Algérie : Patte blanche…

Par Salim Koudil

A défaut de voir concrètement, et avec des résultats positifs, les changements radicaux, et nécessaires, dans la gestion économique du pays, c’est toujours intéressant de se pencher sur de «nouvelles» idées. Evidemment – et c’est devenu une non-surprise depuis fort longtemps -, la source n’émane pas de la «classe» politique, toujours avide de cris d’effarouchées et de fausses polémiques.

La nouveauté provient de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) qui a rendu publiques, hier à Alger, 62 propositions transmises au président de la République et cela «pour réussir le plan de relance économique». Une louable initiative qui va devoir sortir de leur torpeur les vrais spécialistes et experts en vue d’en discuter les contours.

C’est surtout une énième occasion pour essayer de vulgariser l’économie à tous les niveaux. L’ère du temps ne permettant plus de monopoliser les secteurs, ni de négliger les conséquences des fausses analyses.

Les propositions du CAPC (ex-FCE), au-delà de leur efficacité, devraient être prises comme une force motrice pour aller de l’avant. Le sujet ne concerne pas uniquement les membres de la Confédération, mais l’ensemble des acteurs économiques algériens.

Faire avancer le pays, c’est essayer d’effacer – en le prouvant et en donnant l’exemple – toutes les tares qui ont déclenché le mouvement citoyen du 22 février 2019. Pour y arriver, il faut surmonter un obstacle de taille, la perte de confiance, celle qu’ont les citoyens envers tout ce qui est en rapport avec les institutions publiques et également avec le secteur privé.

Les effets de 20 ans de Bouteflikisme sont toujours palpables, à plusieurs niveaux, et les supprimer est loin d’être facile.

Le gouvernement a donc cette dure tâche de montrer, à chaque fois, patte blanche pour essayer de convaincre. Néanmoins, il n’est pas le seul à devoir prouver sa bonne foi. Le CAPC, même s’il a changé de sigle, traîne toujours derrière lui la funeste réputation acquise par le patronat durant le règne du prédécesseur de Tebboune. Cette Confédération doit avoir pour objectif d’essayer de gagner la confiance et des citoyens et des gouvernants. Ce n’est pas impossible, mais pour cela, elle va devoir commencer par donner au lieu de quémander des avantages…

Reporters, 10 mars 2021

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