LIBYE: L’enfer libyen

Avant l’attaque de l’OTAN, la Libye avait le PIB par habitant le plus élevé d’Afrique. Aujourd’hui, le pays est en ruines et la majorité de la population est dans la misère.

Sept ans après le renversement et l’assassinat de Kadhafi après l’agression de l’OTAN, la Libye est toujours plongée dans la guerre et le chaos. Alors que le soi-disant gouvernement d’unité nationale, reconnu par l’ONU et dirigé par Fayez Sarraj, essaie d’imposer son autorité depuis Tripoli, et que le maréchal Khalifa Haftar dirige la soi-disant Armée de libération nationale, qui contrôle l’est du pays et la Chambre des représentants, à Tobrouk, d’autres groupes armés dominent différentes villes et une partie du pays reste contrôlée par Daesh. Les deux parties, la Chambre des représentants et le gouvernement d’unité nationale, sont en désaccord, bien qu’ils se soient entretenus à Paris en mai 2018 en vue d’organiser des élections qui pourraient avoir lieu au printemps 2019. Cependant, la situation dans le pays reste chaotique: la prolifération de groupes armés, souvent des instruments de féroces chefs de guerre locaux, a transformé la Libye en un enfer.

Tripoli, Tobrouk et Misurata sont des centres de forces combattantes dont les dirigeants s’affrontent pour voler les richesses du pays. Ils achètent et corrompent souvent des groupes armés qui changent de drapeau et de loyauté, enlèvent et tuent, voire occupent des champs pétrolifères (comme ce fut le cas à Sidra et à Ras Lanuf en 2017 et à Sharara en décembre 2018, occupés par la milice Bataillon 30) pour négocier plus tard avec les compagnies occidentales. La corruption et le vol, perpétrés par des chefs de milices et des trafiquants indépendants ou liés aux puissances occidentales, sont constants: le bureau du procureur de Bruxelles enquête sur la disparition de milliards de dollars du pays déposés dans une banque belge.

En septembre dernier, les combats se sont intensifiés dans le cadre d’une « guerre de milices » chaotique et la septième brigade, dirigé par l’ancien gadhafiste Abdel Rahim al-Kani et maintenant un allié de l’islamiste Khalifa al-Ghawil, s’est affronté aux forces de Fayez Sarraj. Le dernier épisode a été le déclenchement d’une voiture piégée au ministère des Affaires étrangères à Tripoli, qui a fait plusieurs morts à la fin du mois de décembre 2018. Le Libanais Ghassan Salamé, chef de la MANUL, la mission d’appui de l’ONU pour la Libye est submergé par l’existence de nombreux groupes armés et par l’action des puissances occidentales et des pays du golfe Persique qui lancent des opérations de combat ou bombardent la population civile et parient sur la tenue d’élections, même s’il est douteux qu’ils résolvent le chaos de la guerre. Un pays détruit qui, dans la pratique, est démantelé et n’existe pas.

La France et l’Italie s’affrontent: Rome, à travers Salvini, a accusé Paris d’ingérence en Libye motivée par des intérêts économiques et agissant conformément à Haftar, tandis que les États-Unis visaient à contrôler les flux de pétrole et à stabiliser la situation avec un gouvernement client, maintient un contingent militaire et bombarde avec son aviation et ses drones. Des informations intéressantes divulguées par les chancelleries occidentales faisaient état du soutien russe à Khalifa Haftar, accusation rejetée par Moscou. La Russie estime que tous les groupes politiques et armés du pays devraient participer aux négociations pour résoudre le chaos, y compris le fils de Kadhafi, Seif al-Islam. À son tour, l’Égypte intervient fréquemment lors des bombardements, de même que le Qatar: tous deux parrainent des groupes armés, et les Émirats arabes unis soutiennent le général Haftar qui se proclame adversaire de l’islamisme terroriste. Le général Ahmad Mismari, porte-parole de l’armée et proche de Haftar, a accusé la Turquie de transférer des mercenaires de Syrie en Libye, via le territoire turc, et à la Belgique d’envoyer des armes aux terroristes, et a appelé la Russie à intervenir comme en Syrie. Dans sa tentative de stabiliser le pays, l’Union européenne a sanctionné le président du Congrès national, le général Nuri Abu Sahmain; le président de la Chambre des représentants, Aqiulah Saleh; et le chef du gouvernement du salut, Khalifa al-Ghawill. L’Union européenne a sanctionné le président du Congrès national, le général Nuri Abu Sahmain; le président de la Chambre des représentants, Aqiulah Saleh; et le chef du gouvernement du salut, Khalifa al-Ghawill. L’Union européenne a sanctionné le président du Congrès national, le général Nuri Abu Sahmain; le président de la Chambre des représentants, Aqiulah Saleh; et le chef du gouvernement du salut, Khalifa al-Ghawill.

La majorité de la population vit dans la misère et l’économie du pays est en ruine et dépend entièrement de la vente de pétrole. La situation reste désespérée: au milieu d’un enchevêtrement d’acronymes et de groupes armés, extorsion de fonds, enlèvements, assassinats, trafic de drogue, sièges de villes, immigrés pris au piège de réseaux d’esclaves et marchés d’esclaves définissent un pays qui, avant l’attaque de l’OTAN, avait le PIB par habitant le plus élevé d’Afrique, et maintenant c’est l’enfer.

Source: mundoobrero.es

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