ces derniers jours. Cette vague de contestation qui augure d’un profond malaise dans le royaume chérifien est liée aux conditions de vie précaires de plusieurs franges importantes de la population, et à la détresse qui fait suite à la hausse effrénée des prix des produits de première nécessité et du carburant.

Comme si cela ne suffisait pas, les atteintes aux libertés, les violations des droits et la normalisation avec l’entité sioniste sont venus nourrir davantage le malheur du Marocain lambda qui ne se reconnaît plus dans ses gouvernants.

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Mais en l’absence d’un roi à la santé chancelante, la colère des Marocains se déverse sur le chef de l’exécutif, Aziz Akhannouch, qui fait face à une campagne numérique sur les plateformes des réseaux sociaux, où le hashtag «#Dégage_Akhannouch» domine les publications sur Facebook et Twitter, dépassant plus d’un million de partages et est même repris en chœur dans les tribunes des stades qui restent les seuls espaces de libre expression de la détresse politico-socio-économique du peuple marocain. Même si au demeurant tout le monde sait que le gouvernement reste un exécutant de la politique du roi qui détient toutes les manivelles, sans le dédouaner de sa responsabilité à son égard.

Aussi, face un régime en panne de solutions concrètes à proposer pour atténuer la grogne des Marocains, et devant la faillite de l’approche répressive adoptée pour asseoir son emprise sur la société sous prétexte de l’«état d’urgence sanitaire», le mouvement de protestation se propage dans plusieurs villes du royaume.

Cette grogne a pour principaux ingrédients les atteintes aux droits de l’homme et les graves violations des droits fondamentaux, en particulier le droit d’association, comme l’ont signifié une vingtaine d’organisations marocaines de défense des droits de l’Homme qui ont récemment organisé une manifestation devant le siège du Parlement, dénonçant le refus des autorités d’autoriser le parti Nahj democrati (Voie démocratique) d’organiser son congrès dans un espace public. Elle est motivée également par la normalisation des relations du régime du Makhzen avec l’entité sioniste occupante de la Palestine.

Les intrigues du Palais

La semaine dernière, les opposants à la normalisation ont organisé une action de protestation devant le Parlement, dénonçant la visite d’un responsable de l’armée sioniste à Rabat, et la persistance du régime dans sa politique impopulaire. Et si l’on y ajoute les intrigues du palais royal, charriées par les folles rumeurs autour de l’état de santé du roi M6 qui était absent du plus important événement de sa monarchie qui est la fête du trône, la boucle est bouclée. Soit autant d’ingrédients pas rassurants du tout pour le peuple qui s’interroge sur le devenir de la succession et de sa relation avec la stabilité du pays. Ce qui finit pas jeter le citoyen dans l’émoi.

Résultat : les conséquences de cette situation explosive ne se font pas attendre. Si sur le plan interne, le mouvement de protestation se durcit, voit ses doléances monter crescendo, jusqu’à demander «isqat ennidham» (la chute du régime), l’image du régime n’en est pas moins affectée au plan international. A en juger par le «Warning Travel» (restrictions de voyage) lancé par le Canada pour ses ressortissants voulant se rendre au Maroc, pour les en dissuader au motif de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.

Mais pas que. Nombre d’investisseurs pensent déjà à plier bagage du royaume chérifien en raison, non seulement de la contestation grandissante qui s’installe dans la durée, mais aussi du renchérissement du prix de l’énergie qui a atteint un sommet jamais égalé depuis la rupture de l’approvisionnement du pays via le gazoduc alimenté par l’Algérie en tarif préférentiel. A telle enseigne que le Maroc est classé deuxième parmi les pays arabes où le prix des carburants est le plus cher (le prix du litre d’essence atteint 18 dirhams (1,8 dollars), et le prix du litre de gasoil s’élève à 16,43 dirhams (soit 1,64 dollars), ce qui se répercute sur le pouvoir d’achat des citoyens dans tous les domaines de la vie.

Dj. B

L’Algérie aujourd’hui

#Maroc #Inflation #Crise #Sociale

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