La diplomatie algérienne sur tous les fronts: Renouvellement des engagements

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A travers une diplomatie active, l’Algérie est à l’origine d’initiatives positives reflétant la place qu’elle occupe à plus d’un niveau. Une diplomatie qui reflète l’immuable fidélité de l’Algérie à ses principes, parmi lesquels la recherche de solutions pacifiques aux crises que connaissent certaines régions dans le monde, à la lumière des évolutions qui se sont opérées ces dernières années, sur la scène politique et sécuritaire dans son environnement géostratégique.
Les évolutions pourraient avoir des répercussions négatives sur la paix et la sécurité régionales, si les pays pivots n’interviennent pas en urgence, à leur tête l’Algérie, qui jouit d’un des atouts importants qui fait d’elle le meilleur acteur influent dans de nombreux dossiers, puisque de par sa situation, elle regroupe les dimensions maghrébine, africaine, arabe et méditerranéenne, mais aussi musulmane. Certains prétendent que cet atout n’est pas uniquement propre à l’Algérie. La réponse est que l’Algérie est l’unique pays du Maghreb qui partage des frontières terrestres avec l’ensemble des pays de la région.
L’Algérie est la porte d’accès de l’Europe vers l’Afrique et vice-versa, en plus de sa position stratégique privilégiée parmi les pays arabes et musulmans. Sur cette base, l’Algérie accorde un vif intérêt aux questions qui lui sont importantes au niveau de son environnement régional et continental en veillant ainsi à renforcer ses relations sur le plan arabe et africain. Elle croit au principe de la solution africaine aux problèmes africains, arabe aux problèmes arabes et arabo-africaine aux problèmes arabo-africains. Lors d’une conférence de presse animée conjointement au Caire avec son homologue égyptien, en Egypte, en juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M.Ramtane Lamamra, a déclaré: «nous tenons à ne pas mettre la relation stratégique et privilégiée entre les parties arabe et africaine en péril».
Des démarches permanentes pour instaurer la paix
Dernièrement, la diplomatie algérienne s’est montrée particulièrement dynamique, caractérisée par l’intense activité du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, à travers des visites qui l’ont conduit dans des pays africains, d’une part, et la tenue de nombreuses rencontres avec plusieurs de ses homologues en Algérie, d’autre part.
L’approche diplomatique algérienne concilie entre la nécessité de comprendre entièrement les différentes questions soulevées pour leur trouver des solutions appropriées, que ce soit au niveau maghrébin, africain ou arabe et ce, dans le respect du principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays ainsi que de leur souveraineté. Loin de se prêter à une diplomatie événementielle où d’occasions, l’Algérie affirme son entière disponibilité à apporter sa contribution au débat et à la recherche de solutions afin de débattre aux problèmes africains, arabes ou maghrébins.
A travers des démarches prometteuses, notre pays œuvre au rapprochement des points de vue entre les parties en conflit, que ce soit à l’intérieur d’un même Etat (cas de la Libye et du Mali), ou interétatiques, à l’image de sa médiation dans la question du «barrage de la Renaissance», mais aussi ses efforts visant à trouver une solution à la question sahraouie, conformément aux décisions de la légitimité internationale en vue de mettre fin ainsi à l’occupation marocaine de ce territoire.
Médiation entre les pays du delta du Nil
Les récentes tournées du chef de la diplomatie algérienne, M. Ramtane Lamamra, sont la preuve évidente que l’Algérie continue à jouer positivement son rôle d’acteur efficace dans la résolution de nombre de crises, compte tenu de son capital-expérience dans ce domaine en Afrique. A ce titre, l’Algérie a lancé une initiative pour mettre fin au conflit entre les pays du bassin du Nil. Dans ce contexte, à l’occasion d’une entrevue périodique accordée à la presse nationale, Monsieur le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que cette initiative a eu un écho favorable de la part de l’Egypte, du Soudan et de l’Ethiopie, car elle est conforme au texte de la Déclaration de principes sur le barrage de la Renaissance, signée le 23 mars 2015 à Khartoum. Notamment le dixième principe.
