Sahara occidental: Le temps du référendum

La question du Sahara occidental revient en force sur la table des discussions de la commission de l’ONU chargée des politiques spéciales et de la décolonisation et s’assure un soutien massif des participants dénonçant d’une seule voix la colonisation anachronique marocaine.
La victoire diplomatique renforce l’isolement de Rabat qui a tourné le dos, à l’exception notable de certaines puissances européennes participant au pillage des ressources sahraouies, à la communauté internationale. A la commission onusienne, la certitude est établie sur l’urgence du référendum. « Il est temps de mettre un terme à l’occupation marocaine du Sahara occidental », ont souligné les participants. « L’ONU est tenue de s’acquitter de sa responsabilité vis-à-vis du peuple sahraoui par l’organisation d’un référendum d’autodétermination », ont revendiqué à l’unisson les représentants de plusieurs pays qui sont intervenus à la clôture d’un débat général sur la décolonisation organisé par cette commission. 
Affaibli et acculé, le représentant du Maroc, Omar Hilal, n’avait pour argument que les attaques infondées dirigées notamment contre l’Algérie et le Venezuela. Il a été vertement tancé par le représentant vénézuélien dénonçant la fuite en avant marocaine destinée à éluder le débat de la question de fond inhérente à la décolonisation sahraouie. Cette manœuvre dilatoire a été mise en échec par le représentant de l’Algérie, Sabri Boukadoum, mettant l’accent sur la mission de décolonisation inachevée de l’ONU et la responsabilité du Maroc dans l’impasse du processus de dialogue de Manhattan. Fondamentalement, le droit à l’autodétermination qui confère le statut de territoire non autonome est incompatible avec la thèse de l’autonomie réduite à l’état de vœu pieux par la dénonciation du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de l’« occupation » marocaine. La réalité coloniale est indéniable. Elle rend inéluctable et incontournable la solution référendaire légale et le retour à la table des négociations en toute bonne foi, comme le proclament les résolutions du Conseil de sécurité. Le Maroc, présenté indument en modèle de démocratie, aurait-il peur des urnes qui consacrent le choix souverain du peuple sahraoui ? De reniement des engagements internationaux conclus sous l’égide de l’ONU en bravade mettant en cause l’autorité et la légitimité des émissaires et du secrétaire général de l’ONU, Rabat en perte de crédibilité est la principale source d’instabilité dans la région. 
L’alerte est donnée. « L’histoire récente a montré que les entraves aux solutions de paix n’ont jamais permis d’instaurer la paix », a martelé le représentant algérien inquiet de l’« avenir de plus en plus incertain » des territoires occupés sahraouis. « Je ne vais pas passer en revue tous les événements survenus cette année. Vous les connaissez parfaitement bien : expulsion de la composante civile de la Minurso, expulsion des observateurs de l’Union africaine, et violation du cessez-le-feu dans la zone de tampon (Elgargaret). Ils sont tous documentés », a-t-il précisé. Mais qu’attend donc la communauté internationale particulièrement prompte à intervenir pour la défense et la sauvegarde des droits humains à la liberté et à la dignité. « Vu cette situation et l’attitude particulière du Conseil de sécurité qui n’est pas à la hauteur de ses responsabilités, le peuple du Sahara occidental mérite plus que jamais un soutien important de la part de la communauté internationale et de cette assemblée », a plaidé pertinemment le représentant de l’Algérie. A l’injustice coloniale, le peuple sahraoui devra-t-il également subir l’autre forme d’injustice et discrimination de la communauté internationale ? Le temps du référendum a largement sonné.
Larbi Chaabouni

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