Le Conseil de sécurité trace la ligne rouge à ne pas franchir par Rabat : prorogation du mandat de la Minurso

Annonçant la prorogation, le 28 avril prochain, du mandat de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), le représentant permanent de la Chine à l’Onu et président actuel du Conseil de sécurité (SC), Liu Jieyi a réaffirmé, mercredi dernier, la primauté de la force du droit international sur toute autre voie, que Rabat et ses soutiens dans sa colonisation des territoires sahraouis, espèrent faire prévaloir, au sein de l’institution onusienne.
Par cette annonce du responsable chinois, Liu Jieyi, indiquant que le mandat de la Minurso sera prorogé, lors de la réunion des membres du CS sur le Sahara occidental prévue, avant fin avril courant, l’ambassadeur de Pékin, à l’Onu et président du CS pour ce même mois, outre qu’il a remis les pendules à l’heure, il adresse, aussi un message clair, notamment à l’ensemble des acteurs devant intervenir sur la question du Sahara occidental, en cette période. Les discussions et les débats des membres du Conseil de sécurité, des Amis du Sahara occidental, du rapport du SG de l’ONU et de son envoyé personnel pour le Sahara occidental, ainsi que les interventions des représentants des pays contributeurs de l’effectif militaire de la Minurso doivent être sur la base de la légalité internationale, pour une question de décolonisation inscrite sur le registre onusien, depuis 1966. Il est à noter que le budget de la cette mission onusienne créé, en 1991, suite au cessez-le- feu sous l’égide de l’ONU, entre le Front Polisario et le Maroc, pour la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, son budget, pour rappel, approuvé par la résolution A/C.5/69/24, couvrant la période de juillet 2015 à juin 2016, est de 53 190 000 dollars. Les messages lancés par Liu Jieyi à travers son annonce précitée, outre qu’ils mettent, par ailleurs, les autorités de l’occupant marocain au Sahara occidental, devant ses responsabilités, quant aux conséquences de l’expulsion par Rabat du personnel représentant le segment politique de la Minurso. Qu’il s’agisse des conséquences sur les rapports du Maroc avec l’ONU et son Conseil de sécurité, dont sa Résolution 690 sur la Minurso violée par le royaume chérifien, créant ainsi outre un précédent s’agissant des missions de l’Onu déployées dans des régions du Monde, plus grave encore, mais aussi une violation du cessez-le-feu, lequel conclu pour l’organisation du référendum au Sahara occidental. Le rappel à l’ordre du responsable chinois, par son annonce de la prorogation du mandat de la Minurso, s’adresse outre au Maroc, mais aussi, à ses soutiens dans sa colonisation des territoires du Sahara occidental, dont principalement la France, en sa qualité de membre permanent du CS.
L’incontournable primauté du Droit international sur les ambitions du Maroc et ses soutiens
La prorogation annoncée par Liu Jieyi de la Minurso, fin avril prochain, réaffirme outre la primauté de la force du droit international sur celle de la realpolitik, que Rabat et ses soutiens dans sa colonisation au Sahara occidental tentent, à faire valoir, à travers de multiples manœuvres, en vain. La plus récente, a été une série de prises de positions et de décisions, dépassant le stade de déclarations hostiles à l’encontre de l’ONU, allant de sa dérobade de ses résolutions, jusqu’à ses violations, en s’arrogeant le droit d’appliquer des mesures sur un territoire non autonome et que Rabat occupe depuis 1975, en procédant, en violation de la Résolution 690 sur la Minurso, du Conseil de sécurité, à l’expulsion du personnel de son segment politique. Des entraves marocaines mises sur la voie de la mission de l’envoyé personnel du Sg de l’ONU, pour le Sahara-Occidental, Christopher Ross, relatives aux préparatifs de la visite de travail, sur la question du Sahara occidental, du premier responsable de l’institution onusienne, Ban Ki-moon, laquelle a été entravée par Rabat, pensant ainsi amputer son rapport des fondamentaux incontournables de la question du Sahara occidental. La visite de Travail de Ban Ki-moon, en effet, dans les camps des réfugiés sahraouis, puis dans les territoires libérés du Sahara occidental, à Bir Lahlou, ville qui a abrité un des évènements historiques du combat du peuple sahraoui, à savoir, la proclamation, 27 février 1976, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), ont soufflé d’un trait les objectifs escomptés par les entraves de Rabat, pour vider le rapport du Sg de l’ONU, de toute pertinence, notamment d’ordre politique. Si l’occupant marocain, le statut qui lui est attribué par l’ONU, a focalisé, ces derniers temps dans ses fuites en avant, à dévié, en vain, la nature conflit de la question du Sahara occidental, en focalisant sur la mission fondamentale de la Minurso, l’organisation du référendum, voyant l’impossibilité d’y parvenir, il craint de voir le mandat de celle-ci être élargi à la surveillance des droits de l’Homme. Laquelle question revient d’une manière récurrente et avec insistance, au niveau des instances onusiennes, de celles de l’Union africaine, par les appels des responsables politiques de pays, de leurs parlementaires, d’Ongs en charge des questions des droits de l’Homme et même par des décisions de justice, avec l’annulation par la Cour européenne, des Accords-UE/Maroc, car incluant les richesses du Sahara occidental, constituant outre une violation du Droit international, mais aussi de celui du peuple sahraoui, à qui la communauté internationale lui reconnaît la propriété de ses richesses.
Et avec l’annonce du président du Conseil de sécurité, de la prorogation du Mandat de la Minurso, 28 avril prochain, l’ambassadeur chinois à l’Onu, donne d’ores et déjà, un aperçu sur la teneur du rapport qu’adressera Ban Ki-moon sur le Sahara occidental, dont le rappel que le Maroc est une force occupante et son règlement passe inévitablement, par l’expression du Droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Karima Bennour

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