Pour sa part, le chef de la diplomatie algérienne, s’est rendu en juillet dernier en Ethiopie où il a eu des consultations avec la présidente du pays, Mme Sahle Work Zewdi. Par la suite, M. Lamamra s’est déplacé au Soudan pour une visite de travail. Il a été reçu par le président du Conseil de souveraineté, le général Abdel Fattah Al Burhan.
Dans le cadre de sa tournée africaine, le chef de la diplomatie s’est également rendu en République arabe d’Egypte, où il a été reçu par le président égyptien Abdel Fattah al Sissi. La complexité du dossier du barrage de la renaissance a fait que, selon le ministre des Affaires étrangères, M. Lamamra, les relations entre les trois pays du bassin du Nil passent par une conjoncture qu’il qualifie de «délicate». Cependant, il pense que l’Algérie est capable de faire sortir les négociations de l’impasse et de jouer pleinement un rôle de médiation afin de parvenir à une solution à leurs différends, grâce aux relations privilégiées qu’elle entretient avec eux et la place qu’elle occupe au sein de l’Union africaine.
– Le dossier malien L’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger a été évoqué lors de la rencontre du chef de la diplomatie algérienne avec l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, M. Ghassim Wane. Ce dernier a salué le rôle pivot de l’Algérie dans la résolution de la crise politique et sécuritaire au Mali, à la lumière notamment de la dégradation continue de la situation sécuritaire dans le pays, suite aux récents attentats terroristes qui ont fait 51 morts dans les villages de Karo, Otagona et Dautigift, situés dans la région de Gao, au Nord du Mali. Ces attentats ont coïncidé avec la mort de 12 soldats dans une embuscade terroriste contre une des unités militaires appelée Groupe de surveillance à action rapide, stationnée dans la région de la Boucle de Mohon, au Burkina Faso, à la frontière avec le Mali.
A ceci s’ajoute un autre attentat terroriste perpétré par des hommes armés à bord de motos, visant un village de la région de Tillabéri, dans l’Ouest du Niger, qui a fait au moins 58 morts. L’intérêt porté par l’Algérie à son voisinage géographique est dû à la complexité de la scène sécuritaire au Mali et dans le triangle frontalier qui l’unit au Niger et au Burkina Faso.
Cette situation sécuritaire a été évoquée par Monsieur le général de corps d’armée, chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha, lors de sa rencontre avec le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU (RSSG) pour le Mali et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Il a souligné que l’Algérie, en vertu des liens historiques et ses politiques de bon voisinage avec les pays de la région, a toujours consenti à soutenir le Mali afin qu’il recouvre la paix et la stabilité, notamment en tant que chef de file de la médiation internationale pour le Comité de suivi de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali. 
Il s’agit du Comité réuni le 27 août dernier, sous la présidence de M. Ramtane Lamamra, à l’occasion d’une visite effectuée au Mali. La réunion a été consacrée à l’évaluation du processus de paix et de réconciliation, issu du processus d’Alger et à la recherche des voies et moyens susceptibles de permettre une accélération de son application. Lors de cette réunion, il a été procédé également à l’installation de l’ambassadeur Boudjemaâ Delmi dans sa nouvelle fonction de président du Comité de suivi de l’Accord (CSA) succédant à l’ambassadeur Boualem Chebihi qui a assuré cette mission au cours des deux dernières années. 
M. Lamamra a saisi l’occasion de cette visite pour recevoir, au siège de l’ambassade d’Algérie, une vingtaine de dirigeants des mouvements signataires de l’Accord, avec lesquels il a abordé l’état d’opérationnalisation des principales dispositions de celuici dans la perspective de la restauration de la paix et de la stabilité au Mali et de la préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Etat malien.
– Tunisie et Libye
L’Algérie suit avec intérêt l’évolution politique qui prévaut ces derniers temps en Tunisie, au regard des fortes relations qui unissent les deux pays. Au cours de sa visite en Tunisie, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, a été reçu en audience, à deux reprises, par le président tunisien, M. Kaïs Saïed. Cette rencontre traduit la concordance totale des points de vue et la volonté de fédérer les efforts pour faire face aux défis communs aux deux pays à plus d’un niveau, ainsi que la solidarité mutuelle pour faire face à la pandémie de coronavirus.
