Le Maroc touché par les effets collatéraux de l’affaire Khashoggi

Selon le Middle East Monitor, Turki Bin Abdul Aziz Al-Jasser a subi le même sort que Khashoggi. Livré par Rabat aux autorités saoudiennes, il aurait décédé sous la torture lors de sa détention dans une prison saoudienne. Riyad l’accusait d’animer le compte twitter “Kashkool” qui dénonçait les graves violations des droits de l’Homme commises par les autorités saoudiennes avec l’implication de membres influents de la famille royale.

Le site Middle East Monitor indique que les services de sécurité saoudiens avaient identifié le journaliste Turki Bin Abdul Aziz Al-Jasser comme l’administrateur du compte Twitter à travers une équipe d’espions opérant à partir du siège régional de ce réseau social à Dubaï. Il a été arrêté le mois de mars dernier.

Cette armée d’espions qui surveillent les réseaux sociaux agissait sous les ordres d’un certain Al-Qahtani, un ex-proche collaborateur du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane. Al-Qahtani avait proféré des menaces quelques jours seulement avant la mort de Turki Bin Abdul Aziz Al-Jasser, dans un tweet indiquant que les faux noms utilisés dans certains comptes hostiles à la famille royale saoudienne ne protégeraient pas l’identité réelle de ceux qui sont derrière ces comptes. Une menace qui a immédiatement été suivie d’effet à travers la mort d’un journaliste pour avoir osé dénoncer la situation catastrophique des droits de l’Homme en Arabie Saoudite et les graves violations des législations internationales en matière de respect des droits humains par les Al-Saoud.

Au fil des ans le journaliste est devenu l’homme à abattre. Pour rappel, Turki Bin Abdul Aziz Al-Jasser a toujours fait l’objet d’harcèlement de la part des services de sécurité saoudienne puisqu’en mars 2018 il a été arrêté à cause d’un compte Twitter.

La source a indiqué à cette époque que les autorités saoudiennes ont arrêté un écrivain connu et l’ont accusé de tenir un compte Twitter qui s’oppose aux dirigeants du royaume, ont déclaré des activistes au site d’information Arabi21. » Les autorités saoudiennes ont attaqué la maison de l’écrivain Turki bin Abdulaziz Al-Jasser, l’ont arrêté et confisqué ses téléphones portables « , selon le groupe saoudien des droits humains ALQST. »

Les autorités font du chantage à Al-Jasser en le menaçant avec le contenu personnel et familial disponible sur ses appareils « , a déclaré l’organisation, qui est dirigée par un activiste saoudien vivant à Londres.

Quoiqu’il en soit, des analystes et des connaisseurs de la politique intérieure exercée par les tenants du règne despotique du régime wahhabite rétrograde de Riyad tentent de comprendre et d’expliquer que quelque chose de très important pour l’avenir du pays se prépare actuellement dans le royaume des Al-Saoud, notamment après le retour du prince dissident Ahmed Ben Abdelaziz.

Ce dernier est placé sous la tutelle de certains pays occidentales, à l’image des Etats-Unis qui lui ont garanti la sécurité voire une accession au pouvoir après du prince héritier, Mohammed Ben Salmane, intérêts politiques et économiques obligent.

Frère cadet de l’actuel roi et descendant du puissant clan Al-Sediri, Ahmed Ben Abdelaziz est l’un des rares princes à ne pas avoir prêté allégeance à Mohammed Ben Salmane. Selon les dernières révélations du célèbre blogueur arabe Mujtahidd, généralement bien informé, des princes de la famille régnante – il en existe 200 – tentent avec le prince Ahmed Ben Abdelaziz, à défaut de détrôner le roi pourtant reconnu sénile, d’échauder un plan de destitution de son fils, avec comme slogan « Fils de Salmane, ou tu sors avec dignité ou on te dégage par la force ! »

Selon d’autres sources, le prince Ahmed organise chaque jour des réunions avec d’autres princes en disgrâce, notamment ses demi-frères Talal et Mouqrin, et le prince Mohamed Ben Nayef, lui aussi victime d’un coup de force, puisqu’il était le légataire légitime du statut de prince héritier, en attendant de regrouper le Conseil d’allégeance qui désigne, selon les règles en vigueur, les rois et les princes héritiers. Cette instance ne s’est pas réunie depuis 2012.