L’ONG américaine Democracy Now est revenue sur l’agression « brutale » de la militante sahraouie Sultana Khaya le week-end dernier par des agents de la police marocaine à son domicil dans la ville de Boujdour occupée, témoignant de la violente campagne de répression marocaine dans les territoires sahraouis occupés. La militante sahraouie et toute sa famille sont assignées à résidence à Boujdour occupée depuis le 19 novembre dernier, quelques jours après l’agression marocaine contre des civils sahraouis pacifiques dans la zone tampon d’El-Guergueret, en violation du cessez-le-feu de 1991.
« Le 13 février, Sultana brandissait un grand drapeau depuis son toit lorsque le commissaire de police de Boujdour a lancé une pierre et l’a frappée à la tête. Les vidéos et photographies de l’agression et des blessures à la tête de Khaya sont devenues virales », a précisé Democracy Now, dans son émission télévisée de lundi. La même source a ajouté qu’au lendemain de la répression, « des dizaines de femmes sahraouies se sont approchées du domicile familial en signe de solidarité mais ont été battues par la police. Alors que Sultana protestait contre son assignation à résidence, le même policier l’a frappée à la nuque avec une matraque et elle s’est de nouveau évanouie ».
La famille de Khaya s’inquiète de ses blessures mais affirme que les hôpitaux « gérés par le Maroc ne sont pas des endroits sûrs pour les militants sahraouis et la police n’a pas autorisé la famille à convoquer un médecin à la maison ». US Western Sahara Foundation demande à Biden de « réexaminer » la position des États-Unis La présidente de US Western Sahara Foundation, Suzanne Scholte, a dans une lettre envoyée mercredi à la Maison Blanche, demandé au président Joe Bidende « réexaminer » la position des États-Unis vis-à-vis du Sahara occidental et de « revenir » sur la décision de son prédécesseur Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le territoire occupé. « Nous vous écrivons pour vous demander de revenir sur la décision de l’ex-Président Donald Trump relative à la prétendue reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et de réexaminer la position des États-Unis en ce qui concerne le conflit dans ce territoire » occupé par le Maroc depuis 1975, écrit Mme Scholte dans sa lettre envoyée au nom de la Campagne pour « Mettre fin à l’occupation marocaine du Sahara occidental ».
Pour la présidente de la Fondation américaine pour le Sahara occidental (USWestern Sahara Foundation), la décision unilatérale de Trump, en échange de la « normalisation » entre le régime marocain et l’entité sioniste « ignore tous les principes du droit international qui ont formé la pierre angulaire de la politique américaine depuis la création du pays », Cette démarche, ajoute la lauréate du pri de la paix de Séoul, est « désastreuse d’un point de vue politique et intervient à un moment où nous devons réparer, et non affaiblir davantage, les relations entre les États-Unis et leurs alliés ». Et de réaffirmer dans ce contexte, que la position du Maroc à l’égard du Sahara occidental « viole clairement le droit international ». Mme Scholte, également présidente de Defense Forum Foundation, rappelle en outre que « tout au long de l’occupation du territoire par le Maroc, il y a eu des violations généralisées des droits de l’Homme des Sahraouis », citant entre autres la « torture, les disparitions, les arrestations arbitraires, les traitements inhumains dans les prisons, les procès inéquitables et les meurtres », tous « rapportés par des organisations telles que Human Rights Watch (HRW), Amnesty International, l’ONG américaine Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l`Homme (RFKCenter) et le HCR » « Pourquoi les États-Unis ont-ils continué à soutenir un pays qui a ouvertement transgressé les normes du droit international, commis de nombreuses violations des droits de l’Homme, n’a pas tenu ses promesses vis-à-vis des Nations unies et des Sahraouis d’organiser un référendum d’autodétermination…? », s’interroge la présidente de US Western Sahara Foundation.
* Les États-Unis ont « peu à gagner et beaucoup à perdre en reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Cela ne sert pas non plus l’intérêt politique des États-Unis de continuer à soutenir la position du Maroc à l’Onu », souligne également Mme Shcolte. Dans sa lettre, la présidente de l’ONG américaine estime, par ailleurs, que la décisiode Trump « peut être considérée comme une approbation silencieuse des colonies de peuplement israéliennes sur des terres qui devraient être accordées aux Palestiniens ». A cet effet, elle appelle le nouveau Président Biden à « réfléchir à l’impact du rôle des États-Unis dans le conflit du Sahara occidental sur la crédibilité et l’image des États-Unis dans les pays du Tiers-Monde, sans parler de nos alliés en Europe.
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