Le Maroc sur la selle ou sur la sellette?

Par B. Abdelkader
Retour en pompes du royaume chérifien au sein de la communauté africaine ? Depuis une ou deux années, la diplomatie M6 à Rabat réalise des grands exploits sur la scène continentale. Ce retour en force et spectaculaire – et par-dessus la marché-, est essentiellement motivé par une intention de réaliser une « reconquista » sur la scène africaine sur fond de gagner la sympathie des Etats du continent en faveur d’un soutien de la thèse marocaine au sujet de la question du Sahara Occidental. 
Faudrait-il rappeler dans ce sens que le Maroc avait dans les années 80, claqué les portes de l’OUA, ancêtre de l’actuelle Union Africaine, quand les Etats africains étaient dans la majorité contre l’occupation marocaine des territoires. Le feu roi Hassan II avait même songé à construire un pont, sur le détroit de Gibraltar, en vue de se « relier » à l’Europe, par vengeance sur ses pairs africains. Les temps ont changé depuis, des nouveaux régimes ont vu le jour. 
L’Afrique du XXIème siècle, n’est plus celle de l’après indépendance. Les mentalités et les caractères ont bien aussi changé. Les pères fondateurs de l’Afrique modernes ont disparu, laissant la place à une autre génération, ayant une vision différente des choses. La diplomatie marocaine avait su saisir et investir dans ces changements. Elle avait bien su étudier le cas africain, ses faiblesses et ses manques, en vue d’en apporter les secours voulus et en remédier aux manques. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle son retour spéculaire en avait réussi à s’accaparer des attentions. 
A tout cas, faudrait-il ajouter un soutien sans bornes venant de quelques forces « étrangères » au continent. Pour certaines sources, il s’agirait de forces « sionistes », pour être plus précis et avec lesquelles le royaume Chérifien tisserait des relations plus douteuses. 
Cette reconquête serait le produit logique d’une offensive diplomatique, sans précédent ayant réussi tout de même, à remettre le Maroc sur la selle. Le discours officiel en provenance du palais laisse implicitement croire que le retrait « émotif » de l’OUA était une grosse erreur diplomatique, qu’il ne fallait d’ailleurs pas faire et qu’il ne faut plus la recommencer. 
Le prochain Sommet de l’OUA sera un ring où la question du Sahara occidentale y serait opiniâtrement débattue. Colonialisme selon les résolutions de l’UE et de l’ONU ou restitution de territoires à la mère patrie, selon les thèses marocaines et leurs alliés. Les Etats africains seraient en mesure de trouver une solution à ce problème qui dure depuis près d’un demi-siècle comme l’ont réussi à le faire dernièrement avec la Gambie.

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