sahara occidental : Pressions du Maroc contre le personnel de la Minurso

Le personnel de la Minurso, par le biais de la Fédération des fonctionnaires internationaux des Nations unies, a adressé une plainte au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour dénoncer et protester contre la situation créée par les pressions exercées sur ses membres par le Maroc, et le sabotage de sa Mission.
Une copie de cette lettre, datée du 2 août 2016, a été envoyée à Atul Khare, secrétaire général adjoint pour l’appui aux Missions, et à Hervé Ladous, chef du Département des Missions de paix de l’ONU. La lettre évoque des pratiques discriminatoires en violation de la procédure régulière, visant à diviser le personnel de la Minurso, au nombre, actuellement, de 25 membres ayant rejoint leur poste. La même source fait observer que ces pratiques sont devenues une caractéristique de l’ONU sous Ban Ki-moon et ses collaborateurs comme l’Espagnole Cristina Gallach.
La lettre exprime les inquiétudes du Syndicat du personnel de l’ONU face à ces pressions que subit la Minurso et qui la démotive en créant des doutes sur la possibilité qu’elle puisse remplir réellement sa Mission. Les auteurs de la lettre exigent que le personnel de la Minurso soit traité conformément aux règles en vigueur à l’ONU. Ils se disent convaincus qu’un compromis politique a été négocié entre l’ONU et le Maroc, au détriment de l’intérêt des membres de la Minurso et de leurs droits individuels. Ils estiment qu’aucune concession politique ne doit être faite au détriment du personnel de l’ONU en général. La lettre appelle au respect des règlements qui régissent le personnel de la Minurso conformément aux valeurs véhiculées par la Charte des Nations unies. Ils tiennent à informer le Conseil de sécurité du nombre limité actuel du personnel de la Minurso qui est retourné à son poste. Dans le même sens, il y a deux semaines, le Front Polisario a appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures urgentes pour rétablir la Minurso dans la plénitude de son mandat, et à établir un processus pour des négociations directes et de haut niveau entre le Front Polisario et le Maroc. Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité, le Représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari, a souligné que «la Minurso doit être autorisée à travailler sans interférences et sans restrictions de mouvement en défendant les principes du maintien de la paix des Nations unies». Le Front Polisario a fait savoir que seulement 25 des 84 employés sont retournés à El-Ayoun. «Au lieu de tenir le Maroc responsable de l’application de bonne foi et sans délai de la Résolution 2 285 (2016), le Conseil continue de permettre au Maroc de persister dans ses tentatives d’intimidation et de porter atteinte à l’indépendance et à la crédibilité de la Minurso», a indiqué le Front Polisario. De son côté, le Makhzen veut faire croire, à travers ses relais médiatiques, que le retour de la Minurso se déroule convenablement, alors que l’on sait qu’elle a été chargée d’organiser et de superviser avec l’Union africaine un référendum libre et équitable permettant au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination. Le Maroc avait expulsé en mars plusieurs dizaines de membres civils de la Minurso, en représailles contre une déclaration de Ban Ki-moon qui a parlé d’occupation du Sahara occidental.
Mokhtar Bendib

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