Le harcèlement des défenseur.e.s des droits et des libertés au Maroc s’exporte à Paris !

Le vendredi 15 février 2019, l’ASDHOM (Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc) organisait une rencontre autour de “la liberté de la presse au Maroc”, avec comme invité.e.s, Khadija Ryadi (ancienne présidente de l’AMDH et prix des Nations Unies pour les droits humains en 2013) , Hicham Mansouri (journaliste exilé en France et poursuivi au Maroc dans le cadre du procès contre des membre de l’Association marocaine pour le journalisme d’investigation) et Hassan Zerrouki (journaliste à l’Humanité). Mais, parler de la liberté de la presse au Maroc dérange, même à Paris.

Cette rencontre a été purement et simplement sabotée par une quinzaine d’individus qu’on pourrait qualifier de “baltagias”, cette horde de mercenaires à la solde de l’Etat marocain en France dont le but est de museler toute critique et de faire taire les défenseur.e.s des droits humains au Maroc, par l’intimidation et surtout la violence.

Ces fouteurs de trouble ont rondement mené et minutieusement préparé leur opération de sabotage, en usant de violence verbale et physique à l’encontre des organisateurs, des invité.e.s et du public. Une chaise utilisée comme projectile pour frapper une personne et le disjoncteur de la salle a été saccagé pour semer la panique en plongeant le lieu dans le noir, sans parler des odeurs nauséabondes qu’ont laissés ces gens derrière eux dans la salle.

Des agissements qui constituent une violation grave de la liberté d’expression et qui ne doivent pas rester impunis, des actes graves et inacceptables qui montrent encore une fois que l’Etat marocain refuse la critique, rejette le débat démocratique et craint que la lumière soit faite sur l’état des droits humains et des libertés fondamentales au Maroc.

Les sections européennes de l’AMDH (Association Marocaine des Droits Humains), condamnent fermement ces actes d’un autre âge et expriment leur entière solidarité avec l’ASDHOM dont nous saluons la persévérance dans son combat pour un véritable état de droit au Maroc.

Nous soulignons également que ce geste avait principalement d’intimider tou.te.s les défenseur.e.s des droits humains et de camoufler toutes les vérités car, rappelons-le, en 2014, un acte similaire avait été perpétré lors d’une conférence de l’AMDH Paris/IDF avec comme invitée Khadija Ryadi également. Il ne s’agit bien sûr ni de hasard, ni de coïncidence, car il n’y a que les voix justes qui dérangent.

Nous appelons à ce que toute la lumière soit faite sur ces agissements et nous nous joignons à nos camarades de l’ASDHOM dans les mesures qu’ils estiment nécessaires et en cas d’action en justice visant à démasquer les commanditaires et les sortir de leur impunité.

Enfin, nous appelons toutes les forces vives et démocratiques au Maroc, en France et ailleurs à faire face, ensemble, à cette vague de répression féroce qu’exerce l’Etat marocain sur les mouvements sociaux au Maroc et s’unir pour faire cesser le harcèlement et les intimidations à l’encontre des journalistes, des ONG et des défenseur.e.s des droits humains.

18 février 2019

Sections de l’AMDH en Europe
Paris / IDF
Nord / France
Bruxelles