Risque de reprise de la lutte armée

Le chef du Front Polisario et président du Sahara occidental occupé Mohamed Abdelaziz a mis en garde avant-hier lONU contre le risque de reprise de la guerre avec le Maroc.
Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, Mohamed Abdelaziz a appelé le Conseil de sécurité à exercer « une pression réelle et directe » sur le Maroc pour permettre à la Minurso de « reprendre son travail et son mandat pour lorganisation dun référendum dautodétermination ». 
Dans le cas contraire, prévient Mohammed Abdelaziz, ce sera « un feu vert à une agression militaire » du Maroc contre les Sahraouis, rapporte Le Point sur son site internet. Le président du Sahara occidental a estimé quen cas dagression marocaine, le peuple sahraoui naura pas dautres choix que de se défendre par les armes. 
« Le peuple sahraoui sera alors de nouveau contraint de défendre ses droits par tous les moyens légitimes, y compris la lutte armée qui est légalisée par lONU pour tous les peuples colonisés », a averti Mohamed Abdelaziz. Le Maroc a expulsé la quasi-totalité des experts de la Minurso, après une visite de Ban Ki-moon dans la région en mars dernier.
La Russie appelée à oeuvrer au parachèvement du processus de paix
Le coordonateur sahraoui auprès de la Mission des Nations unies pour lOrganisation dun référendum au Sahara occidental (Minurso) et membre du Secrétariat national du Front Polisario, Mhamed Kheddad, a appelé la Russie à jouer un « rôle positif » pour le parachèvement du plan de règlement et la mise en oeuvre immédiate des décisions du Conseil de sécurité et de lAssemblée générale de lONU sur le Sahara occidental. 
M. Khedad intervenait lors dune rencontre mercredi à Moscou avec lenvoyé spécial du Président russe et vice-ministre des Affaires étrangères chargé de lAfrique et du Moyen Orient, Mikhael Bogdanov, organisée au siège du ministère russe des Affaires étrangères en présence de hauts fonctionnaires russes au ministère.
Le responsable sahraoui a présenté un exposé sur les derniers développements de la cause sahraouie, notamment avec le retard accusé dans la mise en oeuvre du plan de règlement ONU-Afrique et de la crise opposant le Maroc au Conseil de sécurité, indique lagence de presse sahraouie (SPS). Les deux parties ont déploré le silence adopté par le Conseil de Sécurité devant lobstination du Maroc qui fait fi des résolutions et décisions onusiennes appelant au respect du droit du peuple sahraoui à lautodétermination. 
M. Kheddad a estimé que lexpulsion par le Maroc de la composante politique et civile de la Minurso était un « précédent préjudiciable aux opérations de paix dans le monde et une atteinte à la crédibilité du Conseil de sécurité ».
Pour sa part, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a déclaré « être conscient de la situation et des éventuelles menaces », soulignant la « position constante de la Russie fédérale en faveur de la légalité internationale visant à parvenir à une solution juste et durable à la question sahraouie ».
La Russie suit de près les débats autour du rapport du Secrétaire général de lONU Ban Ki- moon et de la décision du Conseil de sécurité attendue fin avril, a-t-il indiqué. Le coordonateur sahraoui a été reçu lundi dernier visite à Moscou par le président du Centre détudes islamiques et arabes à lInstitut détudes orientales de lAcadémie russe des Sciences, Vasily Kuznetsov. 
M. Kheddad a évoqué avec son interlocuteur les derniers développements de la cause sahraouie et les réalisations du peuple sahraoui depuis sa dernière visite en Russie fédérale, mettant laccent sur ladhésion du Front Polisario à la convention de Genève et la décision de la Cour européenne, décembre dernier, portant annulation de laccord agricole avec le Maroc. M. Kheddad effectue, à la tête dune délégation sahraouie, une visite de travail en Russie avec au programme des rencontres avec des personnalités importantes, des acteurs de la société civile et des médias russes.
SPS signe un protocole de jumelage avec son homologue russe
Lagence de presse sahraouie (SPS) a signé, mercredi, un protocole de jumelage avec son homologue russe au siège de cette dernière, a annoncé SPS. Ce protocole vise à mettre les russophones au fait des développements de la question sahraouie et rompre le black-out médiatique imposé par le régime marocain sur la lutte du peuple sahraoui.
Le peuple sahraoui lutte toujours pour recouvrer son droit à lautodétermination et récupérer ses territoires occupés. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes et donc éligible à lapplication de la résolution 1514 de lAssemblée générale de lONU portant déclaration sur loctroi de lindépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc soutenu par la France.
119 détenus ont trouvé la mort
Le Département dEtat américain a critiqué les conditions carcérales « inhumaines » dans les prisons marocaines où 119 détenus ont trouvé la mort en 2015, dans son rapport mondial sur la situation des droits de lHomme. Dans ce rapport, publié à Washington, le Département dEtat américain a affirmé que « les conditions de détention au Maroc restent précaires et ne répondent pas aux normes internationales » en vigueur. 
Sappuyant sur des chiffres du gouvernement marocain, le document du Département dEtat fait état de 119 détenus qui ont trouvé la mort en 2015, dont 14 décédés pendant leur transfert à lhôpital et 8
2 durant leur hospitalisation. Le rapport sinquiète de la dégradation des soins de santé fournis aux prisonniers au Maroc.
 
Les prisons sont surpeuplées en raison du recours abusif à la détention provisoire, a constaté le Département dEtat qui cite à ce propos des sources gouvernementales et des ONG. Laugmentation de la population carcérale, couplée à un nombre réduit des centres dobservation pour mineurs a amené les autorités à tenir en détention des mineurs dans des prisons dadultes. 
La torture dans les établissements pénitenciers persiste également notamment pendant la garde à vue, alors que les enquêtes « sur ce crime nont jamais abouti ou donné lieu à sanctions contre les agents impliqués ». Plus grave encore, plusieurs victimes ont été condamnées à la prison pour fausses allégations de torture, note le rapport.
Par : R. N.

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