L’Algérie est convaincue que la Tunisie surmontera cette période délicate grâce aux mesures politiques prises par le président tunisien en faveur du changement. Concernant les derniers développements de la situation en Libye, M. Lamamra, a précisé que la scène libyenne enregistre un progrès remarquable, notamment après l’annonce par le Comité militaire mixte libyen de l’ouverture de la route côtière reliant l’Est et l’Ouest du pays, en attendant la mise en œuvre de la feuille de route du Forum pour le dialogue politique et la tenue des élections, le 24 décembre prochain.
Pour concrétiser cette démarche, l’Algérie a organisé à la fin du mois dernier une réunion ministérielle des pays du voisinage libyen, pour discuter des voies d’appui au processus politique et des efforts consentis pour l’organisation des élections en Libye. Ont pris part à la réunion les ministres des Affaires étrangères de Libye, de Tunisie, d’Egypte, du Soudan, du Niger, du Tchad et de la République du Congo, en plus de l’envoyé du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, le Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes et le ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC).
L’Algérie face à ses détracteurs
Parler de ce sujet nous amène nécessairement à évoquer les manœuvres «diplomatiques» que le royaume du Maroc mène contre l’Algérie, avec la bénédiction officielle de l’entité sioniste. Cette collusion est désormais évidente et publique, alors qu’auparavant elle était non déclarée.
Etrangement, et aussitôt après que le roi du Maroc eut prononcé le prétendu discours de «la main tendue», que des observateurs affiliés au régime du Makhzen ont jugé de nature à établir des relations bilatérales fondées sur la confiance avec l’Algérie !!, le royaume chérifien a reçu le Premier ministre de l’entité sioniste en visite officielle, pour la signature de trois traités avec le Maroc, dont le contenu n’a pas été rendu public.
Le ministre de l’entité sioniste a profité de l’occasion pour dénigrer l’Algérie pour ses positions de principe immuables et lui reprochant son action en vue d’empêcher l’adhésion de l’entité sioniste à l’Union africaine en tant qu’observateur avant d’exprimer les inquiétudes de son pays quant à ses alliances sur la scène régionale et internationale.
De quel «Bon voisinage» parlent les décideurs au Maroc alors que leurs discours sont en totale contradiction avec leurs attitudes ? De quelle ouverture de frontières parle «angéliquement» le discours royal alors que dans les faits l’attitude du Maroc donne chaque fois à l’Algérie toutes les raisons de les verrouiller ?
Les provocations marocaines ne se sont pas arrêtées là, puisque le représentant du Maroc aux Nations unies a évoqué, dans une scène hilarante, le «droit du peuple kabyle à l’autodétermination», une position qui n’a aucun sens d’un point de vue politique, diplomatique, juridique ou même éthique. Le royaume du Maroc a ouvertement joué le rôle d’un Etat exécuteur des agendas sionistes en Afrique et caresse l’espoir que son alliance avec l’entité sioniste lui permettra de devenir un Etat pivot, sachant que le Makhzen est loin de faire bonne figure au sein de l’opinion publique marocaine qui rejette la normalisation avec l’entité sioniste. Un rejet perceptible tant au niveau de la rue marocaine qu’au sein de la majorité de la classe politique du royaume.
L’Algérie a tout à fait le droit de rejeter la demande d’adhésion de l’entité sioniste à l’Union africaine, une adhésion qui en outre est en violation flagrante de la déclaration constitutive de l’Union africaine. La doctrine diplomatique algérienne, fondée sur des positions immuables et honorables répondant pleinement à sa doctrine sécuritaire et militaire, œuvre désormais à assurer la sécurité et la stabilité politique, sécuritaire et économique dans son environnement maghrébin, africain et arabe et ce, en conformité avec les conventions et traités internationaux. 
Assurer un rôle positif est la préoccupation majeure de la diplomatie algérienne, dans le respect de ses engagements découlant de ses relations historiques avec tous les pays. Il n’est un secret pour personne que la sécurité de l’Algérie est visée par des pays envieux de la place honorable qu’elle occupe à tous les niveaux. Une position qui lui a permet d’être sollicitée pour des médiations diplomatiques dans de nombreux foyers de tension, en particulier sur le continent africain.
El Djeïch, septembre 2021

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